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L’Impasse (1994) : notre critique

New York, 1975 : libéré après cinq années de prison grâce à son avocat véreux, Carlito Brigante, ancienne figure du milieu, rentre chez lui dans le quartier espagnol de Harlem. Il souhaite se réinsérer et monter aux Bahamas une affaire honnête avec la femme de sa vie. Mais son passé le rattrape, et ce qui a fait de lui un caïd autrefois risque bien de lui coûter la vie aujourd’hui… […]

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Les critiques littéraires d’octobre (2/2)

Un premier roman frénétique

Le rapport chinois, Pierre Darkanian, Anne Carrière, 296 p., 19€

Le roman commence par un truc incroyable : son jeune héros fraîchement diplômé est embauché par un cabinet de conseil pour le mirobolant salaire de 7 000 € par mois ! Plus incroyable encore, on ne lui donne rien à faire. Au bout de plusieurs mois à enfiler des perles, il reçoit enfin la visite d’un associé azimuté qui lui commande un rapport, « un rapport pour les Chinetoques », et repart, sans précision… Ainsi commence Le Rapport chinois, drôle de premier roman qui joue à fond la carte du burlesque. L’intrigue s’effiloche quand notre consultant cède la place à d’autres personnages, mais le lecteur est lancé sur une si bonne pente qu’il va au bout sans rechigner. Le portrait du héros est joliment tiré : d’un côté, c’est un imbécile, cupide et vaniteux ; de l’autre, son contre-emploi au cabinet en fait un résistant malgré lui, comme un lemming dans la machine. Les étincelles de folie jaillies de ce premier roman frénétique le rendent tout à fait plaisant. Bernard Quiriny


Débuts baroques

Là où la caravane passe, Céline Laurens, Albin Michel, 256 p. – 17,90€

Céline Laurens entre en littérature dans un convoi de Gitans, et si ça a plusieurs reflets kitsch, ce n’est pas dénué de charme. Se retrouvant à Lourdes pour le 15 août, un camp de « gens du voyage » accueille aussi un mystérieux étranger. L’un des membres de la communauté raconte son monde et les événements, ce qui donne lieu à une galerie de portraits et un défilé d’anecdotes permettant à l’écrivain de déployer son imagination aussi frissonnante et moirée que le volant d’une robe gitane durant un flamenco. Burlesque, baroque ou folklorique, le roman de Céline Laurens a ses facilités mais aussi ses éclats. Romaric Sangars


Romance maritime

Semper paratus, Marc Salbert, Le Dilettante, 252 p., 18€

Semper paratus, toujours prêt, devise des sauveteurs en mer, noble corporation à laquelle appartient Alexandre, 28 ans. Il sauve Mathilde, une femme plus âgée qui tentait de mettre fin à ses jours dans l’Atlantique. Elle est sublime, farouche, rugueuse, fragile. Indifférent à ses avertissements – n’attendez rien de moi, trouvez-vous une fiancée de votre âge, etc. –, il s’accroche et se rend indispensable, attendant qu’elle cède. Au passage, il apprend quel coup du sort l’a amenée sur la côte, en lui volant ses mari et fils. Salbert abandonne le ton fantaisiste de ses premiers romans et signe une jolie romance doublée d’un beau portrait de femme fracassée, sur fond de sauvetages et de navires en détresse. La métaphore maritime est filée jusqu’au bout, y compris dans les pages érotiques du dernier tiers. Tout ceci donne un beau roman sentimental, inscrit dans une certaine tradition, rythmé, bien construit, émouvant ; l’auteur évitant les récifs et menant à bon port ses personnages, ainsi que le lecteur. BQ [...]

