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Henri Guaino : « La droite meurt de sa superficialité » 1/2

Que signifie être gaulliste en 2020 ?

C’est pour répondre à cette question que j’ai écrit ce livre. Pour ceux qui ont vécu cette aventure, cela signifiait l’engagement aux côtés du général De Gaulle. Pour ceux, comme moi qui étaient trop jeunes, cela signifie que l’histoire qui commence un 18 juin 1940 et se termine en 1969 a encore un sens pour eux, qu’il y a encore des leçons à en tirer pour le présent et pour l’avenir. Ne pas être gaulliste c’est penser que cette histoire appartient à un passé totalement révolu, qu’elle n’a rien à nous apprendre. Et être anti-gaulliste, c’est penser que De Gaulle a eu tort, que ce qu’il a incarné doit être rejeté, que ce qu’il avait rendu à la France, ce qu’il avait légué aux générations futures doit être liquidé. Une politique se définit souvent d’abord par ce à quoi elle s’oppose. Pendant la guerre, le gaullisme c’était ce qui s’opposait au pétainisme. Aujourd’hui, c’est ce qui s’oppose à toutes les forces qui veulent en finir avec la France.

Le gaullisme semble se confondre pour vous avec le patriotisme. Peut-on être patriote sans être gaulliste ? On peut notamment penser aux anti-gaullistes de droite, qui se sont opposés au général du fait de sa politique algérienne.

Le patriotisme n’est pas une idéologie, c’est un sentiment. Le gaullisme est aussi une façon d’aimer la France comme idée et comme peuple, mais pas n’importe quelle idée de la France, pas n’importe quelle idée de sa vocation, pas n’importe quelle idée de l’homme. Il y a d’autres façon que celle du gaullisme d’aimer la France, mais bien souvent, ces autres façons signifient en réalité que l’on n’aime pas la même chose. Dans la France libre, dans la résistance, il y avait des patriotes communistes, socialistes, de droite, catholiques, des protestants, des juifs, des francs-maçons qui étaient réunis par quelque chose de plus que l’attachement charnel à la mère patrie, peut-être, au fond, une idée de l’honneur, de la liberté, de la dignité d’un homme et d’un peuple qui faisait corps pour eux, au-delà de leur idéologie ou de leur religion, avec ce qu’ils appelaient la France. De ce point de vue, le gaullisme s’inscrit dans un courant de l’histoire de France qui remonte à bien avant le 18 juin 1940. [...]

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La disparition du « génie de la France »

Dans une France où les cathédrales et les églises brûlent, où les chrétiens sont égorgés par des musulmans radicalisés, où le Conseil d’État impose le retrait de la croix qui surplombe une statue de Jean-Paul II, où le ministère de la Culture préfère la destruction des chapelles à leur restauration, où le gouvernement étouffe l’âme des fidèles en interdisant les messes sous prétexte de protéger la chair, la vie nue, biologique, où il réprime les manifestations catholiques mais consent aux manifestations islamiques ou indigénistes, nous pouvons légitimement nous interroger : où sont passées la confiance, l’assurance et la paix ?

Dans la France de 2020, celle d’Emmanuel Macron et de son socialisme libéral, on ne voit que défiance, inquiétudes et guerres. Nous avons perdu le sens de l’harmonie. Pourquoi ? Car nous avons cru que la République, ses valeurs et ses institutions, étaient la source de l’harmonie sociale. Rodin nous rappelle à l’ordre : ce sont les cathédrales ! [...]

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Blasphème, le malentendu

Comme si rien ne s’était passé depuis 2000 ans, et que l’ancien sacré, totalitaire d’essence, nous revenait en pleine face : ils ont blasphémé, ou bien le faux prophète, ou bien la mauvaise République. On ne sait pas, et ils se renvoient l’injure en boomerang, mais en tout cas on n’a pas le droit de parler. On ? Oui, on, les catholiques qui fondent ce pays et qui le maintiennent dans les derniers reliefs de la civilisation. On, c’est-à-dire nous donc qui avions, après de lourds travaux et d’immenses engueulades, à peu près réglé la question du blasphème et partant de la liberté d’expression : notre morale était, et est encore, une morale de l’intention et qui juge son prochain se juge lui-même.

Dessiner un Jésus à poil quand on sait qu’il a été cloué dans cet appareil sur le patibulum pour nous sauver n’est pas pour nous choquer

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Valérie Pécresse nous écrit

Madame,

Mise en cause dans notre dernier numéro sur les « collabos de l’islam », l’élue LR a réagi vertement. Notre Directeur de la publication remet les pendules à l’heure. Vous vous scandalisez de figurer comme « meilleur espoir » dans notre article « Les collabos ». Cette distinction vous est remise pour avoir participé en 2015 à « l'iftar » (repas du soir en période de ramadan), à l'invitation de M'hammed Henniche, secrétaire général de l'Union des associations musulmanes 93 et responsable de la mosquée de Pantin, aujourd’hui provisoirement fermée sur ordre du ministre de l’Intérieur. Vous vous étiez déjà rendue à un « iftar » à Pantin en 2013. [...]

Éditorial essais #37 : Les yeux grands fermés

Dans un texte à propos du 21 avril 2002, le très regretté Philippe Muray écrivait que le réel avait été reporté à une date ultérieure, c’est-à-dire que, malgré le coup de tonnerre de la présence de Jean-Marie le Pen au second tour, l’ensemble de la société médiatique, dont Festivus est le citoyen, avait pu grâce à un effort de refoulement psychique phénoménal faire comme si rien ne s’était vraiment passé ; on concaténa sous le slogan « sentiment d’insécurité » les raisons ayant permis au patron de la PME Front National de parvenir à éjecter Jospin. Ouf ! « On a eu chaud ! conclut Muray, le réel a été repoussé à une date ultérieure ».

