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Hedy Lamarr : l’extinction des étoiles
C’est un plan oublié de l’histoire du cinéma, dans un film oublié du grand Jacques Tourneur. C’est une époque où les sociétés de production rivalisent avec pour principal produit d’appel la diva hollywoodienne, souvent construite de toutes pièces. Dans Angoisse (Experiment Perilous, 1944), un médecin contemple le portrait de celle qui va devenir progressivement son obsession, une grande bourgeoise au passé trouble : Allida Bederaux. L’image de la femme est une étrange composition où se superposent son portrait peint et le visage de l’actrice, Hedy Lamarr, un écho à ces portraits de femmes fatales qui jalonnent le cinéma de l’époque, de Fritz Lang à Alfred Hitchcock. Ces portraits préfigurent déjà cette obsession du cinéma hollywoodien pour les visages de poupée de porcelaine qui recèlent une éternité maladive, obsession qui culmine aujourd’hui avec le rajeunissement numérique des actrices, ultime trucage achevant de panthéoniser la chair de ses acteurs. Pourtant Hedy Lamarr aurait été oubliée par l’histoire du cinéma si sa mémoire n’avait pas été réactivée par cette mode néo-féministe consistant à dépoussiérer beaucoup de figures féminines du passé. [...]
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Les critiques littéraires de mars
ÉCLATS FILIAUX LE CÔTÉ OBSCUR DE LA REINE, Marie Nimier, Mercure de France, 260 p., 22,50 € Marie Nimier, qui avait déjà évoqué son père, Roger, le prince de l’insolence, dans Que dit la reine du silence ? évoque cette fois-ci sa mère au gré de ce portrait éclaté. Le côté obscur de cette mère, […]
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Sorties musique : critiques du meilleur et du pire
DIVA TERMINALE HEIDSCHI BUMBEIDSCHI, 16 MOMENTS DE MA VIE, Ingrid Caven, Tricatel, 13,99 € Muse de Fassbinder puis de Jean-Jacques Schuhl qui lui consacra un livre à son nom récompensé du Goncourt en 2000, Ingrid Caven est la dernière diva germanique, fille de Marlene Dietrich, « chic-à-mort », « todchic » comme le scande Schuhl, […]
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Mogwai, pionniers du post-rock
C’est en l’an 1997 que le monde découvre l’existence de Mogwai. Une nouvelle ère démarre alors. Le 1er mai de cette année, Tony Blair est élu Premier Ministre du Royaume-Uni : il le sera pour dix ans ; le chef-d’œuvre de Radiohead, OK Computer, lui, sort quelques semaines plus tard. Durant l’été, le troisième disque d’Oasis, Be Here Now, paraît : déjà la presse leur a retiré les lauriers des princes de la jeunesse. À Manchester, aussi, le King Cantona laisse place aux jeunes Beckham, Scholes, Giggs et Neville. Tout fout le camp, encore et toujours. Le vieux monde est pris d’assaut : Mogwai en profite pour imposer son nom. Ce que l’on nomme alors, avec une pompe un peu ridicule, post-rock, nait durant ces quelques mois. C’est à cette période que certains de mes premiers chocs remontent. J’avais cinq ou six ans ; mon frère, vingt. Sur la porte de sa chambre qui menait à un monde effrayant, peuplé de disquettes d’Amiga et de guitares électriques, était accroché l’iconique poster de Trainspotting. Par-delà cette frontière, sans cesse fermée par les douanes de l’enfance, me parvenait, je l’ai su longtemps après, ces étonnantes chansons sur lesquelles aucune voix ne se posait : l’aristocratie du post-rock. Eux aussi avaient vingt ans et leurs premiers disques sortaient, ils se nommaient : Godspeed You Black Emperor, Tortoise, Arab Strap, Sigur Ros, et sans doute celui qui me marqua le plus : Mogwai. [...]
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Bertrand Burgalat : « L’IA générative amplifie à échelle industrielle le pire déjà à l’œuvre »
Vous avez participé au contre-sommet de l’IA organisé par Éric Sadin, en défendant notamment votre profession, celle de producteur de musique. En quoi estimez-vous que l’IA menace cette industrie ?

L’initiative d’Éric Sadin avec le soutien d’Éric Barbier et du Syndicat national des journalistes était destinée à exposer les conséquences pratiques, dès à présent, de l’IA dans des domaines aussi divers que l’enseignement, l’information, le travail ou l’environnement. En musique, l’IA générative amplifie à échelle industrielle le pire déjà à l’œuvre : l’inflation de contenus, la fausse perfection, l’obsession statistique, la dévalorisation et l’ubérisation de la musique, sa désinstrumentalisation, sa déshumanisation, et la primauté du choisisseur sur le créateur. [...]
