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La Côte d’Ivoire entre en crise pré-électorale

Il y a neuf ans, la République de Côte d’Ivoire sortait d’une crise post-électorale qui avait duré cinq mois et causé des milliers de morts dans tous les camps politiques et parmi la population. Ce scrutin meurtrier correspondait à la première élection présidentielle organisée depuis octobre 2000. C’était l’aboutissement d’une décennie d’instabilité, de guerre civile et de partition du pays. Alassane Ouattara était alors apparu comme un partisan de l’État de droit et du rétablissement de l’ordre républicain face à un président, Laurent Gbagbo, qui contestait le résultat des premières élections de son mandat dans une posture jusqu’au boutiste et autoritaire.

Réélu en octobre 2015 sur sa réputation de rassembleur et de démocrate, le président Ouattara avait annoncé en mars dernier ne pas se représenter pour un troisième mandat afin de transférer le pouvoir à une nouvelle génération et de respecter la limite fixée par la Constitution. Mais le 6 août, Alassane Ouattara a brisé son engagement et s’est déclaré candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre. Depuis, les tensions politiques et sociales ne cessent de croître en Côte d’Ivoire… [...]

Le slalom latino de Pedro Sánchez
Novembre 2019, à l'aéroport José Marti de La Havane : Philippe VI et la reine Letizia débutent une visite d'Etat de trois jours à Cuba – une première dans l'histoire des relations hispano-cubaines depuis l'indépendance du pays, en 1898 ! Ce rapprochement illustre la volonté du socialiste espagnol Pedro Sánchez d'ouvrir un nouveau chapitre dans les rapports transatlantiques après son arrivée au pouvoir, en juin 2018. Ce choix cubain s'est accentué avec la présence de Podemos dans la coalition gouvernementale en janvier 2020. Pablo Iglesias et la gauche radicale sont en effet traditionnellement proches de la révolution castriste.
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Gaz dans l’eau méditerranéenne : la France face à la Turquie

Ces tensions ont pour origine la découverte il y a dix ans d’importants gisements gaziers dans le sous-sol méditerranéen, présents en partie dans les eaux grecques et chypriotes que la Turquie revendique. Selon le cabinet WoodMackenzie cité par Le Figaro, ces gisements renfermeraient près de 1900 milliards de mètres cubes de gaz, soit l’équivalent de 45 ans de consommation de la France. Du fait de cette manne, la Turquie a conclu en novembre dernier un accord avec le gouvernement libyen pour créer unilatéralement un corridor maritime entre les deux pays traversant les gisements au sud de la Crète. En outre, ce corridor coupe le tracé établi pour le projet de gazoduc sous-marin EastMed. Ce projet, dont le coût s’élève à six milliards d’euros, réunit Israël, Chypre et la Grèce, et a pour objectif de fournir l’Europe en gaz en partant de Méditerranée orientale pour atteindre l’Italie. Or, par son accord avec Tripoli, la Turquie bloque le projet pour lequel elle entend avoir son mot à dire.

Par ailleurs, la mainmise sur les gisements de gaz donne à Ankara le moyen de diminuer sa dépendance énergétique à l’égard de la Russie, qui lui fournit 90% du gaz. Aussi pour appuyer ses revendications, la Turquie mène des opérations de prospection sous escorte militaire dans les eaux grecques. Ainsi, la semaine du 10 au 17 août a vu le navire de recherche sismique Oruç Reis (du nom turc du corsaire ottoman Arudj Barberousse) prospecter dans les eaux grecques du sud-est de la mer Égée, accompagné de navires de guerre. D’autres actions de ce type s’étaient déjà produites fin juillet, provoquant de fortes tensions entre Ankara et Athènes au point que la France a envoyé le 13 août deux Rafale en Crète et a aussi effectué un exercice militaire naval avec la marine grecque. [...]

