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Et s’il gagnait encore ?

Biden, le candidat démocrate, fait de la politique depuis un demi-siècle. Cet homme bien considéré, élégant et correctement coiffé, n’a pas marqué la scène politique d’une contribution mémorable. Auréolé de son rôle de favori de la présidentielle, il vit cependant un drame. Il lui faut proposer à la fois aux Américains un avenir fait de tranquillité, de compréhension réciproque et de bonnes paroles et d’autre part tendre la main aux militants antifas et à ceux de Black Lives Matter (BLM), qui mettent le feu à Chicago, Minneapolis, Portland, New York et autres villes.

Sans antifas et BLM, Biden, les caciques du parti démocrate et les milliardaires de Silicon Valley ne peuvent pas gagner l’élection présidentielle, car ils perdraient les votes de la gauche radicale. Mais avec eux, ils ne peuvent que la perdre. Il leur reste une seule solution : refuser le résultat de l’élection si celui-devait être négatif pour le candidat démocrate. C’est le conseil d’Hillary Clinton qui n’a toujours pas digéré sa défaite lors de la dernière élection, en 2016. N’a-t-elle pas reçu bien plus de votes que Trump : 66 millions de voix pour elle contre 63 pour lui ? Tout le monde, et Clinton elle-même, sait que l’élection présidentielle américaine n’est pas directe mais indirecte. Un Américain ne vote pas pour un candidat. Il vote pour un « grand électeur » de son État qui votera pour ce candidat. Pourquoi les fondateurs de la nation américaine se sont-ils défiés, en 1789, lors de l’écriture de la constitution, d’un vote direct du président ? C’est que les États-Unis étaient, dès le début, non un État unique mais une fédération d’États. Il importait que l’élection présidentielle tienne compte de ce fait. [...]

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Europe-Russie : pacifier les frontières et bâtir un arc civilisationnel

La chute de l’URSS, le 25 décembre 1991, promit à l’Europe de récolter les « dividendes de la paix ». Pourtant, même si la menace d’un Armageddon nucléaire survenant sur le sol européen s’est éloignée, la conflictualité reste présente au quotidien. Il s’agit donc de démêler les nœuds qui empêchent cette nouvelle relation euro-russe de naître.

Du fait de la relation spéciale entretenue par la Russie et la Finlande durant la Guerre froide, les frontières nordiques semblent aujourd’hui sûres, stables et peu susceptibles de devenir le lieu d’un conflit. Les trois pays baltes se sentent quant à eux sous la menace d’une intervention russe sous un prétexte futile mais leur statut de membre de l’Union européenne et de l’Otan les met en théorie à l’abri d’une telle éventualité. De même pour la Pologne, qui ne cesse d’acheter du matériel de guerre américain et d’héberger des bases américaines, y compris le bouclier antimissile, pour se prémunir de toutes velléités territoriales russes.…

Jérôme Rivière : « C’est très clairement Angela Merkel qui a refusé que ces sanctions contre la Turquie soient prises »

La France a demandé à l’Union européenne de prendre des sanctions à l’égard de la Turquie. Pour clarifier le fonctionnement très complexe de l’Union européenne, pouvez-vous nous détailler la procédure ? Qui est l’interlocuteur du Quai d’Orsay et quelle instance décide des mesures qui sont prises ou pas ?

Il y a un avantage dans la façon dont l’Union européenne fonctionne sur ce point, c’est que la décision doit être prise à l’unanimité. On ne pourrait pas nous imposer une décision de cette nature : il faut que tous les pays soient d’accord. L’interlocuteur essentiel, ça n’est ni le Parlement ni la Commission : c’est le Conseil, donc les ministres des Affaires étrangères lors du Conseil des ministres des Affaires étrangères ou les dirigeants d’État lors du conseil des chefs d’État. C’est vraiment l’échelon politique. Lorsqu’une décision de cette nature est prise, c’est-à-dire de refuser les sanctions que demande la France, c’est très clairement le chef d’État allemand, Madame Angela Merkel, qui a refusé. Ça n’est pas un technocrate bruxellois, c’est très clairement une décision politique de la chancelière allemande de refuser que ces sanctions soient prises.

Concrètement, quelles sont les sanctions qui ont été envisagées ?

Il y en a plein, mais la plus simple, c’est celle qui concerne directement ce que les Turcs ont réalisé. Ils ont dit qu’ils souhaitaient faire un boycott des produits français, donc c’est une action commerciale. Dans le cadre d’une action commerciale, la France a donc regardé quelles sont les réponses à apporter. Aujourd’hui et depuis 1996, vous avez une union douanière entre les pays de l’Union européenne et la Turquie, c’est-à-dire qu’il y a une libre circulation des biens commerciaux entre les différents pays. Le simple fait que la Turquie dise au milieu de tout cela qu’elle souhaite boycotter les produits français, c’est un non-respect de l’union douanière. Il faut donc mettre un terme à cette union douanière, qui rapporte essentiellement de l’argent à la Turquie puisque le commerce est excédentaire pour la Turquie. Il y a des pertes en recettes fiscales pour l’Union européenne. C’était donc la mesure la plus évidente, parmi de nombreuses autres. [...]

