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L’Incomiste débat : la décroissance, une fausse bonne idée ? 2/2

La décroissance s’impose pour préserver nos ressources énergétiques qui sont limitées et vouées à connaître chacune leur pic d’extraction. De plus, le réchauffement climatique nous oblige à revoir radicalement notre mode de vie.

N’y a-t-il pas économiste plus correct que celui qui pense que l’économie dépend majoritairement de trois facteurs : le capital, le travail ainsi que le progrès et qu’une bonne partie de cette science sérieuse est de penser leurs rapports ? L’économie est fondamentalement une grande machine à transformation et ces transformations ne peuvent se faire sans énergie (pétrole, gaz, charbon, nucléaire, biomasse et autres renouvelables). Aucune entreprise, même dirigée par le plus grand entrepreneur- innovateur-créateur de valeur, ne peut faire le moindre chiffre d’affaires sans énergie. Énergie sous forme de corn-flakes le matin, énergie encore sous forme pétrolière pour faire avancer sa voiture, énergie toujours sous forme électrique et nucléaire pour envoyer son e-mail et le stocker dans plusieurs data centers. L’énergie est la variable qui est la mieux corrélée au PIB mondial et ce depuis que le PIB est mesuré. La « croissance » est, avant toute chose, la croissance de l’énergie disponible et consommée.

Pic d’extraction

L’énergie mondiale est très fortement fossile (80 % sont issus du pétrole, du gaz et du charbon). Or une chose est certaine : toutes les énergies fossiles connaîtront, tôt ou tard, un pic d’extraction c’est-à-dire un moment où la production baissera, en tendance, de manière inexorable. Prétendre l’inverse équivaut à postuler une quantité illimitée de ressource. C’est impossible sur terre. [...]

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La religion intérieure de M. Ferry

En effet, il semblerait que ces catholiques à l’ignorance crasse et à la foi théocratique se soient trompés de religion. Car il y la religion qu’ils veulent continuer de pratiquer dans une tradition poussiéreuse, et il y a la religion nouvelle de M. Ferry. Car il y a la religion obscurantiste accrochée à des pratiques médiévales de ceux qui croient aux sacrements, et la religion éclairée par des pratiques modernes de M. Ferry. Car il y a la religion de ceux qui croient que la santé de l’âme prime sur la santé du corps, et il y a la religion angélique de M. Ferry. Car il y a la religion de fidèles complètement stockholmisés par des dogmes, et il y a la religion autonome de M. Ferry. Car il y a la religion pharisaïque de ceux qui veulent donner corps à leur foi dans espace-temps donné, et il y a la religion enfin débarrassée de toute pratique encombrante de M. Ferry. Il y a la religion vulgairement extérieure d’une foule de fidèles, et il y a la religion intérieure de M. Ferry.

Le refrain de l’autonomie, de l’intériorité, est désormais trop connu pour nous tromper, mais il importe de le dénoncer encore publiquement. C’est le vieux refrain kantien du passage de l’hétéronomie à l’autonomie, il n’a produit que l’individualisme délétère qui mine aujourd’hui toute possibilité de construire une société

Selon M. Ferry, la religion chrétienne est la religion de l’intériorité tandis que l’extériorité serait l’apanage d’un autre monothéisme, comme il a eu lui-même le courage de ne pas le nommer. Et les deux extraits de la Bible cités à l’antenne (la femme adultère et un déjeuner avec des pharisiens) de justifier cette exégèse relativiste. Mais si M. Ferry se convainc encore des sophismes frelatés de la modernité, tel que ce dualisme cartésien là pour se donner bonne conscience de pratiquer la religion comme on l’entend dans son coin, ils ne convainquent plus que ceux qui comme lui confondent liberté et autonomie. Le refrain de l’autonomie, de l’intériorité, est désormais trop connu pour nous tromper, mais il importe de le dénoncer encore publiquement. C’est le vieux refrain kantien du passage de l’hétéronomie à l’autonomie, il n’a produit que l’individualisme délétère qui mine aujourd’hui toute possibilité de construire une société. Et si M. Ferry parlait vraiment avec une connaissance intérieure de ce que la foi catholique propose à ses contemporains en terme d’éthique, il saurait qu’entre ces deux extrêmes Jean-Paul II a trouvé l’intervalle suffisant pour proposer dans Veritatis Splendor une théonomie participée. La méconnaissance de M. Ferry est regrettable pour lui-même, pour les catholiques qu’il blesse par cette leçon grossière, et pour les auditeurs dont l’intelligence n’est pas respectée à cette occasion.

