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Wonder Woman 1984 : notre critique

Depuis les événements du premier opus, Wonderwoman s’est installée à Washington où elle continue sa mission de super-héroïne tout en vivant dans le regret de son amour perdu. C’est alors qu’un homme d’affaire raté s’empare d’une pierre capable d’exaucer tous les vœux afin de dominer le monde, projet auquel Diana Price va s’opposer, en croisant sur son chemin la redoutable Cheetah. WW84 est un divertissement efficace, mais qui, trop inégal, ne s’élève pas à la hauteur de son prédécesseur[...]

Lire aussi : En thérapie : notre critique

Des longueurs grèvent le rythme de ce film de deux heures trente. La faute à une intrigue fourre-tout, qui accumule les personnages et les scènes d’exposition. Si les passages d’action sont bien tournés, certains trucages se remarquent, ce qui complique toujours l’immersion. Les deux antagonistes sont très réussis, servis par une interprétation impeccable. Kristen Wiig, qui campe Cheetah, crève particulièrement l’écran. Au contraire, le jeu de Gadot est trop lisse, tout comme sa romance dont on peine à se préoccuper. Enfin, si le climax fonctionne d’un point de vue cinématographique, la morale facile qu’il voudrait transmettre laisse froid.

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À bout de souffle : notre critique

C’est l’histoire d’un homme qui pique une bagnole à Marseille, insulte le spectateur face caméra, bute un flic et retrouve à Paris une jeune Américaine rencontrée à Nice quelques jours plus tôt. Il veut l’emmener à Rome, elle hésite. Elle le repousse, il insiste. Ils couchent ensemble, se séparent et se retrouvent. Il cherche à récupérer de l’argent qu’on lui doit pendant qu’elle prépare l’interview de l’écrivain Jean Parvulesco joué par Jean-Pierre Melville. La police a retrouvé sa trace, il lui échappe mais par pour longtemps. [...] 

Lire aussi : En thérapie : notre critique

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Éditorial culture d’avril : Cher Ibrahim Maalouf

Cher Ibrahim, voyez-vous, cela ne m’étonne pas que vous n’ayez pas eu le courage de débattre avec nous, d’autant que je me doute que vous n’avez pas non plus le moindre argument à nous opposer. Mais il se trouve que nous sommes partisans du dialogue et que nous adorons être surpris par ceux qui nous attaquent et que les êtres échappent à leur prévisibilité. Phénomène si rare. Que vous n’avez pas fait advenir.

 Oh, rien de très grave, vous n’êtes pas vraiment coupable des opinions que vous divulguez, ce pourquoi vous n’êtes pas vraiment en mesure de les défendre, d’ailleurs, vous répétez naïvement les stupidités à la mode dans votre milieu, comme beaucoup de gens, en l’occurrence, et compter les Noirs dans les orchestres, ce passe-temps qui nous vient d’Amérique, fait fureur chez les vedettes issues de l’immigration, sans doute parce que le complexe provincial y est décuplé et la confusion des histoires nationales plus fréquente. Si Paris est une capitale du jazz, c’est bien parce que vos prédécesseurs afro-américains, il y a un siècle, y étaient accueillis en héros et non en « nègres », comme dans leur patrie d’origine, laquelle ne nous paraît donc pas en position de nous donner des leçons sur ce plan. J’admets cependant qu’en tant qu’enfant du Liban, vous ayez sans doute quelques recettes à nous offrir pour nous permettre de vivre harmonieusement le multiculturalisme.

 Les vedettes d’aujourd’hui comme les marquises d’hier ne se contentent jamais de la fortune et des hommages, il leur faut aussi éblouir le gueux par l’éclat de leur vertu. Il se trouve qu’en ce moment, pour être un ange, il suffit de cracher sur les Européens autochtones, comme si les inventeurs du monde moderne étaient ces adultes décevants contre lesquels devait s’indigner en boucle le reste adolescent de la population. Nous nous impatientons, il est vrai, de vous voir accéder à la maturité, au sens du tragique et à l’indulgence.

Je vous rappelle que c’est vous qui proposâtes sur Twitter aux « fachos » de vous laisser défendre vos positions dans un format plus étendu que celui que vous allouait ce réseau social où vous aimez à vous répandre. Nous ne sommes pas fascistes, bien qu’il nous faille admettre la séduction qu’a toujours exercée sur notre œil la ligne Hugo Boss. La « statolâtrie » et la cruauté des masses ont cependant toujours paru trop socialistes à notre goût. Quand Arthur de Watrigant vous prit au mot en vous répondant qu’on vous ouvrait nos pages, il ne s’était donc pas senti désigné avec pertinence, il sait simplement que le terme « facho », chez le bien-pensant de base, désigne l’autre, celui qui ne partage pas les mêmes valeurs, dont on ne comprend pas les raisons, qui nous effraie et nous excite en même temps, et qu’on caricature au point d’en faire un monstre. Un vieux réflexe de garçon ignorant. Arthur ne vous en tint pas rigueur, vous savez, notre curiosité de l’autre est plus forte que notre susceptibilité devant ce genre d’indélicatesses. En revanche, vous qui avez attaqué ignoblement la violoniste Zhang Zhang sur sa vie privée, trois questions un peu hardies suffirent à vous indigner. Elles étaient selon vous « lamentables », mais vous alliez néanmoins faire l’effort d’y répondre. Les jours passaient, rien ne venait, et nous vous imaginions attablé parmi des encyclopédies et des livres d’Histoire, la langue tirée, l’œil brillant, la trompette prenant la poussière, bien décidé à nous confondre en nous démontrant nos erreurs. Et puis, finalement : rien.

