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Et j’aime à la fureur : patchwork mémoriel
André Bonzel est le coréalisateur de C’est arrivé près de chez vous, fleuron du film indépendant des années 90 qui avait révélé Benoît Poelvoorde et défrayé la chronique au festival de Cannes. Depuis, faute de percer dans la réalisation, Bonzel s’est lancé dans une faramineuse collection de bobines super 8, collectées avec amour auprès de ses proches mais aussi dans les brocantes de France et de Belgique. Et J’aime à la fureur est un montage de ces films de familles, ou refont surface des visages oubliés, des sourires et des joies à jamais soufflées par le temps. Outre le très bel effort de montage, le film vaut pour son articulation autobiographique. [...]
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Go_A : vedettes de l’Eurovision
Alors que l’année dernière, taquins que nous sommes à L’Incorrect, nous nous apprêtions à descendre en flammes l’habituellement infernal Concours Eurovision de la chanson, nous avions été agréablement surpris. Quand la Russie envoyait une grosse dondon rappant sur les inspirantes « femmes russes » (dont certaines, au vu des photos affichées en arrière-plan, étaient pourvues de pénis), avec danseurs racisés et refrain en anglais, l’Ukraine envoyait Go_A. [...]
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Christiane Jatahy, saccager Lars von Trier

Dogville était une parabole cruelle, subtile, métaphysique sur le mal, réalisée par le grand maître danois Lars von Trier, qui utilisait un dispositif théâtral afin de donner à son film une dimension d’expérience clinique : sur le même vaste plateau noir, une ville et ses habitations étaient suggérées ou symbolisées, les rapports sociaux mis à nu entre des personnes qui évoluaient dans leur quotidien comme sur un plateau d’échecs, la caméra subjective animant le jeu rendu à sa mécanique abstraite.

C’était osé, inédit, radical dans la forme (quoique tirant un peu en longueur) ; profond, universel, vertigineux (même si à la limite de la misanthropie) dans le fond.

C’était osé, inédit, radical dans la forme (quoique tirant un peu en longueur) ; profond, universel, vertigineux (même si à la limite de la misanthropie) dans le fond. Une belle démonstration de force de l’un des meilleurs cinéastes vivants.

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La Règle du jeu : l’art de la guerre

 « La Règle du jeu est un film de guerre », dira Jean Renoir. Ce qui s’annonce dès son générique comme une fantaisie dramatique, placée sous le signe de la musique baroque et des orfèvres de l’harmonie que sont Lully ou Rameau, est en réalité un film-monstre qui échappe à toutes les catégories. Satire sociale, pamphlet politique, vaudeville augmenté : La Règle du jeu, c’est un peu tout cela à la fois, mais c’est surtout un film sur la guerre, un film de guerre : la guerre de tous contre tous, sans doute, la guerre des blasons contre les blasons, des particules contre les particules, des hommes contre les femmes, avec cette lutte des classes qui se surimpressionne lentement aux marivaudages de plus en plus ténébreux. La guerre de deux écoles françaises, aussi : le baroque et la langue du XVIIème siècle contre le romantisme et les atermoiements du XIXème. La France des Lumières et la France des Complots emboîtées l’une dans l’autre, dans cette Colinière de contes de fées, domaine filmé comme un pays miniature, comme une nation sous cloche.

Il y a dans La Règle du jeu cette ambiance de veillée funèbre, de polissonnerie sans lendemain, ces nuances de la fête aristocrate qui se transforme peu à peu en funérailles clandestines

Les protagonistes du chef d’œuvre de Renoir sont des idées de la France devenues folles, légataires de cette culture double dont les versants percutent en eux à tour de rôle, comme des taquets d’horlogerie. Chaque personnage de La Règle du jeu est à ce titre un automate, cache un mécanisme précis et fatal, jouit d’un double fond dans lequel il puise inconsidérément ces pâmoisons et ses fantasmes. La guerre se joue jusque dans le cœur et les mœurs de ces personnages qui représentent chacun un précipité, en action et en ébullition, de l’histoire française. [...]