Lire aussi : La Hongrie de Orban : un exemple à suivre en matière de politique familiale ?

Parce que s’il y a une religion qui assume la dimension corporelle de l’être humain c’est bien la religion catholique (l’incompréhension peut venir de ce que le rapport à cette dimension est vécu d’une façon ordonnée à un plus grand bien qu’est le bien de l’âme, et non pas d’une façon dérégulée). Car comme l’annonçait déjà St Grégoire le Grand à ses détracteurs : « Nous aimons le plaisir, et nous l’aimons plus que vous, car nous l’aimons d’une façon ordonnée. ». A travers la foi en Jésus-Christ fils de Dieu, les catholiques annoncent un Dieu fait homme (révélation unique dans l’histoire de l’humanité soit dit en passant), c’est-à-dire un Dieu qui a assumé pleinement la nature humaine, et qui l’a assumé jusqu’au bout, avec ses joies et ses peines, jusqu’à la mort sur la croix. Et les pères de l’Eglise d’ajouter : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme se fasse Dieu ». C’est-à-dire que les catholiques annoncent qu’il y a dorénavant du corporel en Dieu. Et le moindre lecteur de Thomas d’Aquin pourrait expliquer l’ordonnancement du plaisir à la joie. Sans parler de la foi en la résurrection des corps … Bref les exemples et les arguments ne manquent pas pour démontrer toute l’importance de la dimension corporelle, et donc pas qu’intérieure, de la religion catholique. A votre dualisme je ne réponds ni âme d’un côté ni corps de l’autre, mais une âme dans un corps. Et c’est pourquoi justement la religion catholique ne peut échapper à une forme d’extériorité : parce qu’il croit qu’il est âme dans un corps, le catholique accepte que sa prière et sa foi en des réalités invisibles passe par des signes extérieurs visibles, cela s’appelle des sacrements, ils sont considérés comme étant essentiels par les catholiques, et la messe organise l’un de ces 7 sacrements.

De plus, dans le catéchisme de M. Ferry, nous apprenons que l’Eglise n’aurait jamais rendu la messe obligatoire. J’ai failli m’étouffer … Il faut dénoncer tout bonnement le mensonge de M. Ferry (cf. §1389 du Catéchisme de l’Eglise Catholique). L’attachement des fidèles à la messe est en fait multiple et choisi, au-delà de cette prescription. J’ai écrit multiple, j’en citerai deux aspects majeurs : la communion et la communion.

Pour ces fidèles la messe n’est pas obligatoire, mais elle est nécessaire en ce qu’elle est source et somme de leur vie spirituelle. Elle est pour eux un bien essentiel au même titre que n’importe quelle autre nourriture. Car pour le catholique, communier à l’occasion de la messe est ingérer une nourriture proprement spirituelle sous l’apparence d’un morceau de pain, une nourriture qui nourrit l’âme. Quand le catholique affirme qu’il souhaite communier le dimanche parce que cette nourriture spirituelle est aussi importante pour l’âme que la nourriture matérielle pour le corps, il ne fait que prolonger la fidélité dont les martyrs ont fait preuve avant lui : celle de ne pas renier leur foi car ils croient que l’âme survit au corps.

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Pierre Robin : Deux ou trois choses sur le monde merveilleux du complotisme

Il n’est donc pas le fait de la seule extrême droite, nos médias de grand chemin, ayant par exemple tenté d’expliquer ou de fortement suggérer que Vladimir Poutine était derrière l’élection-surprise de Donald Trump ou le mouvement des Gilets jaunes. Et dans le genre « complotisme de gauche », je conserve le souvenir ému d’un entretien accordé, vers 1980, à Libération par l’archétypal chanteur sinistre et engagé Leny Escudero (1932-2015), qui attribuait la vague du rock – qui avait marginalisé son style de troubadour rive-gauche de gauche – à une opération de la CIA. Leny recyclait d’ailleurs plus ou moins la propagande soviétique sur le sujet.

