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Québec : les Patriotes, entre épopée et amnésie

Il n’y a pas de meilleure journée que le Jubilee de la reine Elizabeth II pour parler de l’indépendance du Québec. Tout comme le 23 mai dernier, alors que tout le Canada célébrait la Fête de la Reine – Victoria, l’aïeule –, les Québécois, eux, devaient fêter dans leur coin de pays la Journée nationale des Patriotes.

Cette commémoration souligne le combat courageux mené par les Canadiens-Françaislors des luttes de 1837-1838 contre le régime colonial britannique « pour la reconnaissance nationale [du peuple québécois], pour sa liberté politique et pour l’obtention d’un système de gouvernement démocratique ». En plus, cet hommage précède d’un mois la Saint-Jean-Baptiste, la fête nationale du Québec. On pourrait penser que la journée des Patriotes forme une sorte de préambule patriotique, une première partie exaltée, un prélude passionné ouvrant la grand’ voie jusqu’au 24 juin. Hélas, il n’en était rien. [...]

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Colombie : l’extrême gauche aux portes du pouvoir ?

Depuis le début des années 2000, c’est la droite traditionnelle qui gouvernait le pays. Quel regard portez-vous sur son bilan ?

La Colombie est un pays en guerre depuis plus de soixante ans, avec quelques intermittences. Avec l’arrivée d’un président de droite au début des années 2000, Álvaro Uribe, tout a changé. Il a décidé d’affronter vraiment les FARC, ce groupe de la guérilla marxiste. Avant il y avait eu des tentatives mais avec lui, la Colombie a vraiment riposté. Grâce à son action, il a été réélu et la guérilla a été pratiquement défaite. Il a été président pendant deux mandats, c’est-à-dire huit ans, qui ont permis aux Colombiens de redevenir fiers de leur pays. Avant, on ne montrait même pas nos passeports : on avait peur, on avait honte d’être le pays de la drogue. Lui nous a redonné cette fierté nationale.

Son ministre de la Défense, Juan Manuel Santos, lui a succédé. C’est un homme qui appartient à l’oligarchie de Bogota, la capitale de la Colombie. Il se réclamait aussi de la droite mais il était assez changeant et plutôt intéressé par sa gloire personnelle. Il voulait le prix Nobel de la paix, il l’a eu, et après il est devenu ambassadeur à Londres. C’est quelqu’un sans idée, et il a complètement changé de politique par rapport à Álvaro Uribe. Il a voulu pacifier à tout prix en signant des accords de paix. Cet accord n’a aucune légalité parce qu’à travers un référendum, les Colombiens ont voté non à la paix telle qu’elle était proposée par le traité, car elle permettait une totale impunité des crimes des FARC. Cet accord de paix a été signé en 2016 et on en voit les conséquences : los guerrilleros n’ont pas rendu les armes et ont continué le trafic de drogue, sans jamais dédommager les victimes. Les corps de nombreux militaires n’ont pas été rendus à leur famille. La justice n’a pas été faite, et c’est pourquoi la vie politique nationale est très polarisée.

Iván Duque a été élu il y quatre ans pour faire face au danger de l’extrême gauche de Gustavo Petro, qui était déjà là. Ivan Duque est un homme droit et honnête, qui ne participe pas à la corruption, mais ce n’est pas un homme d’État. Le poste était trop grand pour lui, il ne connaît pas les jeux politiciens qu’il faut maîtriser pour gouverner. D’où l’échec de la droite.[...]

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Afrique du Sud : Devon Hofmeyr, nouvelle figure des Afrikaners

Casquette vissée sur la tête, yeux bleus translucides, regard droit, portant la chemise kaki-beige prisée par les fermiers boers, le bras droit orné d’un immense tatouage, Devon Hofmeyr est la nouvelle attraction des médias sud-africains. Star montante de la jeunesse afrikaner et adepte « de la gonflette », il s’affiche partout où sa communauté est discriminée. Dernièrement, il s’est porté au chevet des fermiers de Kirkwood, une localité de l’Eastern Cap, victimes collatérales d’un affrontement violent entre la police et un syndicat protestant contre l’emploi d’immigrés africains dans les champs d’agrumes. Un véritable climat de guerre civile qui a tenu la presse locale en haleine durant plusieurs jours.

Chez les Hofmeyr, on a la défense du boervolk dans le sang depuis plusieurs générations. Leur pedigree familial est éloquent. Depuis le XVIIIème siècle, leur histoire se confond avec celle de la construction de l’Afrique du Sud. L’arrière-grand-père de Devon a été un commandant de l’Ossewabrandwag, un puissant groupe paramilitaire pronazi durant toute la première moitié du XXème siècle, qui organisé des attentats contre les Britanniques et qui a donné de nombreux dirigeants à l’Afrique du Sud. Lui-même est le fils de Steve Hofmeyr, un chanteur à succès en Afrique du Sud qui a autant fait les manchettes des journaux people pour ses nombreuses affaires extra-conjugales que pour ses prises de positions controversées contre le lobby LGBT, accusant le gouvernement d’orchestrer méticuleusement le « génocide de sa tribu ». En 2015, Steve Hofmeyr avait mené ses partisans à Pretoria afin de protéger la statue de Paul Kruger, le dernier président de la République Transvaal, menacée de déboulonnement. Sous l’œil des caméras de télévision, le groupe n’avait pas hésité à entamer « Die Stem », l’hymne officiel de l’ancien régime de ségrégation raciale au pouvoir entre 1948 et 1994. [...]

