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Gilbert Collard : « Je ne comprends pas la condamnation de Nicolas Sarkozy »

L’ancien chef de l’Etat vient d’être condamné. Comprenez-vous cette décision de justice ?

Juridiquement non, je ne la comprends pas. Pourtant, je pourrais avoir un réflexe politicard qui m’inciterait à dire le contraire. Mais je ne crois pas qu’on ait intérêt à favoriser tout ce qui pourrait aboutir à un ressenti pénible de ce qu’est la justice : cela nous concerne tous. Je ne comprends pas cette décision sur le plan juridique parce que les attendus eux-mêmes sont discutables et la décision est fondée sur des indices précis, graves et concordants tirés du fait que les trois protagonistes sont liés d’amitié. Même un journaliste de la Tribune de Genève, qui n’est pas concerné par la politique française, dit que Nicolas Sarkozy a été condamné en l’absence de preuves. Tout est dit. [...]

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Les dangers du libéralisme démocratique

Il ne faut pas confondre le libéralisme, le républicanisme et la démocratie.

Le libéralisme revendique la toute-puissance du marché et du droit, à savoir la liberté concurrentielle des intérêts égoïstes encadrés par la loi, loi à laquelle la puissance centrale de l’Etat doit, tout autant que les individus, se soumettre. C’est là ce que l’on appelle l’Etat de droit. Le républicanisme revendique au contraire la domination de l’Etat à la fois sur le marché et le droit, à savoir la double souveraineté étatique dans la promulgation des lois et le contrôle des intérêts égoïstes, ces derniers devant être non pas niés mais limités par l’altruiste étatique de la redistribution. Si le libéralisme privilégie la liberté sur l’égalité, quitte à supporter un degré élevé d’inégalité, le républicanisme privilégie au contraire l’égalité sur la liberté, quitte à supporter une limitation quelque peu excessive de cette dernière. 

Lire aussi : Le libéralisme rejette toute notion de vérité et de bien

La démocratie n’est pas, quant à elle, la définition d’un rapport fondamental entre l’Etat et la société civile, à savoir entre la liberté politique et la liberté individuelle, c’est-à-dire encore entre la vie publique du citoyen et la vie privée de l’individu. Si le libéralisme revendique en effet un privilège de la deuxième branche de l’alternative et si le républicanisme revendique au contraire celui de la première, la démocratie revendique, en ce qui la concerne, le caractère populaire de la souveraineté étatique. En tant que telle, la démocratie n’est qu’un régime parmi d’autres, à côté notamment de la monarchie, elle est plus précisément la formulation de la source de la souveraineté comme étant le peuple. Cette source populaire du pouvoir légitime peut très bien, comme d’ailleurs la source dynastique, co-exister avec une définition de la source absolue de celui-ci dans la transcendance divine. C’est ainsi que la démocratie chrétienne et la monarchie de droit divin font ensemble, du peuple pour la première, et du roi pour la seconde, de simples instruments de la Providence. [...]

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Traité de la vie élégante : La femme qui préférait les (bien) blanches

Tandis qu’E., rêveur, contemplait pieusement les religieuses qui se bousculaient derrière la vitrine entre les éclairs, les meringues et les babas, une dame au visage pointu profita de ses hésitations gourmandes pour lui griller la politesse. Elle se planta devant la caisse, où la petite boulangère la salua avec tous les honneurs dus à son rang : « Bonjour Madame Redor ! Comment allez-vous ce matin ? Vos névralgies vous ont pas trop empêché de dormir ? Ce sera comme d’habitude, une bien blanche, c’est ça ?

– Bonjour Jocelyne, une très blanche même, si possible. Mais on dirait que votre patron s’est endormi sur son four cette nuit, tout à l’air grillé… Montrez-moi les tradis… Bof. Les baguettes ? Ah non, c’est encore pire, on dirait du pain noir. Et le sans gluten ?

Zo’, qui attendait sur le trottoir et commençait à trouver le temps long, avait fini par rentrer à son tour, et elle interrogea E. au moyen d’une de ces petites grimaces mutines dont elle avait le secret. [...]

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Vin : Bordeaux cherche un second souffle

Bordeaux avait l’apanage du vin, l’histoire, la renommée, la qualité aussi. La forme de sa bouteille, la bordelaise, était et est toujours la forme la plus utilisée dans le monde. La forme bourguignonne fut pendant longtemps l’usage restreint de cette région, une particularité qui allait de pair avec le charme de la Côte-d’Or. Au-delà de la Bourgogne et de Bordeaux, les vignobles français présentaient des vins de piètre qualité. À l’étranger, Bordeaux était une carte de visite d’excellence et le classement de 1855 un Graal dont les plus fortunés désiraient posséder les flacons, au mieux pour les boire, mais, trop souvent, pour la spéculation et le snobisme. 

Il ne fait jamais bon être en situation de monopole. Bordeaux s’est endormi et n!a pas vu le réveil des vignobles français dont un grand nombre, pour marquer leur indépendance, ont créé des formes régionales de bouteille et abandonné la bordelaise. Les prix des grands crus sont montés en flèche. Chers, mais accessibles jusque dans les années 1980, ils sont devenus très chers et inabordables dans les années 2000. Le public français n’ayant plus les moyens de les acquérir, Bordeaux est devenu un vin de notables étrangers. Dans le même temps, des productions de faible qualité ont joué sur le nom de Bordeaux pour vendre des vins médiocres à des prix trop élevés. On ne trompe pas impunément le consommateur et cette manoeuvre coupa de Bordeaux une partie du public qui pouvait trouver meilleur ailleurs en France. Saint-Estèphe, Saint-Julien, les Graves et le Médoc ont perdu leur force d’attraction. [...]  