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Alexey Levkin : un Russe derrière la scène nazie ukrainienne
N’en déplaise au Kremlin, l’une des figures majeures de la scène musicale néo-nazie en Ukraine est russe. Alexey Levkin, le sinistre individu à l’origine du mouvement Wotanjugend et à la tête du groupe de NSBM M8l8th, est en effet originaire de l’oblast de Tver, au nord-ouest de Moscou, qu’il a dû fuir en 2015 après avoir purgé une peine de prison pour trois meurtres crapuleux. Ce petit garnement ne perd pas son temps : en découvrant en Ukraine une scène black metal très active et au rayonnement international et constatant qu’elle s’arrime à un solide arrière-plan nationaliste, il entend bien la raccorder à ses idées extrémistes. En quelques années, il fédère autour de lui tout une jeunesse déshéritée et parvient à capter l’attention des fans de métal en organisant des festivals ambitieux, dont le Asgardsrei où est conviée régulièrement la fine fleur du black métal européen, à commencer par les Français de Peste Noire. Habile en marketing, Levkin parviendra à utiliser l’aura du groupe avignonnais, pourtant très cocardier, pour mettre en valeur ses propres activités. [...]
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Vortex : naufrages en split-screen
vieillesse est un naufrage, et son radeau est un appartement bourgeois en plein Paris. Tous les films de Gaspar Noé sont des mécanismes fatals qui conduisent leurs personnages à la destruction, et Vortex n’échappe pas à la règle. En réinventant un procédé éculé du cinéma, le split-screen, Noé parvient à saisir toute la véracité des prisons mentales qui guettent chaque homme au tournant de sa vie. Comme un fantasme de cinéphile passé à l’essoreuse, Dario Argento est un critique de cinéma errant dans les décombres de sa mémoire, littéralement enseveli sous les objets d’une passion fétichiste que la vieillesse a rendu cruellement désuète.
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Gaspar Noé, le dernier cinéaste radical

Comment vous est venue l’idée de Vortex?

Il y avait cette volonté de réaliser un film d’horreur psychologique, de raconter une horreur que tout le monde va être amené à rencontrer dans sa vie. Quand tu vois ta propre mère ou ton propre père fragilisé par l’âge, tu ressens la douleur comme s’il s’agissait d’une extension de toi-même. Il y a huit ans, lorsque ma mère a commencé à aller très mal, je ne m’attendais pas du tout à ce qu’elle perde la tête, c’était une femme brillantissime, qui lisait un livre par jour. C’est ça, le déclencheur du film: la haute tension artérielle qui dégrade le cerveau et qui fait que des gens commencent à perdre la mémoire, puis une partie de leurs capacités cognitives pour finir dans un état de terreur supérieur à tout, comme si l’usine chimique du cerveau se mettait à produire des mauvais trips en continu, bien supérieurs à ceux que les drogues peuvent induire. En plus, ce sont des voyages sans retour. Je n’ai jamais vécu de guerre, mais ce genre de drames familiaux liés à la vieillesse, c’est peut-être la situation la plus extrême en temps de paix.

Vortex est donc le film d’horreur du quotidien?

Vortex répondait à mon envie de faire un film d’horreur sur un sujet que l’on craint tous mais que tout le monde contourne: la démence sénile. C’est un vrai angle mort. De plus, j’avais vécu coup sur coup la mort de trois hommes dont j’étais plus que proche – dont mon acteur Philippe Nahon. Et par ailleurs, j’ai passé trois semaines à l’hôpital à la suite d’une hémorragie cérébrale. J’étais dans un état d’esprit lié à la maladie, au décès, au deuil, et l’épidémie mondiale est venue se coller à tout ça, avec ce qu’elle comportait comme effets secondaires sur l’esprit, avec ces rues désertes et ce sentiment de danger incessant : comme si le monde redevenait étranger, dangereux. Vortex vient de là.

Avec vos derniers films, vous êtes de plus en plus au croisement de deux formes très pures du cinéma, le cinéma muet et le documentaire, c’est un geste radical.

J’ai voulu prendre Françoise Lebrun pour incarner la mère de mon film, car depuis que je l’ai découverte dans ce grand chef-d’œuvre français des années 70 qu’est La Maman et la Putain, je suis fasciné par son travail. Eustache fait de la fiction comme d’autres font du documentaire, et inversement. Un autre grand maître français pour moi, qui fait de la fiction à partir d’éléments réels, c’est Alain Cavalier. Leur cinéma me parle, mais aussi celui d’Ulrich Seidl quand il fait Paradise: Love. Seidl vient du documentaire et il fait des films avec des non-professionnels qu’il met dans des situations critiques. Quant au cinéma muet, et expressionniste: après avoir eu mon hémorragie cérébrale et passé du temps à l’hôpital je me suis retrouvé dans une France en plein confinement alors j’en ai profité pour regarder de nombreux mélos japonais des années 60, tous les Kinoshita et les Mizoguchi. J’ai aussi rattrapé tout ce que je pouvais du cinéma muet et expressionniste que je ne connaissais pas encore. Le cinéma muet est fascinant parce que c’est un autre langage, bien plus proche du langage des rêves. [...]

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Apples : amnésiques anonymes
e Lobster, Apples imagine une épidémie d’amnésie et un traitement expérimental conçu pour réassigner une identité à des cases désormais vides (la maladie est sans espoir). Exempt du sadisme qu’on trouve chez son maître, le premier film de Nikou enchaîne les figures imposées avant de se faire rattraper par la facilité dans son dernier tiers. [...]
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