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Tensions en Biélorussie, la guerre froide se réchauffe

Loukachenko décrit sans ambages ses méthodes comme « autoritaires ». Des milliers de manifestants ont été en cons séquence été arrêtés récemment et des opposants comme Viktar Babaryka et Syarhey Tsikhanouski qui voulaient se présenter aux élections ont tout simplement été incarcérés. La femme de Tsikhanouski l’a remplacé dans la campagne mais la veille de l’élection son chef de campagne et neuf de ses collaborateurs ont été arrêtés. Avec Milo Djukanovi? au Monténégro, Loukachenko est clairement l’un des derniers dictateurs d’Europe. Depuis l’annonce des résultats, manifestations et grèves contre le Président se multiplient. Même si ça n’est pas la première fois, on voit s'étoffer les rangs des opposants. Le maître de Minsk, malgré sa longue expérience, paye aujourd’hui deux erreurs qui peuvent lui coûter sa présidence.

Loukachenko a tenté de poignarder la Russie dans le dos

La Biélorussie, et ses 9,5 millions habitants, est historiquement liée au monde russe. Elle partage l’héritage commun de la Rus’ de Kiev et a fait partie de la Russie impériale de la fin du XVIIIè siècle jusqu’à l’avènement de l’URSS. Bien qu’il existe une langue biélorusse, la langue la plus parlée demeure le russe. L’économie est dépendante de la Russie qui propose, entre autres, son pétrole à des prix très compétitifs que les Biélorusses vont ensuite raffiner. Cette dernière décennie, 70% des crédits et investissements directs étrangers proviennent de Moscou ou de la Communauté économique eurasiatique. Sans l’aide russe, l’économie s’écroule. La Biélorussie et la Russie sont tellement proches qu’elles ont signé deux traités qui doivent progressivement les faire fusionner en une confédération unique. Loukachenko tarde dans la mise en place du projet et Moscou s’impatiente. Pour montrer qu’il ne compte pas subventionner Minsk ad vitam aeternam, Moscou a augmenté le prix de son pétrole en 2019. Au lieu de montrer qu’il avait reçu le message, Loukachenko a commis sa première erreur et s’est tourné vers les atlantistes. Il a ainsi exploré plusieurs partenariats avec des puissances étrangères et a reçu en grande pompe le secrétaire d’État américain Mike Pompeo en février dernier qui a assuré que Washington pouvait fournir à la Biélorussie 100% du pétrole dont elle a besoin. [...]

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Un soldat grec : « Il y a eu, de mon point de vue, une tentative d’invasion »

Vous avez défendu la frontière grecque à Alexandroupoli contre l’invasion migratoire en début d’année, partant la frontière commune européenne. Comment un jeune français peut-il se trouver dans une telle situation ?

Je suis né en France, mais ma mère est grecque. J’ai partagé ma jeunesse entre la Grèce et la France, me considérant Grec de sang et Français de culture. J’ai donc dû effectuer mon service militaire, à l’image de tous les autres Grecs. Lors des événements de mars dernier à la frontière, soucieux de protéger au mieux ma patrie, je me suis porté volontaire pour aller dans la région d’Evros.

La Turquie d’Erdogan a-t-elle ouvertement manœuvré contre la Grèce durant cette période trouble ? Avez-vous constaté des actes manifestes avec vos camarades chargé de la protection de cette frontière stratégique ?

La Turquie a toujours ouvertement manœuvré contre la Grèce, violant notre espace aérien quasiment quotidiennement. Aujourd’hui elle s’en prend encore à nous, en envoyant sa marine, sans autorisation, dans nos eaux territoriales pour faire des recherches en vue de l’exploitation de de pétrole et de gaz.…

Louis XX est mort, viva Luis II !

Nostalgiques du franquisme, carlistes de la première heure ou encore ultra-monarchistes qui refusent de voir la princesse héritière Léonor monter sur le trône, ils se cherchent un nouveau prince. Pour une fraction d’entre eux, le plus espagnol des prétendants au trône de France est le candidat idéal. Un appel en ce sens est paru récemment dans la presse afin que l’aîné de la maison de Bourbon puisse ceindre la couronne à la place, ou à la mort, de Felipe VI.

