Le meeting du Zénith de Valérie Pécresse est un lourd échec. Il risque de coller durablement à la peau de la candidate, de la même manière que Marine Le Pen reste encore marquée par le fiasco du débat de l’entre-deux-tours de 2017. Les causes du naufrage oratoire de Valérie Pécresse tiennent à la fois à des questions de forme, de format et de fond.
L’art du discours politique possède son histoire et ses codes. Il a été bâti par et pour des hommes. Il s’appuie traditionnellement sur une prestance, une gestuelle et des intonations mieux adaptées au masculin qu’au féminin. Certaines femmes, par leur contenance et leur timbre de voix assez bas, le maîtrisent parfaitement. Mais il est évident que Valérie Pécresse ne possède pas les dons naturels pour se livrer avec réussite à ce genre d’exercice. Or son erreur a été de vouloir s’y plier à tout prix, en cherchant à copier le style oratoire masculin au lieu de casser les codes. Elle aurait pu pourtant s’inspirer d’autres modèles. Il existe en effet, notamment dans la profession d’avocat, nombre des femmes qui excellent dans l’art de la plaidoirie, et plus globalement dans celui de la prise de parole en public. Confrontées aux mêmes difficultés que Valérie Pécresse, ces oratrices ont su inventer un style très efficace, adapté à leurs qualités. Elle aurait dû chercher à s’en inspirer plutôt que de vouloir imiter la manière des hommes. Elle dénonce aujourd’hui ceux qui la critiquent en les accusant de « machisme ». [...]
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