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Touche pas à mon flic : « Il fallait donner la parole aux policiers »

Pourriez-vous expliquer en quoi consiste l’association « Touche pas à mon flic » ? Quels sont ses objectifs ?

Nous avons monté cette association avec quelques collègues et amis, alors que la vidéo de Michel Zecler nous avait fait terriblement mal. Nous nous étions dit qu’il fallait faire quelque chose. Il y a beaucoup de médias très orientés anti-flics qui désinforment sciemment et qui ne donnent pas la bonne version des faits. Vous allez sur le site de Loopsider, ce sont des procureurs, des juges. Il fallait donner la parole aux policiers. Dans tous les médias, vous avez des gens qui se disent victimes de violences policières illégitimes sans que l’on ait d’éléments concrets. On a juste leurs témoignages. Et nos collègues subissent car, tenus au droit de réserve, ils doivent attendre le procès pour se défendre. Nous trouvons bizarre qu’il n’y ait pas un média qui se dise qu’en ne prenant que le témoignage d’untel, il n’y a pas de débat, pas de contradiction. Ça n'a pas l'air de les choquer.

Il y a beaucoup de médias très orientés anti-flics qui désinforment sciemment et qui ne donnent pas la bonne version des faits

Ce qu’il faut, c’est donc regarder les vidéos pour les décortiquer, et s’intéresser aux médias qui font des montages à la Loopsider. Nous voulons contre-argumenter pour ensuite permettre aux citoyens de se faire leur propre avis. J’essaie aussi de partager notre propre expérience de policier pour montrer que ce n’est pas si facile de dire ce qui relève de la violence légitime ou illégitime. On demande une perfection aux policiers dans la violence. Or la violence est par définition imparfaite. Nous essayons toujours de faire de notre mieux mais il peut y avoir des débordements et ils doivent être sanctionnés. Il peut aussi y avoir des collègues qui se retrouvent en prison de manière préventive, et ça c’est pour nous intolérable. [...]

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Jaccottet cultivait la nostalgie de la Mitteleuropa

Loin d’être un poète voyageur, comme Marcel Thiry, fantaisiste, comme Paul-Jean Toulet ou célébrant le bonheur du quotidien, comme René-Guy Cadou, ce suisse de Philippe Jaccottet cultivait son jardin de Grignan, dans la Drôme provençale, en versifiant sur l’Être. Cela convenait à ses nombreux lecteurs qui avaient bien raison d’apprécier son œuvre. Philippe Jaccottet, frugal et fragile, communiait au génie universel en contemplant la nature :

« Un instant la mort parait vaine

le désir même est oublié

pour ce qui se plie et déplie

devant la bouche de l’aube »

Poète, Philippe Jaccottet était aussi un remarquable critique littéraire, défenseur d’une « lecture engagée, de proximité, de résonance intime » note Patrick Kéchichian. Germaniste, il se fit le principal traducteur de Robert Musil, celui de Rainier-Maria Rilke et se risqua même à nous rendre sensible aux poèmes d’Hölderlin. Par amitié pour Giuseppe Ungaretti, il apprit l’italien. Cette grande plume de la NRF, qui avait quitté Genève et Paris pour s’installer aux abords du château ayant abrités les séjours de Madame de Sévigné chez sa fille et son gendre, éprouvait une nostalgie de la Vienne impériale qu’il célébra en 1966 dans un livre de voyage grand public, sobrement intitulé Autriche, que Vladimir Dimitrijevic avait eu la merveilleuse idée de rééditer en 1994 dans la collection de poche des éditions l’Age d’homme. [...]

L’IncoDico – le mot du mois : Dans la sauce

« Oh, Norman il est trop dans la sauce, c’est un raciste ! Il s’est moqué des femmes noires sur Amazon ce fdp ! » Sauce blanche, sauce algérienne, sauce harissa, plus rarement béarnaise. Nous ne sommes pas dans un film de Blier, mais dans une comédie plouc de Fabien Ontoniente ou un mauvais sketch du Jamel Comedy Club, quand nous nous trouvons « dans la sauce » en 2021. Une expression prisée des rappeurs, des influenceurs et des agents de participants à des émissions de téléréalité qui signifie « se trouver en mauvaise posture » ou au coeur d’une polémique. On vous voit venir : non, dire que quelqu’un se trouve « dans la sauce » n’est pas une invention contemporaine née d’une consommation excessive de fast-food pornographie sur les internets, ni même une expression dérivée du plus vieillot « balancer la sauce ». [...]

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Le steak qui cache la forêt des Verts
Passée inaperçu en septembre dernier, un débat du Conseil municipal de Strasbourg illustre à merveille le panthéisme new age et dévoyé qui tient lieu de pensée, de doctrine politique, de philosophie, de spiritualité, voire de religion et de parti, à quelques-uns de nos contemporains. Marie-Françoise Hamard, conseillère municipale des Verts débauchée au Parti animaliste, a en effet plaidé la larme à l’œil pour les rats et les punaises de lit, pauvres animaux qui « n’ont nulle part où aller » et ne peuvent « pas retourner à l’état sauvage ». L’élue a même ergoté sur les termes employés pour qualifier ces charmants animaux – c’est assez vrai pour les rongeurs, dotés d’intéressantes capacités cognitives, même s’ils nous apportent tous les microbes et virus les plus mortels. [...]

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