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Loup Viallet : « En aidant à financer les crimes de guerre de Poutine en Centrafrique, quatre bitcoiners français discréditent les cryptomonnaies »

Ce 25 mai, quatre entrepreneurs français spécialistes des cryptomonnaies (Jean-Christophe Busnel, Sébastien Gouspillou, Richard Détente, Nicolas Burtey) se sont rendus à Bangui, en République centrafricaine pour participer à un séminaire officiel sur le Bitcoin. Cette information serait passée sous nos radars si vous n’aviez pas réagi virulemment sur les réseaux sociaux. Qu’est-ce qui a suscité votre réaction ?

C’est une publication de Sébastien Gouspillou qui m’a fait réagir. On y voyait quatre bitcoiners français prendre un selfie sourire aux lèvres avant le décollage de leur avion pour Bangui. L’irresponsabilité de leur démarche m’a sauté aux yeux. Comment quatre entrepreneurs brillants, à la pointe d’une innovation prometteuse (mais encore balbutiante) ont-ils pu ignorer le contexte géopolitique dans lequel cette monnaie a été introduite en Centrafrique ? Depuis quatre ans, la Centrafrique est le laboratoire du néo-colonialisme russe en Afrique. Sa capitale et son territoire national sont contrôlés par les mercenaires de la société paramilitaire russe Wagner, dont le parrain est Evgueni Prigojine, un proche de Poutine qui a notamment fondé les usines à trolls relayant la propagande russe dans le cyberespace et qui est connu pour troquer ses « services de sécurité » en échange de l’exploitation de mines d’or ou de diamant.

Les 4 fantastiques

Au début du mois de mai, un rapport de l’ONG Human Rights Watch alertait la communauté internationale sur les « détentions arbitraires, les tortures et les exécutions extra-judiciaires » mais aussi sur les « viols et violences sexuelles » commis sur des « hommes, des femmes et des jeunes filles (...) partout dans le pays ». La mise en coupe réglée de ce pays a contribué à l’isoler de ses voisins et à déstabiliser la sécurité de la sous-région. L’adoption du bitcoin comme monnaie co-officielle le mois dernier a permis au régime de dresser un écran de fumée mélioratif pour son image internationale : la RCA devenait le premier pays africain à adopter une crypto. De quoi enthousiasmer des mordus de crypto inconscients et naïfs.

Aveuglés par leur passion, les quatre fantastiques du bitcoin n’ont pas pris conscience qu’ils servaient d’idiots utiles à la néocolonisation russe

Mais à qui peut bien servir une crypto-monnaie dans un pays où 10% de la population a accès à internet (avec un débit limité) et moins de 15% a accès à l’électricité ? Pas au peuple, bien sûr, mais à l’oligarchie criminelle régnante. L’usage de cette monnaie décentralisée dont les flux sont intraçables qu’est le bitcoin permet au Kremlin de continuer à financer des activités illicites en RCA sans être inquiété, mais aussi de s’affranchir du dollar comme monnaie de référence pour les échanges de matières premières et ainsi de s'approvisionner en or centrafricain en contournant les sanctions internationales émises depuis la guerre en Ukraine. Aveuglés par leur passion, les quatre fantastiques du bitcoin n’ont pas pris conscience qu’ils servaient d’idiots utiles à la néocolonisation russe dans ce pays, et permettaient au président Touadéra de détourner l’attention internationale de la corruption et des crimes de son régime. [...]

Thierry Mariani : « Détruire nos nations ne sauvera pas l’Ukraine »

Vous souvenez vous de la stratégie du choc ? C’est une des techniques employées par une partie du complexe militaro industriel américain au lendemain des effroyables attentats du 11 septembre. Après qu’Al Qaeda a envoyé ses kamikazes frapper les États-Unis, Washington, au lieu de s’attaquer directement au groupe terroriste et à ses liens avec l’Arabie Saoudite, avait décidé d’attaquer l’Irak.

Finalement, les contrats d’armements des États-Unis avaient explosé, entraînant dans leur course effrénée au profit la déstabilisation définitive du Proche Orient et ses centaines de milliers de morts.

C’est exactement ce qui se produit en Ukraine. L’OTAN, l’Union européenne et Washington accélèrent des agendas idéologiques totalement contraires aux volontés populaires en profitant de l’onde de choc de la guerre en Ukraine et de l’émotion qu’elle suscite.

Lire aussi : Éditorial monde de mai : Le naufrage ukrainien

Listons les propositions de l’Union européenne : augmentation des financements d’armements vers l’Est de l’Europe, propositions à mi-mots d’un impôt de guerre européen, suppression du vote à la majorité absolue dans les questions de souveraineté au Conseil européen, achat en groupe dans le secteur de l’énergie, création de nouvelles ressources propres, investissements communs de 300 milliards d’euros, multiplication des sanctions unilatérales.…

Allemagne : des robes courtes interdites pour satisfaire les étrangers ?

