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Maxime Dalle : rallumer l’esprit corsaire

En septembre 2020, le directeur des revues Raskar Kapac et Phalanstère s’embarquait à bord du Pink Floyd avec un petit équipage sous la houlette de Patrick Tabarly, frère du célèbre navigateur, pour chercher dans les lieux de ses exploits les échos du plus célèbre corsaire français derrière Surcouf : Jean Bart. À la manière d’un Sylvain Tesson retraçant en sidecar la retraite de Russie de la Grande Armée, Maxime Dalle a mêlé récit d’aventure direct, pèlerinage évocatoire et méditation engagée pour nous confectionner ce beau boulet de canon et lancer Le Pari corsaire comme une salve à réveiller les morts et les héroïques-zombies, pour paraphraser Todd, qui s’ennuient dans l’hiver français. À l’abordage !

Traquer les fantômes est l’une de mes activités favorites

Tu es toi-même descendant de corsaire. Jean Bart, qui est une légende nationale, était-il aussi une légende familiale ?

Le sang des corsaires dunkerquois coule dans les veines de ma famille paternelle depuis des siècles.…

Les trois reines : réveiller les Tudor
L’histoire des Tudor est un réservoir d’intrigues. Combien de pièces inspirées par cette famille au destin tragique ! À l’opéra, le sommet revient à la « trilogie » de Donizetti : Anna Bolena, Maria Stuarda et Roberto Devereux – Élisabeth i. e. étant la véritable héroïne de ce dernier. Peu importe que la vérité historique y soit plus ou moins malmenée, ce sont trois chefs-d’œuvre incontournables du « bel canto romantique », un style qui drape les émotions fortes de pyrotechnies vocales. Trois partitions écrites pour des prime donne aux moyens surnaturels, dotées d’une technique à toute épreuve alliée à la plus vive sensibilité dramatique. Voici pourquoi Sondra Radvanovsky est aujourd’hui l’une des rares cantatrices en mesure d’assurer les trois rôles avec une égale crédibilité. [...]
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L’Empire du silence : Congo, le pays-martyr
C’est un conflit qui a fait plus de six millions de morts en vingt-cinq ans mais qui continue étrangement à passer sous les radars des instances internationales. Sil’ONU envoie régulièrement des missions d’observation et de maintien de la paix, aucune n’a été en mesure de juguler cette terrible escalade de la violence qui frappe le Congo, ce pays au cœur du continent africain, grand comme l’Europe. Un pays qui, comme le fera remarquer l’un des intervenants de L’Empire Du Silence, ressemble à une immense bijouterie sans portes ni fenêtres. Car le Congo est un pays de cocagne : ses plaines et ses forêts luxuriantes, traversées du nord au sud par le fleuve du même nom, possèdent des sols à la fertilité et à la richesse incroyable : uranium, or, pierres précieuses, mais aussi coltan, ce métal rare indispensable dans l’élaboration des smartphones. C’est pourquoi à l’incessante guerre inter-ethnique qui secoue la région depuis des décennies, s’ajoute un conflit de plus en plus meurtrier, dans lequel les multinationales jouent un rôle décisif, tapies dans l’ombre (ce que malheureusement Thierry Michel se garde bien de suggérer, contrairement au scénariste Jean Van-Hamme qui avait osé en parler sous couvert de fiction dans l’album Kivu paru en 2018). [...]
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De nos frères blessés : vous n’aurez pas mon FLN
Unique guillotiné français après un attentat raté pendant la guerre d’Algérie, le militant PCF Fernand Iveton se devait d’inspirer un biografilm de gauche tartouille. Parti la fleur au fusil pour faire son Affaire de femmes – l’un des chefs-d’œuvre de Chabrol - – Hélier Cisterne se retrouve avec l’équivalent du Sang des autres – son pire film – soit la Résistance en stuc transposée à Alger en 1956. [...]
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Tropique de la violence : trente minutes à sauver
Mayotte n’avait jamais servi de décor à un long-métrage : c’est chose faite avec Tropique de la violence, malheureusement adapté d’un roman de Nathacha Appanah qu’on suppute sans intérêt (et ce n’est pas la présence de Delphine de Vigan au scénario qui pourra nous rassurer). Les trois personnages principaux – doctoresse célibataire, orphelin abandonné, éducateur métropolitain – sont comme des pièces rapportées qui s’agencent mal dans un ensemble semi-documentaire surclassé avec mythe en option. Le film de Manuel Schapira contient pourtant trente minutes passionnantes. [...]
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Le temps des secrets : Pagnol reloaded
Trente ans après les deux chefs-d’œuvre d’Yves Robert, Christophe Barratier adapte le troisième volet de la tétralogie des souvenirs d’enfance de Pagnol. Avant sa rentrée au lycée (le collège à l’époque), Marcel est de retour dans les collines de l’arrière-pays marseillais pour des grandes vacances où il basculera de l’enfance à l’adolescence. Prendre la suite d’Yves Robert, le défi était de taille. Il est réussi haut-la-main, par un Barratier qui choisit résolument la continuité. Il tourne ainsi dans la même maison que son prédécesseur, et pousse à fond les rimes de mise en scène. [...]
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L’ombre d’un mensonge : drame subtil
Comment se dépêtrer d’un mensonge lorsqu’on a abusé de la confiance de l’homme qu’on aime, profitant du fait qu’il n’ait plus toute sa tête pour inventer une pseudo-relation amoureuse ? Si Mille (Michelle Fairley) a vécu comme une aubaine la perte de mémoire de Phil (Bouli Lanners), l’employé de son père, elle se retrouve vite rattrapée par le poids de la culpabilité et de la morale. D’autant plus que, depuis ce mensonge, tout semble si simple avec Phil ! [...]
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Les critiques littéraires de mars

