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Jérôme Rivière : “La famille n’est plus le lieu où nos aînés finissent leur vie”

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Publié le

18 mai 2020

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Alors que l’épidémie du Covid-19 frappe surtout la génération des baby-boomers, la situation est dramatique en EHPAD où les patients sont confrontés à la solitude la plus extrême. Notre société a choisi de détourner les yeux de la mort, déplore Jérôme Rivière, député européen et président de la délégation française du groupe ID au Parlement Européen. 

 

« Nous sommes en guerre ». Cette phrase présidentielle, répétée à l’envie avec une emphase frisant le ridicule, couvre néanmoins une réalité nouvelle pour notre époque et deux ou trois générations qui, depuis la fin de la guerre d’Algérie n’ont pas connu l’adversité. Depuis les années 70, l’humanité, spécialement l’Europe et la France ont renoué avec le mythe du progrès apparu au XIXe siècle, avec comme horizon indépassable une science prête à tout pour éviter la grande inconnue de la mort.

Nous avons choisi de détourner les yeux, de croire exclusivement nos désirs égoïstes, de répondre aux caprices individuels, ce que prétend faire le transhumanisme.

L’espérance de vie est passée de 70 à 90 ans en moins de 50 ans. Le tissu social, fondé sur la famille, s’est délité avec l’effondrement de celle-ci, sous les coups de boutoirs de l’idéologie soixante-huitarde, terriblement efficace. La famille n’est plus le lieu où nos aînés finissent leur vie. Les EHPAD l’ont remplacé, funeste sigle et symbole d’une société qui ne veut plus voir que la mort fait partie de la vie, et qu’il faut l’accepter. Nous avons choisi de détourner les yeux, de croire exclusivement nos désirs égoïstes, de répondre aux caprices individuels, ce que prétend faire le transhumanisme. La GPA et la « PMA pour toutes » en sont des exemples parlants.

 

Lire aussi : Jérôme Rivière : “L’Europe doit sortir de l’ambiguïté sur la Turquie”

 

Disparaissait dans le même temps la « matrice catholique » – selon l’expression de Jérôme Fourquet – qui avait fait la France. Le mépris affiché de Castaner, qui explique aux croyants comment ils doivent prier pour justifier l’interdiction maintenue des cérémonies religieuses, montre à quel point cette aspiration pourtant naturelle aux hommes est aujourd’hui méprisée.

 

L’épidémie qui nous frappe et son cortège de deuils rappellent à l’humanité qu’elle est mortelle. Cette réalité s’est cruellement manifestée, tout particulièrement dans les EHPAD, lors de cette crise sanitaire. Le manque de personnel, aussi bien dans les établissements concernés que dans les services de pompes funèbres, a conduit à des situations humainement insupportables : solitude totale, malades laissés sans soins, et même parfois, corps sans vie, laissés dans les chambres, sans personne pour les veiller.

Les EHPAD et ce qu’il s’y passe sont la conséquence d’une société qui ne veut plus voir la mort comme faisant partie de la vie.

Cette réalité individuelle devrait nous conduire à une prise de conscience sociale et collective, sur la place de la mort et de l’accompagnement vers celle-ci. C’est le rôle du politique. Les EHPAD et ce qu’il s’y passe sont la conséquence d’une société qui ne veut plus voir la mort comme faisant partie de la vie. Le Covid 19 est particulièrement mortel pour les personnes âgées. L’âge médian des victimes françaises est aujourd’hui de plus de 80 ans. Il se trouvera toujours des exemples terribles ne rentrant pas dans de froides statistiques, et notre compassion va évidemment à toutes les victimes.

 

Lire aussi : Interview de Jérôme Rivière sur la situation politique française

 

Mais à l’heure où nos aînés meurent, on les prive de ce qui pourrait les aider le plus : leurs proches, des accompagnateurs psychologiques et pour certains un soutien spirituel. Plus largement, les soins palliatifs, qui sont eux respectueux de la vie, à l’opposé de l’euthanasie, effroyable transgression qui tend à supprimer ceux qui ne seraient plus qu’un poids pour la société, doivent être développés et largement repensés.

 

Cette crise est la première crise sérieuse que connaît notre génération, et ses conséquences sont encore loin d’être toutes connues. Mais elle nous impose de trancher les choix de société que nous devons faire face à la mort, ce « grand passage » qui nous attend tous et qui doit, à ne pas en douter, être mieux pris en compte.

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