Moi je suis un garçon simple et je crois donc aux complots, qui sont en fait les classiques manœuvres politiques ou géopolitiques inhérentes au genre humain depuis qu’il a atteint un degré minimum de sophistication civilisationnelle. Le tout c’est de considérer que ces manœuvres, à l’instar de la franc-maçonnerie, sont plus discrètes que secrètes, et que du reste le monde moderne est plein de complots qui ne prennent même plus la peine de se cacher, ou si peu. Et de complots qui peuvent foirer, quels que soient les moyens engagés, parce que la vraie règle des affaires humaines, c’est l’impondérable ou l’imprévu, qui ont déjà eu la peau de bien des complots. [...]

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Mainstream planétaire des sensations brutes

Ce matin, dimanche, j’ai quitté la messe, préférant le défilé live de Balenciaga à l’homélie. Comment en est-on arrivé à préférer le moche au beau ? L’histoire s’est accélérée en même temps que le cœur de l’homme – qui ne bat plus. Il n’y a plus de désir. On décapite. L’œuvre d’art est devenue un continuum mondain. Inflation, prolifération de signes et circulation illimitée. On a encore parfois besoin de l’autre pour libérer son corps. Comme on a besoin de Dieu pour se libérer du néant. Néant pour néant. Ne pas dépasser le nécessaire. On participe gentiment au système qu’on critique. Aucune réalité n’existe hors du trucage. C’est l’assomption de l’artificiel et de la cosmétique. La réalité est d’accepter de devenir putain.

On n’est jamais plus déçu que face à quelque chose qu’on a désiré. Dans Qu’est-ce que la métaphysique, on apprenait que le néant était la condition qui rendait possible la révélation de l’existence, Dasein, être-là. Être tous les jours dégoûté par ce que ce monde valorise. Et le vouloir, encore. Sur écran géant. Dans les pires remix.

Nos grands idéaux sont écrasés. L’esprit devient aliénable, assignable, enchaîné. S’exprimant de plus en plus sur des futilités. Badinant sur l’essentiel. Les tourments sont une distraction. [...]

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L’Incotidien #108

Au programme du jour


– Pourquoi il ne faut pas se réjouir de la loi anti-islam

 Où est donc passé la ferveur pastorale ?

– 18 novembre 1738, traité de Vienne, la Lorraine devient française

High Life, de Claire Denis : Dans l’espace, personne ne vous aime

– Nous vivons dans un pays soviétique !

Et aussi la minute culture, la Pellanerie, le con du jour, la minute idée et bien d’autres méchancetés.


A lire ici

Projet de loi sur le « séparatisme » : les principes républicains ont bon dos

Il ne s’agit plus avec le projet de loi présenté au Conseil d’État d’un texte luttant contre le « séparatisme » – et l’on peut, soit se féliciter de la disparition d'un terme qui ne voulait rien dire, soit s’inquiéter qu’on efface ce qui semblait encore trop cibler le terrorisme islamique  – mais « confortant les principes républicains ». Cela laisse rêveur quand on sait la facilité avec laquelle les juges inventent ou manipulent de tels principes pour servir la cause progressiste – la « fraternité » en étant un exemple récent sous la plume du Conseil constitutionnel. Et quand le titre premier du projet de loi se propose de « garantir » leur respect, on se demande bien de quoi notre État « garantit » encore le respect dans certains territoires…

Ce texte, qui se voulait une réponse aux violences terroristes, apporte peu de choses nouvelles sur la lutte directe. Effet du meurtre de Samuel Paty, il permet de protéger les agents du service public contre les menaces et les violences d'individus pour des motifs tirés de leurs convictions, avec des peines pouvant aller à cinq ans de prison et 75 000 € d'amende, à quoi  peut s’ajouter une interdiction du territoire.

