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La diplomatie chrétienne de Viktor Orbán

Enfant terrible de l’UE qui s’oppose frontalement à l’immigration massive, à George Soros, à Bruxelles, Orbán est souvent accusé d’attenter à l’État de droit et de construire un pouvoir fort. Ses relations avec Trump, Poutine, Erdogan et Xi Jinping sont également rappelées souvent, censément pour le couvrir d’opprobre. Cette approche superficielle n’est pas que partiale, elle est également terriblement partielle : Viktor Orbán redéfinit actuellement la diplomatie hongroise, de concert avec la construction de son « régime illibéral ».

« Ce nouvel État que nous bâtissons en Hongrie est un État illibéral, c’est à- dire qu’il n’est pas libéral [libéral au sens moral, comme l’anglais liberal, pour signifier progressiste, libertaire, ndt] ». C’est en ces termes que le Premier ministre hongrois introduit en 2014, à l’université d’été de Tusványos, le concept d’illibéralisme dans le paysage européen. Coup de tonnerre. Mais rapidement, le concept montre ses limites : là où les libéraux s’appuient sur un système de croyances structuré – le progrès, le matérialisme et l’individualisme – l’illibéral Orbán ne peut réussir sa « contre-révolution culturelle » sans rétablir les valeurs chrétiennes à leur juste place. Revenant en 2019 sur l’expression, accusant les libéraux d’avoir sciemment détourné le sens d'« illibéral », l’interprétant comme un mot simplement privatif, il renchérit : ce qu’il s’efforce de bâtir est une démocratie chrétienne. [...]