C’est une décision de son arrière-grand-père, le roi Alphonse XIII, qui a privé cet aîné de la maison de Bourbon de monter sur le trône. Louis-Alphonse de Bourbon est en effet l’aîné des cousins de Felipe VI, et vit entre Caracas et Madrid où il s’occupe des affaires de son beau-père, Victor Vargas, le banquier vénézuélien du régime Maduro. De France au trône de quoi il prétend aussi depuis la mort tragique de son père en 1989, on ne retient que les rares voyages qu’il effectue dans l’Hexagone, traîné par ses partisans (légitimistes-alphonsistes) dont le passe-temps favori est de vilipender ou de tenter de disqualifier sur les réseaux sociaux la branche rivale des Orléans menée par le prince Jean, comte de Paris.…

Alexandre Del Valle : « Erdogan souhaite rétablir le califat en 2023 »

Le conseil d’État turc a annulé le 9 juillet la décision du 27 Novembre 1934 visant à transformer la basilique Sainte Sophie en musée. Est-ce avant tout une provocation de la Turquie vis-à-vis de l’Europe et à ses racines chrétiennes ?

Je ne pense pas que le but premier ait été de "provoquer" sciemment l’Europe, d'ailleurs plus post-chrétienne et laïque/athée que "chrétienne" pour les Turcs et les musulmans, même si l'évènement témoigne incontestablement d'un manque d'empathie totale envers la civilisation chrétienne que Recep Taiyyp Erdogan stigmatise souvent comme hostile-"croisée-islamophobe" non pas parce que c'est vrai mais parce qu'il sait qu'elle est au contraire culpabilisée et honteuse d'elle-même. Or Le néo-Sultan irascible ne comprend pas la faiblesse et ne respecte que les forts. et son message est un message de force symbolique et géocivilisationnelle. Comme nous ne cultivons plus dans nos sociétés occidentales notre propre histoire chrétienne et discréditons toute fierté identitaire européenne, nous avons du mal à comprendre qu'un autre peuple, en l'occurrence les Turcs se réapproprient fièrement un passé impérial-conquérant et une appartenance géocivilisationnelle impériale totalement décomplexée.

Qu'on le veuille ou non, les valeurs cosmopolitiques-consuméristes ("Mc World") que les Occidentaux pensent être universelles sont perçues très négativement par les civilisations non-occidentales au contraires fières d'elles-mêmes et parfois revanchardes.

Qu'on le veuille ou non, les valeurs cosmopolitiques-consuméristes ("Mc World") que les Occidentaux pensent être universelles sont perçues très négativement par les civilisations non-occidentales au contraires fières d'elles-mêmes et parfois revanchardes. Face à ce que j'ai nommé "l'Occident complexé", j'observe que dans le reste du monde, en Russie, en Turquie, en Chine, en Iran, au Vietnam, au Brésil, etc, partout ailleurs, l’identité nationale et la fierté religieuse ou géocivilisationnelle sont fondamentales. Le monde multipolaire que nous vivons est fait de réappropriation identitaire. La désoccidentalisation que vient de symboliser Erdogan par la réislamisation de Sainte Sophie exprime l'idée que l'Occident est perçu non plus comme une civilisation cohérente enracinée mais comme un virus universel d'acculturation et donc de déracinement. Donc pour une fois je ne vais pas accabler spécialement Erdogan! Même si, en tant que chrétien, je suis consterné par cet acte hostile envers la foi et la mémoire des Chrétiens et de l'empire byzantin-romain d'Orient. Mais l'Occident qui empêcha deux fois les Tsars russes de "reprendre" Constantinople aux XVIII et XIX ème siècle se soucient-ils de cette partie "orientale" de leur empire romain-chrétien passé? Réponse, non! Et ceci depuis le sac de Constantinople par les plus stupides des croisés en 1204.

Du point de vue turc "national-islamiste" ou néo-ottoman fier, il est difficile de reprocher à Erdogan et à ses électeurs d'être fiers des gloires et conquêtes ottomanes. Certes, la conquête en 1453 de Constantinople capitale de l'empire byzantin fut pour les Chrétiens une horreur, et elle fut l'aboutissement de siècles de harcèlement, jihad et razzias des califats arabes et turcs à l'assaut de la chrétienté depuis le VII ème siècle. Il faut toutefois comprendre que la nouvelle Turquie post-kémaliste qu'Erdogan instaurée depuis les années 2000 sur les ruines du kémalisme, est, comme d'ailleurs la Russie post-communiste de Poutine ou la Chine néo-impériale de Xi Jinping, aux antipodes de l'état d'esprit cosmopolitiquement correct de l'Europe "repentante". Les Turcs néo-ottomanisés sont aussi fiers de leurs empires passés que nous avons honte des nôtres... Le problème réel réside dans cette unilatéralité dans la repentance et la fierté identitaire.