Cette protection est étendue à d’autres, puisque « le fait de révéler, diffuser ou transmettre, par quelque moyen que ce soit, des informations relatives à la vie privée, familiale ou professionnelle d'une personne permettant de l'identifier ou de la localiser, dans le but de l'exposer, elle ou les membres de sa famille, à un risque immédiat d'atteinte à la vie ou à l'intégrité physique ou psychique, ou aux biens » sera puni de trois ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende. On augmente par ailleurs le fichage, en intégrant à côté des auteurs d’actes terroristes les individus coupables de provocation ou d'apologie d'actes terroristes. [...]

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« Un petit business dans leur coin » : la réponse d’une fidèle à monseigneur Aupetit

Monseigneur,

Suite à votre intervention sur radio Notre-Dame, c’est avec beaucoup d’émotion que je vous écris aujourd'hui.

Élevée dans une famille « moderne », née de parents divorcés, j’ai vécu une enfance dorée baignée dans le multiculturalisme et l’amour.

Je ne suis pas catholique de souche. Baptisée à un an, l’école privée m’a permis de faire ma première communion à l’âge raisonnable de huit ans, comme nombre de mes contemporains. En dehors de quelques rares occasions, je n’avais jamais assisté à la messe. Je n’en ressentais pas le besoin. Jésus était amour, pourquoi aurait-il souhaité que je me réveille à l’aube plutôt que de profiter d’une grasse matinée ? Programme bien plus agréable après une soirée arrosée.

Ce repas auquel quelques prêtres osaient parfois m’inviter ne me tentait guère. L’amour je le partageais en famille et avec mes amis, quotidiennement et sans contrainte. Pourquoi ai-je donc changé ? Parce que l’Amour est exigeant. Cette exigence nous élève et nous transforme.

Monseigneur, j’étais jeune et j’étais en quête d’absolu. Vos messes dépourvus d’ornements, la communion dans la main, l’effacement de la dimension sacrificielle, l’oubli de l’importance du sacrement de réconciliation… tout cela ne me l’offrait pas. La manière de prier influe sur la manière de croire. Dieu est beauté

A 23 ans je rencontrais l’homme qui deviendrait mon mari. Il était ce que l’on peut appeler un « catholique traditionaliste », attaché à la forme extraordinaire de la messe.  A l’époque, je ne connaissais rien de vos querelles de clochers. Pour moi les catholiques allaient à la messe tous les dimanches, et tous communiaient dans la main comme on me l’avait appris. Il n’existait pas d’alternative. Je fus bouleversée de voir mon futur mari à genoux, la bouche ouverte, afin de recevoir la Sainte Communion. Cette position, à la fois fière et humble, me semblait étrangement incongrue et fascinante. A mon interrogation il répondit simplement : « Dans cette hostie se trouve réellement Dieu. Nous ne nous permettons pas de le toucher avec nos mains ». Je n’ai plus jamais communié dans la main depuis. Je suis toujours étonnée de voir combien cela choque. Bien plus que le fait qu’il est interdit, au commun des mortels, de toucher la reine d’Angleterre.

                Monseigneur, j’étais jeune et j’étais en quête d’absolu. Vos messes dépourvus d’ornements, la communion dans la main, l’effacement de la dimension sacrificielle, l’oubli de l’importance du sacrement de réconciliation… tout cela ne me l’offrait pas. La manière de prier influe sur la manière de croire. Dieu est beauté, et il est bien plus grand que n’importe quel monarque terrestre. Il a donc le droit au plus somptueux décor et au plus grand respect. La communion sur la langue en fait partie. Comment osez-vous, Monseigneur, ne pas réfuter que communier sur la langue participerait à la propagation de l’épidémie ? Dieu porterait-il la mort, lui qui est la Vie ?

Evidemment, je ne demande pas au gouvernement de comprendre la transsubstantiation, mais à vous, notre pasteur, je vous demande d’en témoigner !

