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L’ENA grand remplacée

Il y a deux ans déjà lors de la crise des Gilets jaunes, Emmanuel Macron avait évoqué lors d’un débat l’éventualité de la suppression de l’École nationale d'administration (ENA). Afin de rassurer le peuple en colère, cette idée s’inscrivait au sein de quatre points de réforme : le pouvoir d’achat, la fiscalité, l’environnement et la démocratie. De passage à Nantes en février dernier, le président annonçait que l’institution était devenue un « entre-soi » ne répondant plus à « l’ascenseur social français » d’il y a 50 ans. De là, il entend réformer l’école par ordonnance d’ici le 7 juin prochain, avec pour projet de voir une toute nouvelle institution naître en janvier 2022.

« Pour bâtir quelque chose qui fonctionne mieux (…) Il faudra sans doute garder les locaux, les agents qui y sont et qui sont d’excellente qualité (…) mais je ne crois pas du tout au rafistolage ». Ces paroles prononcées lors de sa conférence de presse en avril 2019 semblaient être passées aux oubliettes depuis la crise des Gilets jaunes. Elles ont été concrétisées hier lors de la prise de parole du président pendant de la « conférence des managers de l’Etat », durant laquelle il a dénoncé à plusieurs reprises le corporatisme de l’école dont il est lui-même issu. Ainsi, l’ENA s’éteindra pour laisser place à l’Institut du Service Public. Un objectif est clairement prôné : « Réconcilier nos concitoyens avec le sommet de l’Etat et, ce faisant, avec l’action publique »disait-il jeudi dernier. [...]

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Vincent Léglantier : « La filière viticole française est à genoux »

Que s’est-il passé dans nos vignes cette semaine ? 

Comme vous avez pu le voir ces derniers jours, principalement dans les nuits entre lundi et mercredi, nous avons connu une vague de gel. Les températures sont descendues autour de -4°C. Ce qui provoque de nombreux dégâts, principalement dans les secteurs les plus hâtifs que sont le Vitryat, les coteaux du Sézannais et l'Aube. Dans des secteurs comme chez moi, il y avait entre 10 et 20% de dégâts. Dans les plus hâtifs, on va jusqu'à 40 ou 50% de dégâts. Pour nous c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Contexte financier, crise du Covid-19… Les ventes de bouteilles se sont effondrées depuis le premier confinement. Les restaurateurs ont fermé, les mariages se sont annulés. La disparition de ces évènements festifs est une grande perte pour nous.

D'un côté on est tristes de voir que le travail d'une année puisse être ainsi abîmé en l'espace de deux nuits. Mais d'un autre côté on relativise, on a bien vu ce qu'il s'est passé chez nos voisins et amis bourguignons. Dans le Chalonnais et le sud de la côte de Beaune, c'est une catastrophe. Ils ont entre 80 et 90% de dégâts. Dans le secteur bordelais qui est un peu plus avancé, où les feuilles étaient déjà sorties, ils ont aussi subi un triste sort. Les secteurs déjà en détresse comme le Languedoc ont été encore très lourdement touchés. La filière viticole française est à genoux. [...]

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Sélectron : les vingt plus belles sorties du Prince Philip

20 – « Ah, c'est vous qui conduisez cette voiture horrible ? On la voit souvent en allant au château de Windsor » à Elton John, 2001

19 – « Où avez-vous trouvé ce chapeau ? » à la reine le jour de son couronnement, 1953

18 – « Vous descendez presque tous de pirates, non ? » à un riche habitant des îles Caïmans, 1994

17 – « Il a sans doute été installé par un Indien » à propos d'un compteur électrique défectueux lors d'une visite dans une usine, 1999

16 – « Il y a des morceaux qui commencent à tomber » à l’approche de son 90e anniversaire, 2011

« J'aimerais beaucoup aller en Russie - bien que les bâtards aient assassiné la moitié de ma famille »

15 – « Lorsqu'un homme ouvre la portière d'une voiture pour sa femme, c'est soit une nouvelle voiture, soit une nouvelle femme » à propos du mariage, The Telegraph, 2017

14 – « Nous serons dans le rouge l’année prochaine… Je devrais probablement abandonner le polo » sur l’état des finances de Buckingham dans une émission spéciale de la BBC, 1969

13 – « Tu ne pourras jamais voler là-dedans, tu es trop gros » au jeune Andrew Adams de 13 ans qui rêve de devenir astronaute, 2001

12 – « Les femmes britanniques ne savent pas cuisiner » dans un institut féminin, 1961

11 – « J'aimerais beaucoup aller en Russie - bien que les bâtards aient assassiné la moitié de ma famille » à un journaliste lui demandant s’il aimerait visiter l’URSS, 1967 [...]

