Pourquoi avoir choisi Nectaire d’Égine comme sujet de ce film ?
Même si je n’allais pas à la messe enfant, le destin a joué un rôle important dans ma vie. Quand je suis arrivée aux États-Unis, je suis restée dix-huit ans à Los Angeles. J’ai commencé comme top-modèle, puis j’ai été actrice, scénariste, metteuse en scène, c’était une vie de lutte. La foi a été l’ancre de cette vie. À 26 ans, j’ai rejoint une Église serbe, parce que mon cheminement spirituel personnel m’y menait. À partir de ce moment, j’ai lu des biographies de saints, mais je n’aurais jamais pensé en faire un film à l’époque, jamais.
Quel a été le déclencheur ?
Tout a changé quand mon père est décédé en Serbie, en 2011. Je n’ai pas pu assister aux funérailles parce que si je quittais les États-Unis, je ne pouvais plus y revenir n’ayant toujours pas régularisé mon statut. Or je n’avais plus vu mon père depuis dix ans, ç’a été donc particulièrement douloureux. S’il n’allait pas à l’église, mon père était un homme très droit, aimé des gens simples, d’une probité qui lui attira l’hostilité de beaucoup de personnes de pouvoir corrompues. Ces personnes montèrent une cabale contre lui et produisirent plusieurs faux témoignages. L’histoire de Nectaire m’a alors touchée très personnellement, je le comprenais. Si je faisais un film dessus, je savais que je pourrais donc y apporter de l’authenticité, m’adresser au cœur des gens, moins pour leur imposer un dogme que pour les aider dans leur chemin de vie, puisque la vie de la plupart des gens est tissée de souffrance. Il n’y a personne qui ne ressente pas dans sa chair la calomnie, l’injustice, les faux procès. Ce film parle de ça, d’un homme qui a combattu l’establishment toute sa vie. [...]
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