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Le Mozambique, comptoir de la Chinafrique

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28 avril 2021

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Deuxième plus grand pays lusophone d’Afrique, le Mozambique est en passe de devenir un petit Qatar africain en raison de ses réserves de gaz naturel. Il fait désormais l’objet de toutes les convoitises étrangères, en particulier chinoises.
China

Le 10 novembre 2018, le président mozambicain Filipe Nyusi inaugurait en grande pompe le nouveau pont suspendu au-dessus de l’estuaire de l’Espirito Santo, pour rallier la rive nord de la capitale Maputo au village de pêcheurs de Catembe. Avec ses 141 mètres de haut et ses 680 mètres de long, ce pont est désormais le plus grand d’Afrique. Financé et construit grâce à des capitaux chinois pour un coût total de 750 millions de dollars, le projet pharaonique commencé en 2014 s’inscrit dans un grand système d’infrastructures routières visant à relier Maputo à l’Afrique du Sud. À lui seul, le pont Maputo-Catembe illustre l’ampleur des ambitions chinoises au Mozambique. La coopération entre les deux pays n’est pas nouvelle, les relations sino-mozambicaines remontant aux années 60. À l’époque, la République populaire de Chine avait apporté son soutien à la guérilla marxiste en lutte contre le pouvoir colonial portugais, le FRELIMO (Front de Libération du Mozambique), lequel ayant accédé au pouvoir en 1975 s’y est depuis maintenu. Autrefois idéologique, cette coopération est aujourd’hui essentiellement économique.

Lire aussi : La Chinafrique est une machine à fric

En effet, la Chine est devenue un partenaire commercial incontournable pour Maputo, d’où une dépendance accrue vis-à-vis du géant asiatique. Les chiffres sont éloquents : en 2019, la Chine était le deuxième pays fournisseur du Mozambique avec 28,5 % des parts de marché, soit 1,9 milliard de dollars. Au total, l’Empire du milieu a investi 2,2 milliards de dollars dans l’économie mozambicaine en quinze ans, ce qui en fait le premier créancier du pays loin devant le Portugal, d’autant plus que la dette du Mozambique est abyssale, s’élevant à 15 milliards de dollars (entre 2012 et 2018, la dette est passée de 40 à 113 % du PIB). Outre ce pont, la Chine a investi des sommes faramineuses dans différents projets d’infrastructures. On peut citer l’aéroport international Xai-Xai dans la province méridionale de Gaza, la réhabilitation de la route Beira-Machipanda ou encore la reconstruction du port de pêche de la ville de Beira dans la province de Sofala. À cette campagne de travaux publics s’ajoutent divers projets de soutien au développement, comme celui visant à fournir la télévision par satellite à près de mille villages, la construction de 35 000 logements abordables par la compagnie chinoise CITIC Construction, ou l’installation d’un centre de recherche sur l’agriculture large de 52 hectares. La présence chinoise dans cette région s’explique par le fait que le pays regorge de ressources naturelles. [...]

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