 Déjà que Louis Lecomte, notre jeune rédacteur en chef numérique, avec sa mous- tache lissée, son crâne luisant, et son instinct trépidant de mousquetaire, est dépité parce que Francis Lalanne a décliné sa provocation en duel par l’entremise de Closer, le seul journal qui s’intéresse encore à Francis Lalanne, voilà que vous renoncez au débat que vous aviez vous-même sollicité. Comprenez que nous soyons déçus.

Ne le prenez pas personnellement, mais quand je considère votre génération de saltimbanques engagés, il m’arrive de songer à cette phrase qu’écrivit Dominique de Roux au sujet de Julius Evola (demandez à Camélia Jordana si vous n’arrivez pas à situer ces personnes, elle est sans doute au courant) : « Un cerveau et un sexe énormes, mais quelque chose de mou entre les deux », résumait l’écrivain français au sujet du métaphysicien italien. Et moi, j’ai l’impression que cette génération dispose d’une anatomie inverse : un cerveau et un sexe atrophiés, avec quelque chose de volcanique dans l’intermédiaire.

 Alors détendez-vous, je vous en prie, cher Ibrahim, et si vous n’avez pas le courage de dialoguer avec nous par des voies officielles, passez à la rédaction pour briser la glace. Entre un sabre de hussard, un poster de Zhang Zhang et une pile d’ouvrages à paraître, on descendra quelques bouteilles de vin en grignotant des noisettes, et vous oublierez une heure ou deux, j’en suis sûr, votre passion des statistiques. [...]

Partout, les saints : Saint Augustin Zhao Rong

Celui qui deviendra saint Augustin Zhao Rong, figure de proue des 120 martyrs de Chine, naît modestement en 1746 dans la province du Guizhou, sous le nom de Zhao Rong. On sait peu de choses sur papa et maman, d’extraction paysanne. Le petit Zhao est élevé dans la tradition confucéenne, comme pratiquement tous les enfants de l’Empire du Milieu de cette époque. Pas d’œcuménisme sous la bannière du dragon.

Pour s’extraire de sa condition, et parce que le tissage de paniers ne l’intéressait que modérément, il s’engage dans l’armée pour ses vingt ans. À cette époque, la Chine est la proie d’immenses bouleversements. La dynastie Qing vient de chourer le pouvoir aux Ming, et les Européens débarquent sur les côtes à coups de canon et de comptoirs commerciaux. L’armée tient le pays à coups de conquêtes, notamment au Tibet et en Mongolie, mais ça coûte cher en bonshommes et en or. Zhao, en bon confucéen, se retrouve pris dans ce marasme et fait ce qu’on lui demande, sans trop gamberger.

Peu à peu, les paroles du vieil homme entrent dans son âme, et le voilà assis tous les soirs à côté du Père Dufresse, à boire ses paroles comme on étanche sa soif après une journée dans un désert étouffant

Arrive alors un vieux sage, comme dans toute bonne histoire de héros. Ce vieux sage s’appelle Gabriel Taurin Dufresse, un Français, qui a en plus le bon goût d’être prêtre catholique. Zhao prend ses ordres : il devra escorter ce dangereux séditieux et ses suiveurs jusqu’à Pékin, pour qu’ils y soient emprisonnés. N’ayant probablement rien d’autre à glander de ses journées, il écoute ce vieux prêcheur parler à ses ouailles. Il tend l’oreille, distraitement, pour occuper le temps. Puis un peu moins distraitement. Peu à peu, les paroles du vieil homme entrent dans son âme, et le voilà assis tous les soirs à côté du Père Dufresse, à boire ses paroles comme on étanche sa soif après une journée dans un désert étouffant. On l’imagine sans peine avaler un demi bouché de sa ration au coin du feu le soir, le regard perdu dans l’immensité des paroles du vieux maître. Touché au plus profond de son âme, il demande le baptême au sortir de son voyage initiatique[...]

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Éloge de la « vaguité »

À force d’admirer en Bruce Bégout l’auteur de nouvelles fantastiques, nous avions oublié qu’il était d’abord philosophe, ou plus exactement phénoménologue. La thèse de cet ouvrage est simple : « l’homme vit continuellement au sein d’ambiances ». Or, le concept d’ambiance reste insaisissable par la pensée traditionnelle, laquelle, dualiste, ne peut appréhender sa tonalité affective, sa nature à la fois enveloppante et pénétrante, expressive et évanescente.