Vous nous traitez d’incultes, car nous sommes attachés à une tradition qui date « seulement » du VIème siècle ! Attachons-nous plutôt à la raison pour laquelle cette pratique a évolué à cette époque. Pourquoi vouloir à tout prix retourner à l’Eglise primitive ?  Ce n’est pas inutilement que Mère Thérèsa parlait de la communion dans la main comme « le grand malheur de notre monde actuel ». Saint Jean-Paul II assurait également ne pas être en faveur de cette pratique et ne pas la recommander. Faut-il rappeler que communier dans la main demande une autorisation spéciale ? Il s’agit donc bien d’une exception et ne devrait en aucun cas constituer une règle.

Monseigneur, je communie sur la langue et à genoux, car si Dieu se trouve réellement dans cette hostie, je n’imagine pas comment il pourrait en être autrement.

Collectif Pour la messe : « Notre revendication est le respect d’une liberté fondamentale : la liberté de culte »

Les messes pourraient être ré-autorisées en France à partir du 1er décembre. Comment réagissez-vous à cette annonce ?

Nous avions placé des espoirs dans cette concertation, sans non plus se faire d’illusions sur l’issue, mais c’était une bonne nouvelle que le Conseil d’État la demande. Après, on ne s’attendait pas à une solution toute trouvée dès lundi soir : on savait que ça allait être un long processus. Malheureusement, le résultat reste dans la veine de ce que l’on vit depuis plusieurs semaines, c’est-à-dire un mépris envers les catholiques. Par exemple, Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort et le Père Hugues de Woillemont ont proposé un protocole sanitaire à Gérald Darmanin et à Jean Castex ; or à la fin de la réunion il en sort que Jean Castex demande à Gérald Darmanin d’écrire un protocole sanitaire. Donc le protocole sanitaire proposé par les évêques n’a pas du tout été pris en compte, puisqu’on repart de zéro pour en créer un nouveau.

Notre ligne, c’est d’essayer d’avoir un discours le plus rassembleur possible. D’abord, ne pas traiter d’égoïstes et d’irresponsables les gens qui vont manifester devant les églises, et ensuite ne pas traiter de mou et d’eau tiède les gens qui ne participent pas à ces manifestations

Le gouvernement ne semble pas très attentif aux demandes des catholiques, et ce mépris s’illustre de diverses manières. Gérald Darmanin a expliqué vendredi matin qu’il allait verbaliser les catholiques qui participeraient à des rassemblements déclarés et donc autorisés par les préfets de ce même Gérald Darmanin. Par ailleurs, c’est le Premier Ministre qui a reçu les représentants des cultes alors que les représentants des professions du sport seront reçus par le Président de la République. Encore hier 17 novembre, Olivier Véran nous expliquait que les églises étaient des lieux de contaminations, alors que le 26 octobre le Conseil scientifique lui-même expliquait qu’il n’y avait pas de danger à la réouverture des cultes, donc on ne sait plus qui croire, ni à quel saint se vouer dans cette République française.

Et pourtant, le monde catholique s’est fortement mobilisé : votre pétition a atteint plus de 100 000 signatures, et les manifestations pour réclamer la levée de l’interdiction des messes ont fleuri un peu partout en France…

Oui. Quand on a lancé la pétition, on ne s’attendait pas à un tel succès : 100 000 personnes, ça représente vraiment beaucoup de monde. C’est à ce moment-là qu’on a réalisé qu’il y avait quelque chose à faire et qu’on n’était pas les seuls à refuser de vivre encore deux ou trois mois sans messes, comme ça avait été le cas lors de la période du Carême.

Suite à cette initiative, avez-vous été en relation avec des clercs de quelque niveau que ce soit ?

On a eu assez peu de relations avec les évêques ou les prêtres. Certains sur les réseaux sociaux nous ont encouragé, mais ce sont un peu toujours les mêmes : Monseigneur Marc Aillet, Monseigneur Dominique Rey, etc. Je comprends tout à fait que les évêques et les prêtres ne prennent pas position là-dessus et restent dans leurs rôles de pasteurs rassembleurs. C’est peut-être le rôle des laïcs de s’engager dans la société.

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