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Georges Károlyi : « les Hongrois, qui sont des gens fiers, n’admettent pas que certains prétendent leur apprendre aujourd’hui ce que sont les « valeurs européennes » »
Monsieur l'Ambassadeur, vous appartenez à l’illustre famille Károlyi qui a donné de nombreux grands serviteurs de l’État à la Hongrie. Malheureusement, l’histoire officielle a surtout retenu votre grand-oncle Mihály Károlyi, le « comte rouge » qui fut l’éphémère président de la République Hongroise en 1919 après avoir détrôné les Habsbourg en 1918 et avant d’être lui-même balayé par la révolution bolchevique de Béla Kun. Alors que son demi-frère, le comte József Károlyi (1884-1934), votre grand-père, est une figure bien plus attachante, par sa fidélité dynastique aux Habsbourg et son conservatisme politique qui le place dans la lignée des grands catholiques sociaux. Pouvez-vous nous brosser son portrait et nous expliquer pourquoi vous avez voulu ainsi le mettre en avant ? À l’étranger, le nom de mon grand-oncle Mihály était connu parce qu’il a été, même si c’est pour peu de temps, Premier ministre et président de la République. Mais même à une époque où « tout changeait », le label de « comte rouge » était loin de rendre justice à l’image de ma famille. C’est pour cette raison que j’ai souhaité rétablir l’équilibre en faisant sortir de l’oubli la personnalité de mon grand-père, dont les qualités humaines – dont je n’ai pu qu’entendre parler, ne l’ayant pas connu – m’avaient fortement impressionné. [...]
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Après Sainte-Sophie, Saint-Pierre de Rome ?
Nous considérons qu’il s’agit d’une affaire intérieure de la Turquie et ni nous, ni d’autres ne doivent s’ingérer », déclarait le 13 juillet le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine à propos de l’ouverture au culte musulman de la basilique Sainte-Sophie de Constantinople trois jours plus tôt. « Toutefois, nous ne pouvons pas ne pas attirer l’attention sur l’importance de ce site du point de vue de la culture et de la civilisation mondiales ». La réaction tout en douceur de la diplomatie russe a contrasté avec l’émoi du patriarche de Moscou, Kirill. Elle a également contrasté avec l’inauguration de la grande mosquée de Moscou en présence de Recep Tayyip Erdogan le 23 septembre 2015. [...]
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Nikola Mirkovic : « Même si Djukanovic réussit à s’en sortir, ce ne sera pas pour longtemps »
Quelle était l’atmosphère lors des dernières semaines de la campagne électorale, et quel a été le résultat des urnes ? L’ambiance était assez électrique. À la fin du mois de décembre dernier une loi qui a été votée par le Parlement, qui a conduit la totalité des orthodoxes fidèles à l’Église orthodoxe serbe à manifester dans les rues. Les semaines précédant les élections ont vu le gouvernement actuel tenter d’interdire les processions sous prétexte du Covid-19. Pour contourner l’interdiction, les orthodoxes ont été très actifs et organisé des processions en voiture, en bateau, etc. Il n’y a pas eu de dérapage mais on sentait une tension palpable sur le terrain à la veille du scrutin. Le résultat des élections n’a été une surprise que pour ceux qui ne connaissent pas le pays. C’est une défaite pour le pouvoir en place, avec une diminution du nombre de voix pour le parti présidentiel qui est au pouvoir depuis trente ans et un très beau succès des partis d’opposition. Le parti présidentiel, chute beaucoup et n’aura que la majorité relative dans le Parlement. [...]
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Mort de Aaron Danielson, dernier acte de la violence antifa aux États-Unis
Depuis la mort de l’Afro-américain George Floyd, Portland, plus grande ville de l’Oregon (ouest des États-Unis), est devenu l’épicentre des manifestations « contre les discriminations raciales et les violences policières ». La ville connaît ainsi chaque soir des scènes de violences et de pillages : ainsi, le 16 août un homme blanc est passé à tabac par les militants du mouvement Black Lives Matter (BLM) et des antifas. L’affaire de Jacob Blake, autre Afro-américain grièvement blessé lors de son interpellation par la police le 23 août à Kenosha, dans le Wisconsin, a ravivé les tensions, et les manifestations BLM ont été suivies de scènes de vandalisme la nuit. Ces dégradations ont conduit à la formation de groupes d’autodéfenses : dans la nuit du 26 août un adolescent de 17 ans, armé d’un fusil, a tiré sur deux « antifas ». Lundi dernier, le président Trump a apporté son soutien à cet adolescent, estimant qu’il avait agi en légitime défense. [...]
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Kastellorizo : paradis grec à portée de Turc
Si la Méditerranée était un lac, Kastellorizo serait un grain de sable, flottant près de la rive sans jamais vouloir la rejoindre. Une poussière d’Europe aux pieds de l’Asie mineure. Une miette de Grèce devant la gueule grande ouverte de la Turquie. Mais ce grain de sable est, pour ainsi dire, « devenu la pierre d’angle », au propre comme au figuré. [...]
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Bruno Gollnisch : « Le bilan de Shinzo Abe est un bilan plutôt positif »

Shinzo Abe vient de démissionner de son poste de Premier Ministre du Japon en invoquant des raisons de santé. Dans quel climat politique cette décision intervient-elle ?

Ce n’est pas un mauvais climat politique pour Monsieur Abe. Je crois que les raisons de santé qu’il invoque ne sont pas du tout un prétexte. Je crois que c’est une maladie récurrente et très grave de l’intestin qui l’avait déjà conduit à interrompre un premier mandat (en 2007, NDLR). Il y avait eu un mieux et il était revenu au pouvoir avec une longévité assez exceptionnelle.

Il n’était pas dans une mauvaise situation politique, et il n’y avait aucune échéance immédiate. Sur le plan national l’opposition est minoritaire. Au sein de son parti il y a quelques critiques, mais son autorité n’était pas substantiellement remise en cause. Rien sur le plan politique donc ne l’obligeait à démissionner

Le mandat de Shinzo Abe a été fragilisé par sa gestion controversée de la pandémie du Covid-19. Cela a-t-il joué un rôle dans sa décision ?

Non, absolument pas. Comme beaucoup d’autres dirigeants internationaux, la crise du coronavirus n’a certes pas facilité son mandat et il a été critiqué à cet égard. Cependant, si vous comparez la situation du Japon dont la population est doublement supérieure à celle de la France, quand le Japon a eu 1200 morts, la France en a eu plus de 30000. Le Japon s’en est donc plutôt pas mal sorti avec des exigences de confinement et de port du masque très inférieures à celles de la France. [...]