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Les zéros sociaux : l’amour 2.0

Sale temps pour les célibataires. L’épidémie aura été un coup dur pour les âmes seules, les isolant dans leurs appartements avec des séries Netflix et des plats commandés. Impossible de draguer avec des fichus masques et ce protocole sanitaire. Il y avait les MST, il y a désormais le virus chinois. Restent donc les sites de « rencontres » et les échanges de photos sexys. Une bien maigre consolation pour des millions de Français contraints à l’abstinence par les vicissitudes du monde moderne. Nous sommes revenus aux temps premiers, les plus forts et les plus belles ayant les plus belles prises.

À ceci près que le plus fort n’est pas celui qui est capable d’assommer un buffle, mais celui qui aura la chance de gagner un salaire à cinq chiffres dans le tertiaire. Facile de le montrer dans un bar lounge rempli de clones des Marseillais, plus difficile sur Tinder ou AdopteUnMec. Sur ces terres dématérialisées, les sportifs sont les rois. Ils exhibent leurs abdominaux et leur mode de vie sain qui excite l’attachiante. Ils peuvent aussi échapper à la police grâce à leur vitesse de course, quand ils doivent rejoindre leurs proies à l’heure du couvre-feu[...]

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La grande bouffe : l’huile de vie

Ce liquide gras et lumineux, tantôt fruité, tantôt acide, dont la couleur s’étire du jaune doré au vert orangé est source de vie. Elle éclaire quand on la brûle dans les lampes à huile. Elle soigne les blessures quand on la répand sur les plaies. Elle fait briller les muscles et réduit les prises du gladiateur qui combat dans la poussière. Elle conserve les viandes mises en bocaux. Elle sert, aussi, pour la cuisine. En Provence, on la mélange à la farine, au sucre et à la fleur d’oranger pour donner la pompe à huile, ce dessert dense et savoureux que l’on retrouve tous les soirs de Noël pour accompagner les treize desserts provençaux. À Nice, on en enduit son pain où sont mêlés tomates, salades, oeufs et thon. Ce pan-bagnat gagne en saveur tout au long de la journée avant de pouvoir sustenter les marins et les pêcheurs lors de la pause déjeuner. L’huile d’olive est partout, mais farouchement attachée à sa terre de Méditerranée.

C’est la culture commune du mare nostrum, produite de la Syrie à l’Espagne, du Monténégro à la Libye. Une même langue, une même grammaire, celle de l’olive. Elle est la prérogative des gens du midi, celle qui abolit les frontières en Méditerranée et qui les crée en France et avec le reste de l’Europe. Au nord, les pays du beurre et des huiles à base de tournesol ou de colza. Au sud, l’huile d’olive. Grâce à ses vertus médicinales, et parce qu’elle évoque le soleil et donc les vacances et la plage, elle est de plus en plus consommée dans les terres septentrionales, comme des morceaux de Corse et de Provence qui s’invitent au pays de la bière. [...]

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« Soulager mais pas tuer » se mobilise contre l’euthanasie

Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le collectif « Soulager mais pas tuer » ?

« Soulager mais pas tuer » est un rassemblement de personnes et d'associations qui sont hostiles à l'euthanasie. Le nom du collectif indique notre refus du choix tronqué des défenseurs de l'euthanasie entre « souffrir » ou « mourir ». Nous leur répondons qu'il faut toujours soulager les souffrances physiques et psychiques, qu'il faut évidemment améliorer les soins palliatifs. Mais sans transgresser l'interdit de tuer. Cet interdit est à l'origine de la confiance entre soignant et soigné.

Au sein du collectif, il y a l’appel d'un certain nombre de professionnels de la santé qui a regroupé plus de 1500 signatures contre l'euthanasie et qui est représenté par le professeur Olivier Jonquet, réanimateur. Il y a 100% vivant, une association de personnes concernées par le handicap et la dépendance. Il y a aussi l'Institut européen de bioéthique qui analyse en Belgique le nombre de dérives de la loi sur l'euthanasie que beaucoup en France prennent pour modèle. Et il y a évidemment l'association Alliance VITA de laquelle je viens et dont je suis un des représentants, et qui a un service d'aide « SOS Fin de vie ». C'est Philippe Pozzo di Borgo qui parraine « Soulager mais pas tuer ». Il est tétraplégique depuis près de trente ans et prend la parole pour mettre en garde contre ces lois qui prétendent répondre à des libertés individuelles et qui en fait feront glisser vers l'exclusion des plus vulnérables.