Lire aussi : Agression de l'Azerbaïdjan au Nord-Est de l'Arménie : entretien auprès de l'ambassade Arménienne en France

Il convient donc, au-delà de l'émotion, de voir que pour les électeurs d'Erdogan et ses soutiens Frères musulmans arabes et autres, Constantinople devenue Istanbul après 1453, demeura une "mosquée" sunnite durant cinq cent ans, que la ville de Sainte Sophie fut avant tout pour eux le siège du dernier Califat islamique, aboli par un athée laïciste, Mustapha Kémal Atatürk, qui est la bête-noire de tous les islamistes du monde entier car ce Turc d'origine européenne albanaise blond, célibataire, ultra-laïque, alcoolique, philosémite, franc-maçon et athée (tout ce que vomit un islamiste) a justement aboli le Califat ottoman puis déconsacré l'ex-basilique devenue mosquée Aghia Sophia pour en faire un musée. Un affront qui donna de l'urticaire à Erdogan et à ses mentors (Özal, Erbakan, etc) toutes leurs vies. Et pour les islamistes, transformer une mosquée en musée (même s'il elle fut un lieu de culte chrétien 5 siècles plus tôt), est le pire des sacrilèges possible, une "apostasie", pire des péchés dans l'islam. Ce que signifie le geste d'Erdogan signifie symboliquement un lavage de l'affront perpétré par celui (Atatürk) que les islamistes estiment être un "domne", nom donné aux crypto-juifs équivalents des marranes en Turquie

Pour la "rue turque", la célébration islamique de vendredi dernier à Sainte Sophie en présence du "rezi/Ghazi" Erdogan (conquérant en arabe et turc) et la disparition des symboles chrétiens résiduels de l'édifice ont constitué un message clair indiquant que le néo-sultan-calife a accompli ce qu'il a décrit comme "son rêve d'enfance": le retour à l’islamité d’un monument ottoman sécularisé par des "traitres" à l'islam... Le message aux Kémalistes turcs, qu'Erdogan combat depuis toujours, lui qui les accuse d'être "l'ennemi intérieur" (ou "proche"), coupable d'avoir acculturé la Turquie, est clair: votre règne laïque-apostat est terminé. Tout ce qu'ont fait les Kémalistes doit être aboli, ou presque. Ne reste d'acceptable que le nationalisme turc anti-Grecs, qui fait hélas ses preuves en ce moment même en Méditerranée dans l'indifférence néo-munichoise des Européens.

Le message aux Kémalistes turcs, qu'Erdogan combat depuis toujours, lui qui les accuse d'être "l'ennemi intérieur" (ou "proche"), coupable d'avoir acculturé la Turquie, est clair : votre règne laïque-apostat est terminé. Tout ce qu'ont fait les Kémalistes doit être aboli

Recep Taiyyp Erdogan n’a pas tort d’un point de vue historique : lorsque la Turquie est devenue laïque sous Atatürk (que j’aime bien par ailleurs), elle fut occidentalisée par le haut et autoritairement par des élites acculturées comme Atatürk et Ismet Onunü, son successeur, lesquels ont interdit le voile (türban), les partis politiques islamiques, les grandes Confréries musulmanes conservatrices, la Charià, etc, au nom d'idéaux athées issus de la Révolution française, des codes juridiques suisse, italien et français, des valeurs de la République française, du socialisme, de la laïcité anticléricale ("laiklik" en turc), et même de la maçonnerie française laïciste du Grand orient: bref des valeurs "mécréantes" honnies par les conservateurs musulmans et a fortiori par les islamistes...

Agression de l’Azerbaïdjan au nord-est de l’Arménie: entretien auprès de l’Ambassade arménienne en France
De quelle nature ont été les affrontements entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ces dernières semaines ? Y a-t-il eu une escalade dans les moyens déployés ? Dès le 12 juillet dernier, l’Azerbaïdjan a lancé une offensive militaire au nord-est de l’Arménie sur la frontière avec l’Azerbaïdjan, en utilisant de l’artillerie et des drones tueurs et ciblant également la population et les infrastructures civiles. Jusqu’à l’heure actuelle, les forces arméniennes ont réussi à repousser ces attaques. La stratégie militaire de l’Azerbaïdjan est bien connue. [...]
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