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« Dossier 137 » : film-enquête
Virage radical que ce Dossier 137, Dominique Moll tournant le dos à l’inquiétante étrangeté dont il s’était fait le spécialiste pour réaliser un pur film-dossier à la Yves Boisset, sur un sujet brûlant : les bavures commises par certains flics de la BRI sur des Gilets Jaunes pendant les manifestations de  2018. Le film est souvent passionnant dans l’application qu’il montre à dépeindre le travail minutieux de la police des polices – mal vue par tout le monde et qui tente de louvoyer entre intérêts politiques et pressions syndicales. [...]
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« Franz K. » : bouillie biographique
On le sait, les biografilms sont rarement dignes d’intérêt, toujours hagiographiques et ampoulés. Malgré ses tentatives désespérées pour rompre avec cette malédiction, ce Franz K. est probablement le pire traitement possible qu’on pouvait faire d’une vie de Kafka, en réduisant le romancier tchèque à une sorte de figure lunaire, vaguement autiste, qui plonge par hallucinations successives dans sa propre muséification. [...]
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Bertrand Lacarelle : agent conspirateur
«Le petit nombre l’emportera subversivement sur la subversion elle-même » écrivait Dominique de Roux, et cette prophétie pourrait faire office de viatique à Bertrand Lacarelle, tant elle résume son mode de pensée et d’action, du moins depuis que je le connais : c’est-à-dire plus d’une décennie, et une décennie au cours de laquelle il n’aura cessé de se radicaliser. Ses derniers livres avaient été publiés chez Pierre-Guillaume de Roux, d’ailleurs, fils de Dominique, seigneur des lettres dissidentes, héritier superbe publiant Ezra Pound et Wyndham Lewis, Richard Millet et Bertrand Lacarelle donc, lequel tramait déjà des conspirations en appelant autant à la chevalerie médiévale qu’aux beatniks de la rue Gît-le-cœur, à tous les irréguliers supérieurs, comme les surréalistes dissidents (il s’était déjà fait connaître par des biographies littéraires de Vacher ou Cravan). On l’avait compté parmi les atamans du Cercle Cosaque, un rendez-vous littéraire underground qui remua un peu le Paris des années 10, toque sur le crâne, bouteille de vin turc brandie à la main et un « hourrah » crié pour réveiller la foule. Et puis il se fit plus rare. Il avait conservé son œil malicieux, sa jeunesse intacte et son panama des jours pluvieux, mais on l’apercevait moins à Saint-Germain-des-Prés ou dans les raouts pour poètes à trois grammes et vingt lecteurs, que nous avions aimé fréquenter ensemble par ennui des mondanités sérieuses. [...]
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Patrice Jean : débuts déjà majeurs
Publiés à l’origine par les éditions Rue Fromentin fondées par Jean-Pierre Montal et Marie David, La France de Bernard (2013), Les Structures du mal (2015) et Revenir à Lisbonne (2016) définissent les grands axes de Patrice Jean comme romancier, lequel émergera vraiment sur la scène littéraire avec son quatrième roman, L’Homme surnuméraire, en 2017. Maintenant qu’il s’est imposé, cette belle réédition augmentée consacre en quelque sorte l’importance avérée du romancier. On y redécouvre les trois romans de ses débuts introduits par un bref entretien et suivis d’aphorismes, de nouvelles et de méditations sur divers auteurs et plusieurs questions littéraires, l’ensemble nous donnant l’impression de pénétrer dans l’atelier de l’écrivain, d’y observer la naissance, les grandes lignes et l’environnement intellectuel et sensible d’une œuvre. On le sait, Jean est flaubertien en diable et cet héritier du génie normand débuta dans la veine de Bouvard et Pécuchet avec sa France de Bernard qui narre les dérives d’un employé de banque récemment divorcé, lequel, s’étant vu qualifié de « philosophe » par la cheffe de service dont il convoite le cul, se prend au jeu et, de notes vespérales en cafés philos, s’imagine devenir Don Juan par les armes de Socrate. Radicalement satirique, ce roman révèle la bêtise par contrastes, le snobisme pseudo-intellectuel des lecteurs de Télérama s’avérant encore plus grotesque de mépriser celui, chimiquement pur, de Bernard, qui n’en est que la dimension candide. [...]
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Du côté d’Albion : entretien avec Matthieu Gouet
Mirage de la rade est clairement un roman d’apprentissage. Comment envisage-t-on ce style en 2025, alors qu’il a déjà donné lieu à de si nombreux chefs-d’œuvre, mais aussi à une foultitude de pâles copies ?

