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Festival de Cannes : le sacre des mutilés

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Publié le

28 mai 2024

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Le festival de Cannes a toujours été l’avant-garde des combats d’arrière-garde, de la révolution à paillettes et des débats de société tout juste bons à entretenir les feux de poubelle de l’hyperclasse mondiale. Il ne dérogera pas à la règle cette année, avec son jury qui a osé décerner – comble de la subversion – le prix d’interprétation féminine à un… homme. À notre grand dam, nous autres droitardés et infâmes réacs.
© Capture d'ecran de France 2

Notre époque, après avoir naturellement encouragé ce qui fonctionne, ce qui est opérationnel, c’est-à-dire la beauté et la puissance, s’intéresse naturellement au reste car le Capital, bien plus que la Nature, a horreur du vide. Après avoir fait plier les classes dominantes, après avoir anesthésié l’homme blanc à coups de Xanax et de pornographie massive, il fallait bien achever un peu les estropiés. Son Grand Œil s’est donc naturellement posé sur les fragiles, sur les laissés-pour-compte, sur les marginaux. Qu’ils tremblent ! Car désormais ils n’auront même plus la quiétude des ombres. Eux aussi vont se voir réclamer un résultat, eux aussi vont donner des gages pour mériter leur place dans le grand open space mondial. Eux aussi vont devoir régler des patentes.

« Heureux serez-vous quand on vous insultera » (Matthieu 11:12)

Tu es handicapé ? Alors fais du sport, puisque tu n’es visiblement pas autre chose qu’un corps mutilé, participe aux JO, fais toi raboter les os pour te faire poser des faux mollets en chrome, aiguisés comme des lames de katana ! Et tant pis si ça te donne l’air d’un lévrier afghan découpé dans une jante… Même logique pour nos travestis à qui l’on somme brusquement de sortir du bois, d’être fières de leur identité, parce qu’elles l’ont choisie ! Tu parles… Tu es une femme transexuelle, assignée homme à la naissance ? Fais du sport toi aussi, mais attention, hein… chez les femmes ! Histoire de bien les humilier, ces sales cisgenres. D’où viennent ces injonctions ? Qui a décidé cette nouvelle donne ? Il faut voir la rapidité confondante avec laquelle tous les médias alignés, tous les juges complices, toutes les instances gouvernantes se sont rués dans ce nouveau narratif. Cette pauvre Marion Maréchal en a fait les frais avec Sonia Devillers sur France Inter, ce mardi 28 juin : parce qu’elle remettait en cause la pertinence d’un prix d’interprétation féminine décerné à un homme transformé en femme, elle s’est vue immédiatement menacée par le molosse en titre du service public : « Vous savez que vos propos sont illégaux, que la transphobie est un délit », attaque Devillers avec une gourmandise non-feinte on la sent prête à installer une guillotine sur le champ, là, tout de suite.

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La transphobie est devenue un délit, donc, avant même que le mot soit connu des foules. Ce n’est plus la réalité qui commande, ni le sens du collectif : c’est la minorité augmentée, c’est- à-dire avalisée, encouragée et rendue quasi-obligatoire par nos bienveillantes élites. Voilà, en deux ans une nouvelle phobie vient donc parfaire cette « cage aux phobes » déjà dénoncée par Philippe Muray. Génération de fragilisés, psychiatrisée dans les grandes largeurs, à qui on veut faire croire que la liberté se définit par la pathologisation, l’entre-soi fétichiste, par la mise en valeur de ses préférences sexuelles, par la privatisation délibérée de son corps… Le pouvoir biopolitique a bien tout avalé, et ce qu’il vomit, sous forme de paillettes multicolores, c’est cette mythologie LGBT qui semble parfois conçue pour stériliser la population tout entière. «La dysphorie de genre est pourtant reconnue par la médecine », persiffle Sonia Devillers lorsque Marion Maréchal défend un simple « principe de réalité ». Mais quelle médecine au juste ? Toute médecine est politique – nous l’avons compris à nos dépens pendant la crise sanitaire. Qui sont les médecins qui ont décrété cela ? Les mêmes bouchers qui meulent grossièrement à coups de bistouri les corps d’adolescents dont on instrumentalise le mal-être ? Les chercheurs sans foi ni loi qui développent des protocoles hormonaux coûteux pour assurer la « transition » – des molécules cancérigènes qu’on doit prendre toute sa vie sous peine de voir le corps, et sa réalité, reprendre le dessus ? Les grands laboratoires pharmaceutiques qui se pourlèchent déjà à l’idée du marché gigantesque que pourrait représenter cette fameuse dysphorie de genre à condition d’en faire, sinon une mode, une généralité ?

Triomphe du masculin

Marion Maréchal a tout à fait raison de pointer, à travers ce prix d’interprétation « féminine », une nouvelle défaite pour les femmes. Car n’en déplaise aux militantes aux cheveux verts et aux intersectionnels, cette apologie de la transidentité est en train, en réalité, de mettre fin à ce qu’il faut appeler le « féminin ». Le féminin sacré, que nous autres, sinistres chrétiens, voyons encore dans les mères… mais aussi le féminin tout court : voir des athlètes anciennement hommes qui pulvérisent des athlètes femmes pendant les compétitions ne semble pas émouvoir grand monde, pas plus que ce prix d’interprétation décerné à Carlos, qui au passage n’aura pas une seule parole à l’égard des autres actrices du film, également récompensées. Il faut dire que le transgenrisme, c’est aussi l’adoration de son nombril, de son corps et de ses seules différences comme unique horizon existentiel… Je éteint l’autre.

Cette apologie de la transidentité est en train, en réalité, de mettre fin à ce qu’il faut appeler le «féminin»


Mais allons, après tout Hollywood a toujours apprécié les mutilés, les consumés. Le cinéma se nourrit de ça, c’est même une machine à différences, pour paraphraser William Gibson. Les femmes, il en a déjà mutilées assez comme ça, de Marilyn Monroe à son double maléfique, Jane Mansfield, dont on dit que le visage a littéralement fondu dans la carcasse du camion qu’elle a percuté, comme un écho à sa plastique… Nul doute que lorsque le système aura dévoré tous ces nouveaux pantins de chair trans, il s’en lassera comme il s’est lassé de la perfection.

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Et alors, comme l’avait prédit Tod Browning, tous ces « différents » réassignés à leurs terrains vagues n’auront plus que leurs moignons pour pleurer. Peut-être alors sera-t-il encore temps de prendre sa revanche sur ces Monsieur Loyal et sur ces médecins malades qui veulent faire du mal-être un spectacle de masse et une rente sucrière.

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