Les tenues vestimentaires font couler beaucoup d’encre en Allemagne, et particulièrement dans un lycée de Bavière, à Ebersberg. En effet, la chaleur revient, un bel été s’annonce et les jeunes Allemandes adaptent leurs tenues en conséquence. Mais ça dérange.

Dans ce collège-lycée, le code vestimentaire est ainsi vivement discuté. Avec les beaux jours qui reviennent, et face à la protestation de certains professeurs, les élèves protestent contre le règlement qu’ils considèrent comme discriminatoires et restrictifs pour les filles. Ces tensions se sont traduites par des manifestations au sein du lycée, avec des jeunes filles et garçons qui se sont habillés épaules et ventre nus pour revendiquer leur point de vue. « Le fait qu'une sorte de code vestimentaire règne à nouveau maintenant fait reculer le développement de la femme indépendante » a déclaré Matthias Spensberger, déléguée des élèves. [...]

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Birmanie : plongée dans le chaos

Le 31 janvier 2021, les Birmans se sont couchés pleins d’espoir, la National League for Democracy (NLD) allait commencer un second mandat de cinq ans après avoir remporté, haut la main, les élections de novembre 2020. Le lendemain, au petit matin, Aung San Suu Kyi, le président Win Myint et les parlementaires de la NLD étaient arrêtés à Naypyidaw et le Tatmadaw (nom de l’armée birmane) reprenait le total contrôle du pays après un interlude démocratique de dix ans.

Un an après, le chef du nouveau régime, le général Min Aung Hlaing affirme que tout va pour le mieux au Myanmar. Il en est convaincu, la crise va rapidement laisser place à un avenir radieux fait de voitures électriques, de métro, de vaccins made in Myanmar et d’un retour en masse des investisseurs et touristes étrangers. Le calme des grandes villes, comme Yangon ou Mandalay, pourrait laisser penser qu’en effet tout va bien en Birmanie. Mais l’omniprésence des militaires patrouillant arme au poing dissipe rapidement l’illusion. Économiquement le pays agonise. La plupart des banques sont fermées et retirer de l’argent devient presque impossible. L’instabilité du pays et les sanctions internationales ont provoqué le retrait de nombreux investisseurs étrangers comme Total ou Chevron, aubaine pour certaines compagnies asiatiques et surtout chinoises, attirées par les richesses birmanes. L’arrêt des exploitations de gaz naturel et des problèmes de maintenance de certaines installations ont par ailleurs fortement ralenti la production d’électricité et depuis le début du mois de mars 2022 la situation est devenue intenable. Une grande partie du pays est privée d’électricité une bonne partie de la journée, le courant étant accessible au maximum six heures par jour, réparties de façon totalement anarchique, désorganisant encore plus une économie sinistrée. [...]

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Frédéric Le Moal : « La Finlande et la Suède ont peur de la Russie »

Les Parlements de Suède et de Finlande ont récemment voté à une large majorité en faveur d’une adhésion à l’OTAN. Quelles peuvent être les implications de ces décisions ?

Nous assistons là à une vraie révolution géopolitique dans le sens où la Suède quitte un statut de neutralité auquel elle est très attachée. Elle a été une grande puissance au XVIIe siècle pour devenir un État neutre durant les deux guerres mondiales et qui a eu le sentiment d’être protégée par cette neutralité des horreurs du XXe siècle. Elle avait suivi cette ligne durant la Guerre froide alors que les circonstances la forçaient à choisir, bien que son système soit occidentalisé. Il en est de même pour la Finlande, qui n’a cependant pas du tout la même histoire. La Finlande est une ancienne province russe qui a pris son indépendance après la Première guerre mondiale. Elle a été envahie par les Soviétiques en 1940. On lui a cependant imposé, à l’issue de la Seconde guerre mondiale, un statut de neutralité. Un mot en a découlé : la finlandisation, qui désigne l’imposition de la neutralité lorsqu’un pays est tiraillé entre deux blocs. La neutralité de la Finlande a été la condition de la Russie.

Les deux pays ont une frontière avec la Russie : la Suède à l’extrême-nord et la Finlande sur 1340 kilomètres. On a vraiment deux révolutions par peur de la Russie. Ces décisions marquent une crainte. Elle s’explique historiquement pour la Finlande. Il est tout à fait normal que les pays de la frontière est, historiquement comme géographiquement, aient cette crainte. Ils ont régulièrement été envahis et parfois martyrisés par la Russie. C’est, de leur point de vue, logique et légitime.

Cette volonté d’adhésion a-t-elle des chances d’aboutir ?

À l’heure où nous parlons, le projet a des chances d’aboutir. En effet, un seul pays a émis des réserves à ce sujet : la Turquie. Il faut l’unanimité pour élargir l’OTAN. Or, si les réticences turques tombaient, ces pays intégreraient l’OTAN. [...]

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L’Incorrect numéro 73

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