Mais je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, d’un temps où l’on imaginait le réel seulement repoussé par les médias, là où il était déjà rapetissé et remâché par une idéologie qui le digérait à sa convenance afin de le rendre inoffensif. La ligne de partage était relativement claire, il y avait le réel, dur, vrai, et il y avait ceux qui n’y croyaient pas, qui ne le voyaient pas, ceux pour qui le réel n’était que la somme de leurs envies et ce qu’ils voulaient voir parce qu’ils ne pouvaient pas faire autrement que voir ce qu’il leur faisait plaisir de voir. C’était avant internet en fait, avant que la sphère médiatique se propage et se multiplie comme une métastase et plutôt que de se retrouver centralisée dans ce que l’on a appelé le quatrième pouvoir – ce qui permettait au moins de savoir, quand il y en avait, où était le déni – finisse par être divisé et réparti « citoyennement ». [...]

Thomas Belleil : « L’évangélisation de rue porte des fruits » (2/2)

Y a-t-il un coté trop « installé » et trop institutionnel dans l’Église catholique qui présente beaucoup d’avantages en évitant les phénomènes sectaires mais permet aussi moins d’expression spontanée de la foi ? Y a-t-il aussi un côté trop « bourgeois » sur le plan sociologique que ne partagent pas les évangéliques, plus proches des milieux populaires ?

En France, ce qui est sûr, c’est que nous avons perdu toute forme de catholicisme populaire, depuis déjà un bon moment. Il y a donc un risque très important que le catholicisme se limite à une classe sociale. Bien sûr, nous ne devons pas mépriser toute la générosité qui existe chez les catholiques restants mais ce serait terrible qu’on en vienne à réduire le catholicisme à la manière dont il est vécu dans certains milieux.

Avec le renouveau charismatique ou au contact des évangéliques, l’Église catholique redécouvre quelque chose qu’elle a toujours su - même si elle a eu besoin que d’autres lui en fassent prendre conscience - à savoir que la foi est aussi et d’abord une expérience personnelle. Il y a sans doute eu des périodes de l’histoire où l’Église a davantage mis en valeur l’idée que le catholicisme pouvait assurer un lien social, construire une culture, une civilisation, ce qui n’était pas faux. Le christianisme a innervé la culture, l’histoire et les valeurs occidentales ; ce sont des choses très belles mais qui ont peut-être relégué au second plan l’expérience personnelle de Dieu. Aujourd’hui, le fait d’être en minorité nous questionne sur la signification de notre identité de chrétien. [...]

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La Grande bouffe : Le poulet du dimanche

Plat merveilleux que celui-ci qui peut tout à la fois être le centre d’un repas simple comme d’un repas de fête lorsqu’il est chaponisé. Le poulet ne se restreint pas aux ailes, aux cuisses et aux escalopes : tout se mange dans un vrai poulet. Jeune, il se consomme rôti, à la peau caramel orangé croustillante et à la chair délicatement grasse. Quand il atteint le stade de la vieille poule un peu dure, il s’accomplit admirablement dans la poule au pot, celle qui mijote longtemps à feu doux dans son bouillon et dont la chair est plus rouge que blanche. Il est préparé avec toutes sortes de sauces : tajine, basquaise, à l’indienne, sucré, avec des raisins et des ananas. Tous les peuples et tous les pays mangent leur poulet qui est probablement le plat dont la diversité de préparation est la plus grande.

Les producteurs français de volailles n’ont cessé d’améliorer la qualité de leurs élevages et d’affiner les races de poule existantes. Poulet cou nu, idéal pour le four, poule de la Flèche, dont la chair est d’une grande finesse et le célèbre poulet de Bresse, aux couleurs bleu, blanc, rouge ne sont que quelques-unes des nombreuses races existantes qui n’ont cessé d’être créées et améliorées depuis le XIXe siècle. Le poulet rôti du dimanche a pour lui la simplicité d’exécution, le plaisir, et la finesse du plat. Près de deux heures au four si c’est un poulet de race à la chair ferme, un peu d’huile pour faciliter le bronzage de la peau, quelques pommes de terre autour de lui qui s’imbiberont de son jus. [...]

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Thomas Belleil : « Nous sommes tous appelés à avoir une relation personnelle avec le Christ » (1/2)

Pourquoi est-ce si dur d’évangéliser aujourd’hui pour les catholiques ? Est-ce parce qu’ils ont intégré le paradigme moderne selon lequel la religion relèverait du domaine de la sphère privée ?

Il y a sans doute de cela. Le premier point est qu’au plan juridique, on a tout à fait le droit d’évangéliser, et d’évangéliser dans la rue. La plupart des gens ne la savent pas : on a l’impression que le droit, la laïcité, la déclaration des droits de l’homme et du citoyen nous empêchent de le faire. Or dire que la religion relève de la sphère privée est quelque chose de très présent culturellement mais que le droit ne formule pas du tout dans ces termes-là. Nous avons le droit de proclamer publiquement notre foi dans le cadre de l’ordre public prévu par la loi.

Pour différentes raisons - puisque nous sommes sortis d’un régime de chrétienté, sommes passés par la loi de 1905, par mai 68 et sommes devenus minoritaires -, nous avons intériorisé le fait que la foi relevait de l’intime, ce que la société nous renvoie mais que malheureusement beaucoup de chrétiens pensent aussi. À cela, il faut ajouter le fait qu’avant, la foi était liée de manière plus prégnante à la culture, et se transmettait, d’une certaine manière, de générations en générations, avec les valeurs françaises dominantes, par la société elle-même, l’école, etc… [...]

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