Un maître allemand

Couleurs de l’adieu, de Bernhard Schlink, Gallimard, 256 p., 21€

Le romancier multi-primé du Liseur (dont avait été tiré en 2008 un film avec Kate Winslet) est également un nouvelliste d’exception: la preuve avec Couleurs de l’adieu, recueil dont toutes les histoires gravitent autour d’un deuil impossible, d’un trauma subtil mais persistant, d’un remord tenace qui se révèle peu à peu au terme d’une mise-en-scène toujours époustouflante. Un homme retrouve au hasard d’un concert son amour inaccompli de jeunesse ; un vieux célibataire refuse de témoigner au sujet du meurtre auquel il aurait assisté d’une jeune voisine avec qui il entretenait une amitié ambiguë ; la fille au pair pour laquelle l’avait plaquée son mari débarque un soir chez l’ex-épouse, en lui demandant d’appeler son mari désormais condamné… Développées en bref chapitres, les nouvelles de Schlink se révèlent de petites machines narratives implacables. D’une perfection classique, leur mécanique élégante, épurée, nous emporte à tous les coups pour forer dans les zones les plus profondes de l’âme humaine. Du très grand art. Romaric Sangars


Roman féministe ?

Connemara, Nicolas Mathieu, Actes Sud, 396 p., 22€

Habilement troussé pour plaire aux féministes, soit aux femmes, qui forment le gros du régiment des lecteurs, Connemara est d’abord une histoire de tromperie, d’adultère aurait-on dit jadis, bien que plus personne ne semble accorder d’importance à la "délité du corps ni à celle de l’engagement. Le roman de Nicolas Mathieu est habile en ce qu’il fait d’emblée passer Hélène, quarantenaire qui découvre grâce à une stagiaire les nouveaux modes de séduction via les applications de rencontre, pour une victime. Victime de son enfance, de son époque, d’un mari absent et dont elle suppose qu’il la trompe, tout cela justifiant son geste de « libération ». Et qu’elle retrouve Christophe, qui l’avait éconduite au cours de l’adolescence, pour vivre « une nouvelle histoire ». Est-ce pourtant à une libération de la femme que nous assistons, alors qu’Hélène retombe dans tout ce qu’elle avait voulu fuir par ses études, son mariage, son installation à Paris? Le monde de Nicolas Mathieu est celui de la France profonde, « périphérique », de ses habitus et de sa fatalité, un monde où l’on doute qu’il soit jamais possible d’échapper à son déterminisme social.  Matthieu Falcone

Lire aussi : La Ville de Paris honore Pierre Schoendoerffer, « soldat de l’image »

Une vengeance réussie

Le parlement infernal (nouvelles intégrales), SAKI, Noir sur Blanc, 840p., 29€

L’histoire raconte que le jeune Hector Hugh Munro, né en Birmanie où son père était policier, fut renvoyé en Angleterre après la mort de sa mère pour être éduqué par deux tantes sévères et hypocrites, représentantes typiques de la bonne société édouardienne ; il aurait alors pris cette société en grippe et passé ensuite sa vie d’adulte à se venger d’elle dans des nouvelles à l’humour cruel, sous le nom de « Saki ». Noir sur Blanc a la bonne idée de les rééditer dans la traduction de Gérard Joulié qu’avait publiée Vladimir Dimitrijevic chez L’Âge d’Homme il y a vingt ans. On trouve dans ce gros volume toutes les short stories de Saki, avec leurs personnages récurrents – Reginald, Clovis – et les animaux qu’il aimait à opposer aux figures d’autorité pour les faire tomber de leur trône. Beaucoup sont des bijoux de mécanique humoristique, dotées de chutes impeccables et d’une ambiance confortable et loufoque qui, comme le note Nelly Kaprièlian dans son avant-propos, influencera Wodehouse ou Coward. Gérard Joulié ajoute que « Saki appartient au renouveau sadiste de la littérature comique et satirique anglaise », celui des enfants de Wilde : Max Beerbohm, Evelyn Waugh, Ronald Firbank, Ivy Compton-Burnett. « Chez nous, nous n’avons personne de cette trempe, à part peut-être Octave Mirbeau et Jules Renard ». Il faut prendre le temps de déguster ces courts textes à raison d’un ou deux par jour pendant quelques mois. Comme vengeance, c’est réussi. Jérôme Malbert [...]

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L’Incorrect numéro 73

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