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Donald Trump à la reconquête de la ménagère américaine

De loin, ça pourrait ressembler à une réunion Tupperware. Même atmosphère cosy, et presque le même public. La maîtresse des lieux, Stephanie Perdue a préparé des cookies et du thé glacé, ce thé ultra-sucré et presque sirupeux dont raffolent les Texans qui le versent au moyen de grandes cruches à toute heure de la journée. Une de ses amies débarque en retard avec des bannières et des fanions aux couleurs de son champion. Mais c’est le mannequin en carton en taille réelle de Donald Trump qui amuse le plus cette bande de copines. Le plan de bataille est dressé sur la table de la cuisine : telle maison est à visiter en priorité, tel secteur compte tant d’indépendants, tel voisin est enregistré chez les Démocrates.

Bienvenue au « Victory Block Walk », une sorte de porte-à-porte organisé dans le voisinage d’une militante, généralement une mère de famille, dévouée à la cause républicaine et en particulier à celle de son président, en mauvaise posture dans les sondages et notamment chez les suburban women, ces femmes de banlieue qui font ou défont une élection depuis les années 1980. Ces épouses, mères, ou femmes célibataires, dont tous les spécialistes disent qu’elles sont modérément conservatrices, moins à droite que les hommes : bref, qui veulent bien l’ordre, soutiennent l’Église, mais sans les dérapages verbaux de l’ex-présentateur de « The Apprentice », devenu chef d’État. Law and order, loin de la chienlit des grandes villes dirigées par les démocrates, tel est leur mot d’ordre.

Dehors, et malgré deux orages tropicaux par jour arrosant le nord-est du Texas, il fait une chaleur de plomb. Même les cactus semblent souffrir. L’ombre est rare à Crowley, une petite ville coquette de 13 000 habitants, en banlieue sud de Fort-Worth, perdue dans la gigantesque « Metroplex » qui comprend Dallas et qui en fait la quatrième agglomération du pays. Ici, on vit en terrain climatisé huit mois par an. Dans ce méandre urbain, quand on doit se rendre à l’extérieur, même pour 300 mètres, on le fait en voiture, l’air conditionné poussé au maximum de ses possibilités. [...]

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Jean-Éric Branaa : « Trump aurait pu entrer dans l’histoire »

Vous aviez publié un livre audacieux en 2019 à propos de Donald Trump : Et s’il gagnait encore ? Diriez-vous la même chose aujourd’hui ?

Les choses ont un peu évolué depuis. J’expliquais dans les trois quarts du livre que Donald Trump avait énormément d’atouts dans son jeu. Depuis le début de son mandat, j’estime qu’il n’est pas là par hasard et qu’il a été élu avec des idées qui correspondent à celles du parti républicain. Bush et Romney avaient fait les mêmes propositions avant lui : il n’y avait donc pas énormément de surprises dans le programme de Trump.

Le parti républicain a d’ailleurs fini par se ranger derrière le Président.

En effet, sa personnalité a d’abord rebuté : mais dans le fond du programme, il n’y avait rien de choquant. D’abord, d’un point de vue économique, un libéralisme qui permet à la machine, grâce à la dérégulation, de tourner toute seule. Sur le plan sociétal, il y avait deux marqueurs : l’opposition à l’avortement, ce qui lui a apporté le soutien des évangélistes et du vice-président Mike Pence ; et l’attachement aux armes parce que l’électorat républicain est rural, chasseur en grande partie. C’est une Amérique qui a peur, c’est le parti de l’ordre. [...]

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Charles de Meyer : « l’Arménie n’est pas riche, et l’urgence humanitaire est bien présente pour ces déplacés »

Où en est le conflit militaire opposant l’Arménie et l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabagh ?

Le conflit militaire est particulièrement sanglant. On parle de plusieurs milliers de morts actuellement dans les deux camps, avec des trêves négociées par l’international qui n’arrivent pas être réellement mises en place, et avec des orages de feu déployés par l’Azerbaïdjan qui bénéficie du soutien des forces armées et du gouvernement turcs, et d’une manne financière extrêmement importante qui vient du pétrole de Bakou. On voit vraiment une opposition de style avec la mobilisation très populaire dans le Haut-Karabagh pour essayer de faire face à l’agression de l’Azerbaïdjan. Régulièrement, les cessez-le-feu ne sont pas respectés. On l’a vu sur les réseaux sociaux hier : le cessez-le-feu a été annoncé dimanche soir et le ministère des Affaires Étrangères de l’Azerbaïdjan annonçait qu’il ne serait pas respecté dès le lendemain à 8h.

Un véritable État-profond en place au Quai d’Orsay ralentit depuis très longtemps les initiatives de Macron

Aujourd’hui, la conciliation internationale est bloquée à cause du paysage international, notamment parce que l’Azerbaïdjan a choisi d’intervenir au moment où la communauté internationale était très divisée sur la question des nombreuses agressions turques et de la situation en Biélorussie. Les partenaires internationaux qui devraient être aujourd’hui autour de la table pour réussir à apaiser la situation, c’est à dire le groupe de Minsk - France, États-Unis et la Russie –, ont des difficultés pour se parler et ont donc une action faible pour réconcilier Bakou et Erevan.