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Événement : prix littéraires de L’Incorrect (éditions 2020 & 2021)

Ses estimables membres : Matthieu Falcone (écrivain, critique littéraire, président), Stéphanie-Lucie Mathern (peintre, éditorialiste, trésorière), Olivier Maulin (écrivain, critique littéraire, prince des poètes, sous-secrétaire), Jacques de Guillebon (écrivain, essayiste, directeur de la rédaction de l’Incorrect, sociétaire), Marie di Méco (critique littéraire, exploratrice, sténographe) et Romaric Sangars (écrivain, critique littéraire, secrétaire), vous convient ainsi au sacre de nos lauréats dont le soleil ne saurait pâlir.


SÉLECTION 2021


GRAND PRIX DE L’INCORRECT :

PLEINE TERRE, Corinne Royer (Actes Sud)

LES BOURGEOIS DE CALAIS, Michel Bernard (La Table Ronde)

ICI COMMENCE LE ROMAN, Jean Berthier (Robert Laffont)


PRIX DE L’IVRESSE :

CE MONDE EST TELLEMENT BEAU, Sébastien Lapaque (Actes Sud)

CHÂTEAUX DE SABLE, Louis-Henri de La Rochefoucauld (Robert Laffont)

CECI N’EST PAS MON CORPS, Enguerrand Guépy (Le Rocher)


PRIX KAMIKAZE :

PLEXIGLAS MON AMOUR, Éric Chauvier (Allia)

LES HÉROÏQUES, Paulina Dalmayer (Grasset)

ICI-BAS, Pierre Guerci (Gallimard)


Lire aussi : Les critiques littéraires d’octobre (1/2)


SÉLECTION 2020


GRAND PRIX DE L’INCORRECT :

LA NUIT DU 5-7, Jean-Pierre Montal (Séguier)

LES DÉMONS, Simon Liberati (Stock)

LE BON SENS, Michel Bernard (La Table ronde)


PRIX DE L’IVRESSE :

LES BUKOLIQUES, Cédric Meletta (Le Rocher)

DÉCHAÎNER LA PEINTURE, Yannick Haenel (Actes Sud)

OK BOOMER, Alexandre Guyomard (Léo Scheer)


PRIX KAMIKAZE :

LA GRÂCE, Thibault de Montaigu (Plon)

VERT DRAGON, Philippe Barthelet (Pierre-Guillaume de Roux)

BIENVENUE AU PARADIS, Alexis Legayet (Aethalidès)


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Les critiques littéraires d’octobre (1/2)

La reine du malaise moderne

Daddy, Emma Cline, Quai Voltaire, La Table Ronde, 272 p., 22€

Jeune prodige des lettres américaines, Emma Cline a vu son premier roman, The Girls, inspiré par l’affaire Manson, traduit en 34 langues. Après Harvey, bref roman mettant en scène les dernières heures de liberté de Weinstein, publié cette année, La Table Ronde nous offre en cette rentrée un recueil de nouvelles qui achève de nous convaincre du talent supérieur de leur autrice. À chaque fois, un malaise se déploie dans des configurations subtilement articulées: un père assiste à l’avant-première du film raté de son fils en constatant son propre déclin mondain ; l’ancienne nounou d’une vedette, ayant eu une liaison avec elle, devient la cible des paparazzis ; une actrice tentant sa chance à Los Angeles se laisse entraîner dans des tractations douteuses ; un père de famille observe le délitement des liens avec ses enfants lors d’une réunion à Noël… Cline rend toujours sensibles les personnages et les situations, explore avec brio les paradoxes psychiques et crée des chutes cruelles par un détail cinglant. Surtout, elle joue avec un talent diabolique la nouvelle partition des smartphones et la caisse de résonance d’Internet : un texto tue ; une aura fane en temps réel ; le virtuel fait chavirer la vie concrète. Une littérature neuve, puissante et virtuose, dont toutes les potentialités sont présentées au fil de ces dix nouvelles. Romaric Sangars