En n’étant pas cynique vis-à-vis du genre, ni du roman en général. Si le protagoniste a vingt ans, bien sûr qu’il va découvrir, se rebiffer, apprendre : il suffit de le mettre dans des situations. Ce principe ne sera jamais obsolète. Et puis il y a un deuxième personnage plus âgé : leurs trajectoires se croisent mais divergent fatalement, parce qu’ils n’ont pas la même nature. Je pense que le roman, d’apprentissage ou non, garde tout son intérêt tant qu’il est composé de caractères individuels et s’intéresse plus à la nature des êtres qu’à leurs données sociologiques. [...]
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Édouard Louis pense-t-il la littérature aussi mal qu’il l’écrit ?  Oui
Édouard Louis publie dans la collection de son ami Lagasnerie un recueil d’entretiens avec Mary Kairidi, méditations dirigées faisant office de manifeste pour une littérature « radicale, contemporaine, lyrique et révolutionnaire. » Le camarade Louis y avoue ses postulats, assénant d’emblée que « tout est explicable », au sens que des leviers sociologiques expliqueraient tous nos goûts, nos penchants et nos destinées. Ce « tout est explicable » réduit l’individu à un pur jouet des circonstances absolument dénué d’intériorité réelle comme de libre arbitre. On ne voit donc pas dans quelle zone, à partir de là, dans quelle solitude habitée, dans quelle âme, oserais-je dire, la littérature pourrait trouver une quelconque résonance, si le lecteur n’est plus qu’un sac de conditionnements qu’on pourrait retourner en épuisant alors tout le mystère. Autre postulat : l’émotion en littérature serait suspecte en raison des préjugés bourgeois anti-peuple méprisant également le corps et l’explicite. Et le romantisme, cette grande réaction contre la cérébralité française du xviiie ? [...]
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13 novembre : attentat kitsch sur la télévision française

Dixième anniversaire aidant, le service public se devait de traiter frontalement les attentats du 13 novembre, et France télévision y consacre enfin une série-évènement, comme on dit dans les échoppes subventionnées, ainsi qu’un documentaire pas tout à fait de création. Les deux sont problématiques pour user de litote, mais qu’attendre aussi de la télé que Serge Daney compara un jour à un gros téléphone d’hôpital ? Pas grand chose. Commençons par le pire : Des Vivants. Jean-Xavier de Lestrade – dont le passionnant Soupçons remonte à plus de 20 ans – suit sur 8 épisodes, 7 des 11 otages du Bataclan, qui semblent lui avoir donné un accès illimité à leur vie post-13 Novembre. L’axe choisi peut se résumer en une formule qui a valu une célébrité éphémère à son auteur, Antoine Leiris : « Vous n’aurez pas ma haine ! », auquel Lestrade ajoute sa touche personnelle, Vous aurez ma résilience. Impossible ou pas, celle-ci est figurée dans des scènes qu’on semble avoir déjà vues cent fois, notamment dans les fictions récentes abordant obliquement le 13 Novembre avec attentats imaginaires recréés dans un parc – Amanda (Mikhaël Hers, 2018) – ou dans une brasserie – Revoir Paris (Alice Winocour, 2022).…

Éditorial culture de Romaric Sangars : Manifestes

J’ai toujours aimé les manifestes en art, leur enthousiasme, leur partialité guerrière, leur dogmatisme trop poussé pour qu’il pèse vraiment, même si celui-ci engendra parfois des interdits absurdes comme lorsque le futuriste Marinetti, « la caféine de l’Europe », voulut supprimer les adjectifs, qui ralentissaient la phrase, selon lui, et ne plus admettre les verbes qu’à l’infinitif afin d’absolutiser l’action. Au bout de trois poèmes selon ces codes, même Orphée finirait par caler, mais tenir la gageure ne manquait pas de panache. Il y aurait un recueil des manifestes les plus radicaux et divergents à publier, voilà qui filerait la migraine aux apprentis littérateurs et produirait un ensemble à la cacophonie prodigieuse, idéal à lire un soir d’automne, en fumant des Dunhill dans la lumière rasante.  

Ce genre littéraire est mort avec les avant-gardes, la foi dans la modernité et la suprématie européenne. D’un point de vue esthétique, je ne regrette que la dernière.…

L’Incorrect

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