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Frédéric Beigbeder : à la recherche du père inconnu
La recherche du père inconnu, c’est le thème du beau Sarabandes X de Corentin Durand qui sort également en cette rentrée (cf. critiques livres de ce numéro), c’était aussi celui de Cœur, l’un des grands livres de la rentrée de septembre (et prix Interallié), signé Thibault de Montaigu, un sujet dans l’air du temps, si l’on veut, et même si ces écrivains, pour Montaigu et Beigbeder, n’ont pas choisi la date de décès de leur père, évidemment, qui déclencha l’écriture de leurs livres. Il est néanmoins frappant qu’après une décennie à cultiver la haine du patriarcat tout à trac, le père redevienne un personnage central de la littérature contemporaine. Oh, certes, pas sous forme régnante, grandiose, impériale, non… On nous montre plutôt des pères défaillants, quasi absents dans le cas de Beigbeder, mystérieux, flamboyants et paternellement inconséquents. La figure anciennement terrible, autoritaire, saturnienne, parfois, est devenue une figure troublée, elliptique, insaisissable. Le patriarcat est sans doute mort en 1793, comme le pensait Balzac à rebours des néo-féministes, avec le sacrifice du père de la nation, et après sa perpétuation dans quelques familles, il s’est dissipé pleinement au moment où fut sonnée l’heure de jouir sans entraves. Depuis, le père est en général porté disparu. [...]
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« La Chambre d’à côté » : Almodovar réévalué
Après plusieurs échecs dans sa quête d’une Palme d’or – Tout sur ma mère, Volver, Douleur et gloire, récompensés d’accessits à Cannes – Pedro Almodovar a tiré la conclusion qui s’imposait?: au revoir la Croisette, bonjour le Lido. Bien lui en a pris?: un Lion d’or à Venise pour La Chambre d’à côté remis par Isabelle Huppert, grand soutien des auteurs déjà installés (cf. la Palme pour Le Ruban blanc de Michael Haneke en 2009 quand elle présidait le jury). Cette reconnaissance suprême n’empêche pas son dernier film d’être parfaitement vide et inutile. Son unique raison d’être semble cette quête d’un grand prix international?: sujet qui en impose – l’euthanasie –?; atmosphère cosmopolite – New-York, une brève échappée au Moyen-Orient –?; deux actrices atypiques à fort tropisme hollywoodien pour l’une (Julianne Moore), européen pour l’autre (Tilda Swinton). Et une épaisse couche d’amidon qui fige les émotions dans le décoratif – péché mignon d’Almodovar, jugulé ici pour ne pas heurter le bon goût. [...]
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« Les Feux sauvages » : une nouvelle ère pour le cinéma
On serait tenté d’opter pour un de ces raccourcis journalistiques un peu faciles et de dire que l’œuvre du cinéaste chinois JZK est à l’image de son pays?: démesurée, complexe et difficile à appréhender. Marqué par l’avant-garde et, notamment, par le cinéma de Robert Bresson, le réalisateur met en boîte son premier film de manière clandestine, en marge de ses études à l’académie de cinéma de Pékin. Xiao Wu, artisan pickpocket, hommage au fameux Pickpocket de Bresson, se fait remarquer par sa radicalité, son refus de la narration et l’emploi d’acteurs amateurs. [...]
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Cinéma : et sinon, comment va l’amour ?

À force de s’être habitué aux jérémiades des déconstructeurs, aux clabaudages des néo-fem et aux pleurnicheries vindicatives des agressé.e.s de tout poil, on en aurait oublié que l’amour, le romantisme, les relations hétéronormées, c’est encore quelque chose. On peut même – sublime pied de nez – en faire des films, sur un mode aussi ringard que celui de la comédie romantique, ce genre qui a connu ses heures de gloire avec la screwball comedy (Hawks, Capra) et qui a fini par se vautrer dans la vulgarité des eighties comme une dinde de Noël fourrée au Xanax (Pretty Woman).