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« Some Rain Must Fall » et «  Blue Sun Palace » : regards débridés sur la Chine
Some Rain Must Fall commence par un non-évènement filmé hors-champ : une mère de famille à la recherche de sa fille dans un gymnase bruyant blesse une vieille femme en renvoyant un ballon de basket. Un incident qui déclenchera une réaction en chaîne délétère, plongeant la mère dans une culpabilité sourde qui fera ressurgir tous les spectres et les impensés de son existence : sa relation avec sa fille, son mari, ses propres parents, sans oublier la pesanteur inouïe de la pression d’une société chinoise cadenassée qui est peut-être le personnage principal du film. Glissant peu à peu dans la névrose de son personnage le métrage se transforme en prison mentale, impression renforcée par le choix du format 4 h 3 et par une photographie crépusculaire qui donnent à chaque plan l’aspect d’un cube hermétique. Ce qui se joue ici, c’est d’abord le conflit du rapport des classes, puisque la vieille femme, hospitalisée, appartient à une famille de « paysans », bien loin du luxe glacial dans lequel semble baigner la mère de famille. La question primordiale de l’empathie, sentiment qui semble presque étranger à cette Chine robotisée et individualiste, est posée par le réalisateur avec une rare âpreté, ce dernier se gardant bien d’apporter une quelconque réponse, jusqu’à un final particulièrement cryptique. [...]
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Rémy de Gourmont, une affaire de goût : entretien avec Thierry Gillybœuf
Quand avez-vous découvert Gourmont ?

Dans ma chambre d’enfant, il y avait une partie de la bibliothèque familiale. Avec, je n’ai jamais su pourquoi, deux livres de Gourmont : Sixtine, roman de la vie cérébrale et Histoires magiques, chez 10/18, avec des préfaces de Hubert Juin. J’ai tourné autour et quand je les ai lus, j’ai été fasciné, par la langue plus encore que par l’histoire. J’aimais beaucoup les mots rares. Il y en avait un dans Sixtine : vlouement, le bruit des ailes des oiseaux quand ils volent. C’est le premier néologisme dont je me souvienne. Quand j’ai eu une vingtaine d’années, j’ai commencé à constituer une collection, sans arrière-pensée, par pure bibliomanie ; on en trouvait facilement à des prix accessibles chez les bouquinistes. Un jour, dans un salon, j’ai croisé Jean Chalon, qui proposait une biographie de Natalie Clifford Barney. J’ai engagé la conversation. Il a été surpris qu’un si jeune homme s’intéresse à Gourmont. Il m’a dit qu’il faudrait que j’écrive cette biographie. C’était il y a trente-cinq ans. [...]
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Esprit woke cherche folklore : renverser la Table ronde
Si je ne suis pas un « spécialiste », j’ai moi-même baigné plusieurs années dans la « matière de Bretagne », c’est-à-dire la littérature arthurienne, pour y chercher des fondamentaux d’où surmonter les déconstructions. J’en ai tiré un manuscrit exaltant une reviviscence de ses feux au sein de la nuit post-moderne. Alors forcément, quand je lis, sous la plume de Thomas D. Lee, un projet symétrique au mien, je m’y plonge avec une intense curiosité. Je veux dire « symétrique » au sens qu’il est exactement à l’opposé de ma démarche. Lui est un chercheur qui passe à la littérature, un Anglais qui exploite un folklore celte francisé, et qui en livre une parodie accordée aux théories wokes post-modernes. Et moi l’inverse. Qu’on en juge : dans un avenir proche, le sénéchal Keu, frère du roi Arthur, sort de terre pour venir au secours de la Bretagne en péril. On apprend que lui et les autres chevaliers de la Table Ronde renaissent à chaque fois que la situation l’exige – coup d’État de Cromwell, guerres d’Amérique, conflits mondiaux –, et cette fois-ci, donc, quand le réchauffement climatique, le capitalisme et l’intolérance menacent Albion. Comme dans une série Netflix, Keu est noir et Lancelot gay, quand les alliées sont de vertueuses militantes féministes et écoterroristes. La chose est néanmoins plutôt bien tournée, en tout cas en ses débuts, cocasse, et le ton parodique rend d’abord les délires wokes pas plus absurdes, ni plus graves, qu’un Keu ressuscitant trois fois dans la même journée sans pouvoir remettre la main sur son épée ou un Lancelot snob empressé de s’allumer une cigarette et de vider du whisky. [...]
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