Quelles sont les conséquences humanitaires du conflit dans cette région majoritairement chrétienne ?

Les conséquences sont très immédiates, à savoir la présence de nombreux déplacés internes : des gens du Haut-Karabagh sont chassés de chez eux par la guerre avec les souffrances économiques et personnelles habituelles dans ce genre de cas. Avec la promiscuité qui s’en suit, l’expansion du coronavirus est un danger important. J’imagine qu’il y a aussi des déplacés en Azerbaïdjan mais malheureusement je n’ai pas d’informations à ce sujet.

Lire aussi : Syrie, Libye, Haut-Karabagh : la Turquie d’Erdogan met de l’huile sur le feu

Pour la situation du Caucase, à cause de l’alliance de l’Azerbaïdjan avec la Turquie, l’expansionnisme turc montre qu’il est aujourd’hui le facteur déstabilisateur de la communauté internationale. Cet expansionnisme pourrait avoir des conséquences graves dans l’ensemble du Caucase et même autour de la mer noire : on voit que l’Iran est mobilisé dans le conflit, et on sait également qu’en Bulgarie et que dans le sud de la Géorgie, des zones sont peuplées par des populations qui sont liées ou qu’Ankara tentent d’instrumentaliser. Voilà un nouveau facteur de désordre, d’autant plus qu’on sait que la Caucase a connu beaucoup de départs pour la rébellion syrienne, que beaucoup de gens sont perméables aux idées islamistes. Ça n’augure donc rien de bon pour la région.

Une mission de SOS Chrétiens d’Orient a été déployée sur place depuis le 1er octobre. Concrètement, quelles aides apportez-vous à la population locale ?

D’abord, François-Xavier Gicquel, directeur des opérations, et François-Marie Boudet, chargé de communication, se sont rendus à Stepanakert, capitale du Haut-Karabagh, afin de montrer notre soutien et notre solidarité pour des habitants qui font prévaloir leurs droits historiques. Nous reconnaissions largement la légitimité de leur combat.

Nous participons de plus en plus activement à aider les déplacés arméniens d’un point de vue médical avec des aides de première nécessité, donc un travail assez classique pour nous de recension de besoins, de connaissance des personnes et de réponses à leurs nécessités socio-économiques

Ensuite, nous participons de plus en plus activement à aider les déplacés arméniens d’un point de vue médical avec des aides de première nécessité, donc un travail assez classique pour nous de recension de besoins, de connaissance des personnes et de réponses à leurs nécessités socio-économiques. Il faut savoir que l’Arménie n’est pas riche, et que l’urgence humanitaire est bien présente pour ces déplacés. [...]

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Essais monde : notre critique

Blue Lives Matter

Chez Trump d’Alexandre Mendel, L’Artilleur, 336 p., 20€

Arrivé aux États-Unis avant le travel ban décrété par Donald Trump, Alexandre Mendel signe un long et caustique livre-reportage dans l’Amérique profonde frappée par la crise. S’il ne cache pas son affection pour le président, il reste toujours lucide sur les failles énormes de sa personnalité. Sur la route au volant d’une vieille Cadillac, passant par Main street et dormant dans les Motels, il conduit le lecteur auprès de ce peuple qui voudrait instinctivement que la vieille Amérique résiste et continue comme avant. Sans surprise, observe Mendel, l’Amérique des cols bleus, qui travaille et qui souffre, revotera Trump parce qu’elle raffole de ses outrances et qu’elle lui ressemble. Tout avait bien commencé : avec une série de lois commerciales aussi protectionnistes que possible, l’économie et l’emploi repartaient jusqu’à ce que la peur du covid arrête tout. Et puis ce fut le chaos consécutif à la mort de George Floyd et le climat de terreur qui a frappé les symboles de l’identité américaine. Regardant les images de Portland et Seattle en flamme, les supporteurs de Trump ne lâchent pas leur président : plus il est attaqué et plus ils le défendent. Au fond, ils savent que l’histoire américaine est violente. [...]

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Edito : Le cadeau de départ de Netanyahou
Il n’y aura aucune paix, sécurité ou stabilité pour quiconque dans la région sans la fin de l’occupation et le respect des pleins droits du peuple palestinien », a assuré le Président palestinien dans un communiqué publié en réaction à la signature des accords de normalisation à Washington entre Israël, Bahreïn et les Émirats arabes unis, le 15 septembre. L’événement est passé quasiment inaperçu tant la presse française est méfiante devant les annonces de Donald Trump. Mais au grand dam du très vieillissant président de l’Autorité palestinienne, il s’agit bien d’un succès évident de la diplomatie américaine, même s’il est très inférieur au grand plan de paix présenté par Jared Kushner, le gendre du président, en début de mandat. [...]
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