Lire aussi : Le réveil de la France oubliée

Bégout ose explorer ce monde immanent et pré-logique, sol premier de toute expérience humaine. Son approche « mersive » a pour but une « mise au jour du fond océanique et pré-dualiste du monde »[...]

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Son style à elle : Se faire une place au soleil entre ténèbres et éther

La guerre civile des idées a commencé. La guerre doit être un truc entre un événement pur qui ressemble à la mort et l’attente. Une attente sans fin. Les rétrogrades se réclament tous du progressisme. Mais aucune cause ne justifie la censure. La vie est du côté de la délivrance. On veut du symbole, on nous propose la technologie et la peur. On se fait réchauffer et remplacer. Il y a ceux qui combattent pour l’écologie et ceux qui luttent contre l’immigration. L’apocalypse sera bronzée, disait Baudrillard. À travers la vitesse, on a aboli l’obstacle. La satisfaction est immédiate.

Le solipsisme est partout. Proust aime Odett e par fantasme esthétique et crée une jalousie de chaos. Finalement, il aime pour s’aimer. Les émotions ne se voient qu’à distance et avec beaucoup de vide autour. Et c’est valable jusqu’à la peinture. Alors on finit suicidé par spéculation.

Les séparations révéleront la face cachée des choses. Le dolorisme est généralisé. On est en excès. Faites des fils pour vous racheter et vous libérer de la corruption. [...]

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Art contemporain : refaire l’Histoire

Le public se moque de l’art contemporain. Non pas qu’il prenne encore la peine d’en rire : il ne le voit plus, tout simplement. Il est vrai que la farce s’éternise. Elle ne mobilise plus guère aujourd’hui qu’une camarilla de milliardaires infantiles, d’ « artistes » aux prétentions burlesques, et de quelques hauts fonctionnaires du ministère de la Culture distingués pour leur exceptionnelle veulerie. Pourtant, la place qu’occupe l’art contemporain dans notre société semble inexpugnable, au point que ses plus vigoureux détracteurs, tel Jean Clair, que Benjamin Olivennes reconnaît comme son maître, se sont lassés de ferrailler avec ses gardiens. L’art contemporain s’impose désormais comme un monde en soi, c’est-à-dire à la fois comme « système, idéologie et horizon d’attente ». Bien sûr, y évoluent quelques artistes, mais par accident, et comme malgré lui.

Déconstruire les avant-gardes

La force de ce petit livre tient paradoxalement à ce que son auteur se refuse à la polémique. Il n’en est pas moins radical, si radicalité signifie examen critique des racines mêmes de son objet d’étude. L’idéologie de l’art contemporain y est méthodiquement déconstruite, chacun de ses présupposés poliment discutés. Olivennes récuse la philosophie des avant-gardes, simple application selon lui du mythe du progrès à l’art, et souhaite « faire droit au point de vue classique ».

Cet ouvrage est d’utilité publique. Il réconciliera avec le monde de l’art l’homme de la rue dont les puissances coalisées de « l’État culturel », des médias et du marché ont inhibé l’aspiration innée à la beauté

Il en revient donc à Aristote, dont il reprend la théorie de la mimésis, cette tendance innée chez l’homme à l’imitation, qui est à la fois aspiration à la beauté, au plaisir, mais aussi goût pour la connaissance et la vérité. Olivennes parie donc sur l’existence d’une nature humaine irréductible à toutes les lois de l’histoire : « La narration, la mélodie, la figuration, la versification, et avec elles l’admiration, et peut-être surtout la beauté, sont des besoins de l’âme humaine et ne disparaîtront jamais ». À la conception téléologique qui sous-tend l’histoire de l’art officielle, il oppose une histoire organique, « en constellation », de l’art du XXe siècle. [...]

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A.A. Williams sublime le spleen des 90’s

A.A. Williams, jeune fille de formation classique bouleversée par la découverte de Defones, tombe un jour, dans la rue, sur une guitare accompagnée d’une note : « S’il vous plaît, prenez-moi, j’ai besoin de jouer ». Elle obtempère et devient bientôt un convaincant épigone de Cat Power repéré par Sisters of Mercy ou Cult of Luna dont elle ouvrira les concerts. L’an dernier, son premier album, Forever Blue, fait sensation. Élégant, inspiré, il oscille entre simplicité acoustique et plages shoegaze comme écrins d’une voix particulièrement émouvante et languide.

FLEURS DE CONFINEMENT

Lors du premier confinement, beaucoup d’initiatives désastreuses vinrent aggraver l’ennui de la période. On se souvient de l’atroce concert « Together at home » mené par Lady Gaga et Elton John, espèce de grand-messe pop américaine ratée alliant la vulgarité des bons sentiments à la précarité des circonstances (chaque artiste se succédait péniblement en visio pour chanter avec les moyens du bord, pathétique démonstration de mégalomanie impuissante[...]

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