Lire aussi : Quand la guerre des races menace

Ces lois veulent prendre au mot la désespérance et la souffrance de ces derniers plutôt que les accompagner ou les soigner. La brutalité de l'euthanasie entraverait toute leur liberté de vivre les derniers moments de leur vie de manière paisible.

Que s’est-il passé jeudi matin, à l’Assemblée nationale ? Qui a voulu vous empêcher de vous mobiliser ?

Nous devions faire une conférence de presse avec sept porte-paroles, apportant un message solennel que Philippe Pozzo di Borgo a adressé en cette occasion et qui s'intitule « N'abolissez pas nos vies ». Nous sommes arrivés place Édouard Herriot, en nombre limité et masqués, respectant toutes les consignes, sachant que notre rassemblement avait été déclaré et autorisé. Nous avons finalement appris par la police qu'il y avait eu un arrêté d'interdiction de ce rassemblement. Nous avons tenté de tenir notre conférence de presse en exigeant de voir ce document et finalement la police nous a signifié la nécessité de nous disperser. Nous n'avons donc pas pu nous exprimer. [...]

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Restaurants clandestins : « Tu viens mais tu te tais ! »

Les réseaux sociaux prouvent l’existence de nombreux restaurants clandestins. Qui que soient les convives, que pensez-vous de leur existence ?

C’est bête à dire, mais il y a d’abord l’aspect relationnel à considérer. Le restaurateur a besoin de s’occuper et de voir du monde. Il s’agit de notre essence, de notre ADN. Nous faisons un métier qui est dur, et nous avons besoin de voir des gens. Il faut aussi prendre en compte les clients qui sont insistants, et ce sont bien souvent des clients que nous connaissons bien. Ce ne sont pas n’importe lesquels qui viennent nous demander si nous avons une table pour une soirée. Ce sont des habitués et il nous faut les contenter aussi. Indirectement, il y a une sorte de pression. Et puis il y a également l’aspect économique, forcément. Être restaurateur n’est pas un dû. Alors peut-être que ce n’est pas très moral ou éthique, mais ces derniers ont besoin d’argent malgré les aides qu’ils perçoivent.

Comprenez-vous les restaurateurs qui exercent leur activité illégalement ?

Oui, je les comprends. Je ne le ferai pas, mais je comprends. À titre personnel, je n’ai pas envie d’avoir toute cette pression : il suffit d’une personne qui prend une photo. Alors certes on passerait un bon moment mais je ne veux pas être fiché, car tout se sait. Le principal frein qui m’empêcherait de le faire c’est la trouille. [...]

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L’Inconomiste – Plaidoyer pour L’État stratège

La France a perdu 2,5 millions d’emplois industriels en quarante ans, soit 150 emplois industriels par jour. Dans La France qui déclasse (Tallandier, 2019), l’historien Pierre Vermeren, professeur d’histoire à la Sorbonne, affirme que la désindustrialisation procède de l’abandon de tout volontarisme économique : « Le gaullisme a cessé d’exister après Pompidou, et avec lui le volontarisme industriel. Ses trois dernières manifestations sont le TGV, Airbus et l’industrie nucléaire, trois succès qui permettent à l’économie française de faire encore illusion. Mais l’avènement du libéralisme économique sous Valéry Giscard d’Estaing, puis son adoption par François Mitterrand et la gauche en 1983, puis par Jacques Chirac en 1986-1995, ont acté la fin de la politique industrielle ». 

Une logique comptable

Pourquoi une telle politique ? À l’époque a prévalu chez nos décideurs publics une logique visant à maximiser le profit à court terme et l’investissement des capitaux dans des activités dégageant le plus de marges. La France a cru qu’elle pouvait déléguer à l’Asie la transformation des matières premières et de l’activité industrielle pour ne vivre que de la rente du secteur tertiaire, comme si celui-ci pouvait se concevoir indépendamment des activités qui lui servent de support. Dans une  stratégie de court terme, les patrons y ont vu l’occasion de profiter d’une main-d’oeuvre à bon marché et le consommateur a bénéficié de la baisse généralisée des prix de vente. La France est ainsi devenue le pays le plus tertiarisé d’Europe, sa production industrielle ne représentant aujourd’hui plus que la moitié de celle de l’Allemagne. Or, les activités tertiaires se concentrent essentiellement dans les métropoles, ce qui accentue le déclassement de nos provinces. [...]  

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