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Frédéric Pichon : « Le Liban n’en est pas à sa première disparition-résurrection »

Au micro de RTL ce jeudi 27 juillet, le ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré qu’il y avait un risque de « disparition » du Liban au regard de la crise politique traversée par le pays. Très concrètement, ce matin, qui dirige le Liban ?

L’échec du modèle libanais c’est avant tout celui d’un État fragile constitué sur un compromis bancal. Le grand journaliste libanais Georges Naccache écrivait dès 1949 : « Ce qu’on appelle l’État n’est plus que cette immonde foire ouverte aux plus insolentes entreprises des aventuriers qui ont mis au pillage les biens de la nation. » Plus loin il ajoutait, de façon prémonitoire : « le régime actuel de l’Indépendance est condamné, pour se maintenir, à une perpétuelle violence. » En effet, la double négation évoquée par Naccache renvoyait au refus contenu dans le fameux Pacte National de 1943 de choisir entre l’Orient et l’Occident, entre arabité et modernité. Dans l’impossibilité de se déterminer, le Liban est ainsi devenu le ventre mou de l’Orient en ébullition et s'est condamné à devenir une sorte de paradigme de la mondialisation financière avant l'heure, l’activité bancaire étant la seule ressource du pays.

Dans l’impossibilité de se déterminer, le Liban est ainsi devenu le ventre mou de l’Orient en ébullition et s'est condamné à devenir une sorte de paradigme de la mondialisation financière avant l'heure

Mais au prix d’acrobaties financières qui l’ont mené à sa perte : au Liban, ce sont les banques privées qui fournissent à la Banque centrale de quoi émettre la monnaie ! Aggravé par le communautarisme qui ronge la société libanaise, le démembrement potentiel de l’État au profit des communautés et des grandes familles qui les composent (Gemayel, Joumblatt) est devenu la norme très tôt. Dès lors que l'élite qui gérait le système était dénuée d'esprit civique, elle pratiquait un opportunisme sauvage dans la conquête du pouvoir. En 1975, la crise se mue en affrontement sanglant dont la première victime fut l’État et l’armée libanaise. Ce que je veux dire c’est que le Liban n’en est pas à sa première disparition-résurrection et qu’en terme de souveraineté, le Liban s’accommode (de moins en moins certes) d’une forme d’anarchie politique, qui est en quelque sorte le secret de son existence même. 

Différents bateaux français ont déjà été affrétés pour livrer du matériel et de la nourriture au Liban. Parallèlement, le gouvernement appelle les autorités libanaises à former un nouveau gouvernement et à engager de profondes réformes structurelles. Certains dénoncent une tentative d’ingérence, alors qu’au même moment des libanais ont demandé un mandat français temporaire sur le pays. Quelle analyse faites-vous de la position française suite à l’explosion ? La France vous semble-t-elle à la hauteur de son rôle ?

Je ne sais pas ce qu’est le « rôle » de la France au Liban. Je suis toujours étonné de voir invoqués les liens particuliers qui uniraient la France et le Liban, de Saint Louis au mandat français. Le problème est que l’on raisonne de façon romantique et surtout hors du cadre géographique et historique. En 2020, le Liban n’est pas celui des Croisades naturellement mais n’a rien à voir non plus avec celui du mandat français : la population chrétienne maronite sur laquelle s’appuyait la France sous la IIIe République représentait 33% de la population et les chrétiens 50%. Leur fécondité était encore élevée et leur francophonie en expansion. Aujourd’hui le Liban, malgré l’absence de recensement depuis 1932, c’est une majorité relative de chiites (40%), une majorité absolue de musulmans et des chrétiens en perte de vitesse démographique du fait de l’émigration et d’un certain malthusianisme.

Quant à la francophonie, elle est en déclin profond chez les « clients » habituels de la France : les élites libanaises, sunnites comme chrétiennes, ont opté depuis plus de vingt ans pour le système anglo-saxon qui [...]

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