Lire aussi : L’Amour ouf : la résurrection du grand cinéma populaire français

Ce mois-ci, deux films ont l’insolence d’évoquer des coups de foudre chez les cisgenres, et surtout sans « essentialiser » le mâle en l’assimilant à un agresseur/pervers narcissique/pélicoteur sans vergogne. Et oui, dans Un Hiver à Sokcho et dans Jane Austen a gâché ma vie, l’homme est encore séduisant, rassurant – voire bienveillant.…

« Bird » : guano filmique
Dans une station balnéaire sinistrée, une ado métisse traîne entre son frère délinquant vengeur et son père sympa et immature. Elle regarde les mouettes et sent ses premières règles arriver. Sa mère, ses demi-sœurs et leur chien sont maltraités par un blaireau toxique, heureusement, un inconnu surgit qui va remettre de l’ordre dans tout ça, ouf?! Bird illustre à son corps défendant les impasses du style sensoriel d’Andrea Arnold qui avait fait merveille dans American Honey. [...]
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« Eephus, le dernier tour de piste » : les héros sont fatigués
L’automne en Nouvelle-Angleterre. Un terrain de baseball sur le point d’être rasé accueille deux équipes d’amateurs : des hommes de tous âges vont s’y affronter lors d’un ultime match. Eeephus, le dernier tour de piste est le récit de cette rencontre soumise à une triple unité de temps, de lieu, d’action (point notable : le baseball, comme le tennis, se joue sans durée préalablement définie). Il ne faut pas craindre devant ce très beau premier film de ne pas comprendre les règles d’un sport peu goûté chez nous. L’important se joue ailleurs, dans la compréhension qu’a d’elle-même une communauté aux prises avec sa disparition annoncée. En parallèle chef-op’ du très médiocre Noël à Miller’s point, Carson Lund est sans conteste un cinéaste hawksien, mais il se rapproche plus encore de Carpenter, ce Hawks des ténèbres. Les phares des voitures éclairant la fin de match nocturne renvoient à Christine. Les tempéraments se tendent et s’assouplissent, un arbitre compte les points derrière un grillage. Des enfants passent, une femme cherche son mari. La partie est la vie qui passe. Une absence rafraîchissante de dramatisation donne du poids à certaines répliques faussement cocasses, « Ta mère court plus vite que toi », ou indéniablement justes, « Pour chaque beau geste défensif, il y a un lancer de merde. » [...]
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Romain Lucazeau : l’empire n’a jamais pris fin
Romain Lucazeau n’est jamais là où on l’attend. Après une première saga de pur space opera – hommage au pape du genre, Iain Banks, où des Intelligences Artificielles désœuvrées et amatrices de culture gréco-latine dérivaient dans l’espace en quête de leurs géniteurs, il s’était déjà totalement remis en question avec La Nuit du Faune, méditation cosmologique et poétique qui reprenait à son compte les dialogues philosophiques de la Renaissance. Une œuvre à la fois ambitieuse et intimiste, à mille lieues des canons de la SF actuelle. [...]
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Éditorial culture de Romaric Sangars : 2025, à la hussarde

On fête cette année le centenaire de la naissance de Roger Nimier et on aimerait la démarrer sous son signe sans pour autant percuter un pylône sur l’autoroute de l’Ouest. Les publications d’un Quarto ainsi que la réédition en poche de Perfide, l’un des premiers romans du James Dean des lettres françaises, devenu introuvable, sont prévues par Gallimard. De bonnes nouvelles en lisière de 2025, donc, notamment pour une maison qui, réputée au-dessus des partis, a, depuis quelques années, à peu près perdu son aile droite.

Cette aristocratie de l’esprit, voilà bien la seule minorité qui n’ait aucune association pour la défendre

Ce qui nous manque le plus, parmi les vertus des Hussards, c’est certes leur désinvolture tragique, quoi qu’elle ait souvent mué, chez certains de leurs épigones, en hédonisme primaire et irresponsable, ce qui n’était pas exactement l’idée d’origine, mais non, ce qui nous manque surtout, c’est leur insolence, leur type d’insolence, plus précisément.…

L’Incorrect

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