« À Paris, écrivit un jour Victor Erofeev, j’ai trahi ma patrie pour tout le restant de mes jours. Je vivais à la lisière de la France, mais elle est entrée tout entière en moi et m’a complètement submergé. » Créateur de la revue Metropol à Moscou dans les années 70, vite exclu de l’Union des écrivains avec interdiction de publier jusqu’en1988, ses ouvrages La Belle de Moscou et Ce bon Staline ont été traduits chez Albin Michel. Présent au Centre culturel russe de Paris pour évoquer « Les leçons d’octobre 1917 », il a répondu à L’Incorrect.
Quelles sont les leçons d’octobre 17 ?
Sade avait raison, la nature humaine est très compliquée et pour devenir révolutionnaire, il faut l’avoir oublié. Prétendre améliorer les situations sociales, c’est estimer que l’homme est créé pour vivre mieux, et aimer tout le monde. Il faut croire en la bonté intrinsèque de l’homme et imaginer que seules les circonstances qui l’entourent sont mauvaises. C’est la leçon de la Révolution russe : être très attentif non d’abord aux partis, mais à la nature humaine. Les Bolcheviks croyaient qu’ils pouvaient améliorer les hommes, encore et encore, jusqu’à ce qu’ils s’écrient (...)
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