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Éditorial culture de Romaric Sangars : SOS salauds

Si les héros ont été détrônés par les victimes, les grands salauds, eux aussi, n’ont plus le vent en poupe. C’est du moins ce qu’affirment des universitaires et des psychanalystes dans l’article d’un grand quotidien espagnol passé outre-Pyrénées grâce au Courrier international, que je ne feuillette pas, d’ordinaire, et quand j’appris cette nouvelle non plus, d’ailleurs, elle se révéla à moi par la magie des algorithmes, tandis que je faisais défiler des anecdotes sur l’écran de mon téléphone pour trouver une contenance. Autrefois, j’aurais simplement allumé une cigarette en levant les yeux au ciel, mais une pneumonie m’a privé de mon meilleur vice. C’est ainsi que je fus donc alerté du risque de disparition des « antagonistes classiques » au sein des films d’animation Disney, alors que je tentais de détourner mon attention du connard dont la logorrhée m’offusquait dans la file d’attente où je patientais. Comme quoi la représentation du réel est toujours plus défaillante et la mimesis en crise.…

Opéra : Georges Bizet, les marques du génie
Dès l’âge de 15 ans, Georges Bizet tente sa chance au Prix de Rome. Il compose, entre autres, Le Retour de Virginie (1855), une cantate où s’illustrent déjà sa veine lyrique, son goût pour la mélodie, sa palette vive et pittoresque – bien plus qu’un exercice d’étudiant. Il lui faudra attendre encore deux ans pour décrocher le prestigieux séjour à la Villa Médicis, grâce aux élans mystiques de Clovis et Clotilde, dont la prière de la soprano est un pur moment d’extase. Dans la ville papale, le jeune compositeur suit le cadre académique sans brider son élan créatif. Il fait de la contrainte un terrain fertile : en artisan des notes, Bizet transfigure l’ordinaire par la force du dévouement. [...]
Sorties musique : le meilleur et le pire d’avril
UN GROUPE FRANÇAIS QUI EN A III, Last Train, Last Train Productions / PIAS, 12,99 €. C’est du sérieux. Qu’on aime ou pas, il faut avouer que la production – puissante, musclée, lourde – de ce troisième album de Last Train impressionne (on aurait envie d’ajouter : pour un groupe français). À quoi l’on pense
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BD : Jacques Terpant, le gardien des ruines
Jacques Terpant, bientôt 70 ans, nous livre avec Ce qu’il reste de nous son testament de fils de paysan du Dauphiné, sa dernière bande dessinée, son grand œuvre. De l’an mil à nos jours, il raconte l’histoire d’un coin de terre, le sien, à Hostun, de la maison que sa famille avait abandonnée et qu’il a relevée, de ses prés, du petit bois, de ses sentiers et de son cimetière. Les chapitres racontent la conquête de cette terre sur la forêt, le passage de la royauté à la République, les moissons et les querelles, les animaux, lièvres ou sangliers, qui ne changent pas, eux. Un notaire dresse un inventaire à la fin du XVIIe et note que Claude Grégoire laisse en héritage un coffre en noyer fermant à clé, une crémaillère pesant dix livres, une gouillarde (une serpe) et un petit domaine où Jean Terpant, lointain aïeul, vint s’installer. [...]
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Les critiques littéraires d’avril
IMPASSE DU PREMIER DEGRÉ LA NUIT SUR COMMANDE, Christine Angot, Stock, 180 p., 19 € C’est au tour de l’inénarrable Christine Angot de se prêter au jeu de la nuit au musée : enfermez un écrivain dans un musée, laissez reposer une nuit durant et vous obtiendrez un tract promo haut de gamme pour le […]
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« Le Mélange des genres » : navet de concours
Cette « comédie » sinistre convoque toutes les thématiques sociétales d’époque brossées dans le sens du poil avec une remarquable absence de talent. Le point de départ était pourtant presque excitant : une flic infiltre un groupe néo-fém, persuadée qu’elles ont poussé à l’assassinat d’un homme violent par son épouse. Sur le point d’être démasquée, elle redore son blason en se déclarant elle-même victime d’un violeur dans sa jeunesse. L’un des 152 quiproquos du film identifie le violeur en question comme un brave type, minable acteur de complément, compagnon parfait et homme d’intérieur qui s’occupe de ses enfants odieux, pendant que Madame, comédienne reconnue, brûle les planches. Accusé à tort, le malheureux voit son monde chanceler, pendant que l’inspectrice sous couverture développe un soupçon de culpabilité. Des débilos de notre connaissance ont émis le soupçon horrifié qu’un tel script remettrait en cause la Révolution #metoo. On les rassure : un réalisateur qui caste Judith Chemla en pasionaria féministe ne va pas cracher dans la soupe et au contraire veiller à ce que tous les condiments piquants soient tenus hors de portée. [...]
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Jean Raspail, messager des confins : la réédition des Royaumes de Borée

Le 9 avril dernier, Albin Michel a réédité Les Royaumes de Borée de Jean Raspail. Ce roman, paru en 2003, s’impose aujourd’hui comme une prophétie sibylline, une méditation géopolitique et métaphysique sur le temps qui passe, les frontières qui s’effacent et les civilisations qui s’effondrent. Dans une époque liquéfiée où les géographies intérieures s’évanouissent avec les cartes, Raspail redonne consistance au mythe, au sacré, à l’héroïsme. Il fallait bien qu’un éditeur ose remettre en circulation ce texte inclassable, au moment même où l’Europe semble perdre son Nord – au sens propre comme au figuré. Les Royaumes de Borée, c’est d’abord un territoire : la Valduzia, duché imaginaire coincé entre la Carélie, les steppes russes et les fjords scandinaves. Sur cette frontière septentrionale, dans une Europe oubliée, Oktavius-Ulrich de Pikkendorff, officier d’honneur, est nommé commandant. À la fois avatar de Julien Sorel et chevalier de la Table ronde, il n’a pas d’ennemi, pas de guerre, mais une mission : garder le seuil du Grand Nord.…

L’Incorrect numéro 86

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