Satire à la défense

L’Arche de mésalliance, Marin de Viry, Le Rocher, 206 p., 17,90€

Ça commence par cinq pages excellentes sur la Défense, ce purgatoire. Tout y est, la lucidité du diagnostic, le tranchant des formules, la drôlerie du ton. On est parti pour deux cents pages de comédie sur le monde de la grande entreprise et des cadres supérieurs. L’intrigue : Marius et Priscilla sont rivaux dans une boîte de « développement durable » – le genre d’endroit où on parle « globalisation plurielle » et « management holistique ». Au lieu de s’entretuer, ils décident de faire alliance… L’histoire est un prétexte, l’essentiel est dans les portraits, les dialogues, les piques, les sarcasmes sur l’hyper-classe, sa psychologie, son langage, son ethos. L’auteur décrit les bureaux de l’entreprise : « Ils avaient été entièrement refaits deux ans plus tôt, par un cabinet d’architecture nippo-suédois très en vue. Ils étaient à la fois imposants et apaisants, cherchaient la synthèse entre l’officiel et l’intime, entre l’urbain et le jardin, le féminin et le masculin, la pierre et la plante, l’esprit corporate et la chaleureuse tribu professionnelle ». C’est déjà drôle, mais Viry rajoute une couche et ça devient irrésistible : « À vrai dire, ils cherchaient la synthèse entre tout et son contraire : le carré et le rond, la droite et la courbe, le gris et les couleurs, le communisme et Milton Friedman ». L’auteur pastiche à merveille le globish des managers, entre cuistrerie économiste et charabia sociologique. On s’attend à ce que les protagonistes à la fin mettent le feu à leur boutique et dynamitent la Grande Arche à la TNT, mais ils optent pour une forme de rébellion plus douce, l’histoire d’amour et les belles lettres. C’est bien aussi, et ça fait moins de poussière. Bernard Quiriny [...]

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Art : galaxies et champignons

On peut admirer en ce moment une vue assez précise d’un morceau de Voie lactée dans le Marais, à l’exposition « Rien n’est vrai, tout est vivant ». Le titre est navrant mais les trois artistes réunies s’en moquent un peu : elles, savent que la nature a des lois, physiques, chimiques, organiques, et en jouent de façon scientifique et poétique pour produire comme un ensemble de visions cosmiques.

Caroline Le Méhauté négocie (ce sont ses termes) avec la terre pour inventer des objets, boite lumineuse, livres de tourbes ou portraits de sols, comme Chaque limite en dissimule une autre, « triptyque de portraits de sols, terre crue agricole de l’Essonne, de la Forêt de Meudon et du Jardin des Buttes Chaumont » (2021) : chaque galette, d’une couleur unie, fissurée selon sa composition propre, renvoie à ces sols que nous foulons sans les voir, dissimulés par les goudrons, l’heure et surtout notre manque de curiosité. Ces sols, qui évoquent les trottoirs de Dubuffet, surpassent les autres œuvres, d’un conceptualisme aimable, rigoureusement exécuté mais assez facile. [...]

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Bernanos, le paratonnerre du XXe siècle

Comment vous êtes-vous lancé dans cette biographie ?

C’est une commande du Seuil. Après mon petit volume sur Léon Bloy, La Fureur du juste (titre français d’une série B de karaté avec Chuck Norris, ce que j’ignorais et qui me réjouit), la proposition est venue d’un parent de Bernanos. Rapidement la demande est passée d’un titre poche à un ouvrage grand format. J’ai accepté, on ne refuse pas pareille offre.

Comment avez-vous découvert Bernanos, comme lecteur ?

Mon parcours de lecteur m’a mené, sans reniement des étapes antérieures, de la littérature fantastique (Jean Ray, Lovecraft) aux surréalistes hérétiques (Artaud, Bataille, Le Grand Jeu) puis à la mystique (Jean de la Croix avant tout). C’est parallèlement à ces lectures spirituelles que j’ai découvert ce que l’on labellise depuis un siècle sous l’appellation « Le renouveau catholique en littérature », d’abord Huysmans et Claudel, puis Bloy et Hello. La lecture de Bernanos s’est inscrite dans ce parcours, chocs puissants de Journal d’un curé de campagne et de La France contre les robots.

Les travaux sur Bernanos sont nombreux, y compris les biographies

La tradition critique bernanosienne est vaste et riche, on dispose d’un matériau considérable. Côté biographie, j’ai surtout travaillé à partir de Milner, Bothorel et des mémoires de son fils Jean-Loup Bernanos, mine irremplaçable, avec les souvenirs brésiliens du docteur Bénier. Mais le but pour moi était de suivre, mot à mot, texte après texte, l’aventure intérieure de Bernanos avec sa langue, le français. J’ai donc privilégié sa passion d’écrivain en proie à sa mission de rédempteur du verbe national, plutôt que sa vie intime et familiale sur laquelle on est, en réalité, peu informé. [...]

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Astérix, la fin d’une ère

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À lire le dernier opus d’Astérix scénarisé par Jean-Yves Ferri et illustré par Didier Conrad, on comprend pourquoi Hergé n’a jamais voulu céder les droits de sa créature après sa mort. Nos héros de papier, aussi immortels qu’ils soient, sont le reflet de leur époque et peu sont ceux qui peuvent s’adapter à un temps qui n’est pas le leur. Imaginerait-on aujourd’hui Tintin aux prises avec notre modernité glapissante, Haddock s’en prenant à Daech, Tournesol découvreur d’un sérum contre le COVID ? Pourtant, Hergé est l’un des seuls auteurs de bande-dessinée qui a su cadenasser son héritage. Pour les autres, le ravalement de façade est de mise, et tant pis si le résultat est plus ou moins heureux. Spirou est devenu une créature polymorphe déclinée à l’infini, lorsque Blueberry et même Corto Maltese sont confiés à des petits papes de la BD intello et arty – sans doute pour casser leur image vieillissante et un peu trop conservatrice.…

Les critiques musicales d’octobre

CHIC ET TRAGIQUE

De Pelicula, The Liminanas et Laurent Garnier, Because Music, 12,99€

A priori, rien ne destinait The Liminanas à faire un album avec Laurent Garnier, sauf que : le duo garage est habitué des cohabitations improbables. Ils nous avaient déjà offert une collaboration avec Anton Newcombe, et avaient même formé un groupe avec ce dernier et Emmanuelle Seigner : L’épée. Cette fois-ci, c’est donc avec le pape de l’électro française que ces fines lames croisent le fer. On entame avec « Saul », beats dansants, bourdons lancinants, et une voix, calme, placide. De Pelicula sonne parfois (souvent) comme une bande-son de film, d’ailleurs le drame n’est jamais loin, ainsi dans le très garage et fuzzé « Je rentrais par le bois… BB ». The Liminanas et Laurent Garnier nous offrent une promenade dans un univers toujours en tension. Alerte divulgâchage : rien ne se termine bien. Alain Blanville


MADE IN MARSEILLE

Cumbia Chicharra, El Grito, Discos la Chicharra / Music Box Publishing / L’Autre Distribution, 15€

Quelle vertigineuse ascension pour le groupe Cumbia Chicharra depuis sa création en 2001. Voici El Grito, le cri, quatrième album digital et une première sortie vinyle pour ce groupe de la Canebière. Des méandres des docks du sud à leurs récentes tribulations au Chili, en passant par la Russie, l’Espagne, l’Italie, la Croatie et la Hongrie : la chicharra n’est plus à proprement parler de la Cumbia, dorénavant, c’est un astucieux combo de sonorités latines afro-caribéennes aux accents de funk, de dub et d’afro-beat où la sensualité de ces genres rejoint la transe des tambours ancestraux et l’euphorie d’un rock attemporel. Huit musiciens multi-instrumentistes de caractère nous offrent huit compositions sublimées par la voix timbrée et sexy de Patricia Gajardo et une musique qui se danse. Alexandra Do Nascimento [...]

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