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Les steaks mutants de la Silicon Valley
En décembre 2017 se tenait à New-York un colloque sur « l’Alimentation durable: risques d’investissement et opportunités », dont les objectifs étaient ainsi résumés par les organisateurs: « Le secteur agro-alimentaire est soumis à une pression croissante due à l’augmentation de la population et aux changements démographiques. La hausse de la demande de viande est liée à une série de risques d’investissement liés à la déforestation, à la pollution de l’eau et de l’air, au cancer, à la résistance aux antibiotiques et à l’obésité. L’événement sera un forum pour les investisseurs pour comprendre et discuter des stratégies afin d’aborder les risques et opportunités matérielles présentés par la production de protéines, et de partager des questions avec des experts dans le domaine ». [...]
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France : une révolte latine qui s’appelle Corse !

Petite île bercée par les flots de la Méditerranée, la Corse a rappelé à la France qu’elle n’était pas simplement une carte postale ou un lieu de villégiature pour le touriste sandales chaussettes. L’agression commise par un djihadiste envers Yvan Colonna a eu pour effet de réveiller une partie de la jeunesse insulaire, partie dont les jacobins parisiens diront qu’elle est minoritaire en Corse. Minoritaire certes mais c’est la partie la plus politisée, la plus rebelle, la plus romantique d’une certaine manière car il y a toujours de l’esthétisme dans la violence même si elle demeure résolument condamnable. Alors, Emmanuel Macron a-t-il lâché trop rapidement l’autonomie à la Corse ? Que personne ne s’y trompe, on ne peut demander à l’État quelque chose qu’il n’est plus capable de faire.

Il faut toujours prendre le temps de la réflexion, et ne jamais réagir sur le coup de l’émotion, ce qui éviterait aux représentants politiques parisiens, aux mêmes experts du covid et de la guerre en Ukraine, de s’exprimer sur les chaînes infos à propos d’un sujet qu’ils n’appréhenderont jamais : la Corse !

Des relations complexes avec le continent

Dans son dernier ouvrage La Corse et le problème français, Charles-Henri Filippi résume bel et bien la profonde dégradation des relations entre la Corse et le continent, entre l’île et l’État. Il y a tout d’abord l’histoire, celle d’une île de la Méditerranée dominée pendant plusieurs siècles par la Sérénissime République de Gênes, son acquisition par la France, achevée par la bataille de Ponte Novo en 1769 et la défaite de Pasquale Paoli contre les troupes de Louis XV. Il y a ensuite ce 30 novembre 1789 qui fixe le décret de réunion de la Corse à la France après la lecture des lettres de la commune de Bastia et d'habitants d'Ajaccio. Selon les historiens, cette adhésion d’un peuple libre pourrait avoir inspiré Ernest Renan dans sa théorie de la nation. Dès l’annonce du décret, Pasquale Paoli indiqua auprès d’Antone Gentili : « En admettant la Corse parmi les provinces de la France, elle a trouvé le moyen le plus infaillible d'attacher les habitants de cette île au gouvernement français... » ou encore auprès de son ami Nobili-Savelli : « L'union libre à la nation française n'est pas la servitude, mais la participation de droit ».

Lire aussi : Émeutes en Corse : « C’est maintenant au tour de l’État de faire un geste »

 L’exécution de Louis XVI et la Terreur seront des épisodes déterminants dans l’idée de rupture de Paoli avec la nation française. Quelques décennies plus tard, il y a toute la grande période qui s’étend du Second Empire à la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle les Corses ont été choyées. « Cet esprit se brise pour deux raisons essentielles. En premier lieu, la décolonisation qui coûte doublement cher aux Corses : elle leur fait perdre des emplois et provoque l’arrivée des pieds noirs, ce qui fait prendre conscience aux Corses que le développement de l’île est pris en charge par d’autres. Le second aspect est la fin des Trente Glorieuses. Les Corses occupaient de nombreux emplois en particulier dans la fonction publique, ce qui prend fin au début des années 70 avec le choc pétrolier. La France se retrouve alors avec des contraintes budgétaires extrêmement élevées qui affecteront beaucoup les Corses. » [...]

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Le Priol : nazisme version bêta

Il est en cavale. Loïk Le Priol, un néonazi, est en fuite depuis qu’il est suspecté d’avoir assassiné de six coups de pistolet Federico Martin Aramburu, un ancien international de rugby argentin dans le VIe arrondissement de Paris, venu assister au match France-Angleterre qui se déroulait samedi soir. Après une altercation dans un bar, l’ancien membre du GUD aurait disparu, pour revenir vers six heures du matin en Jeep avec une arme à feu pour abattre d’une balle le rugbyman.

Loïk Le Priol est donc recherché par la brigade criminelle pour assassinat. Déjà connu des services de police, l’homme était poursuivi en justice pour avoir torturé l’un de ses camarades, un ancien cadre du GUD, en le déshabillant et le frappant avec des amis. Il avait lancé sa marque de vêtements « Babtou Solide Certifié » en 2016, destinés aux identitaires les plus radicaux : « fringues imaginées par des blancs pour des blancs »,comme le dit le slogan. Deux autres personnes, un ami et sa compagne, sont également mis en examen. [...]

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De quelques larves illustres
nt longtemps, on s’est dit qu’on ne regarderait jamais, que ce n’était pas possible. L’énorme Cyril Hanouna, gavé de pognon et de vulgarité, c’était trop pour nous, c’était l’horizon indépassable de la télé-poubelle, du talk-show crétinissime qui ferait passer une émission d’Oprah Winfrey pour un colloque d’Hannah Arendt. Alors on observait de loin, on surprenait au vol quelques extraits, mais on se protégeait les yeux et on priait très fort pour que ces quelques secondes de couleurs vomitives ne suffisent pas à nous endommager définitivement la pulpe du cervelet. On le sait, la télévision, c’est une hypostase de la société – une représentation dégénérée, si vous préférez. Mais là, tout de même, on était en droit de questionner les origines de cet assourdissant et persulfuré cirque Pinder… De quelle France au juste « TPMP » est le reflet? La France des pavillons Catherine Mamet se retrouve-t-elle vraiment dans ce Colisée de bêtise, où le navrant spectacle de l’acharnement démocratique côtoie la coercition totalitaire des réseaux sociaux, constamment invoqués pour crédibiliser à peu de frais les trémulations vagales de ces larves illustres? [...]
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Association Tombée du Nid : « Humainement, toute société est riche de chacun »

Qu’est-ce que l’association Tombée du nid ?

Nous avons fondé cette association avec Thomas, mon mari, suite à l’arrivée de Marie que nous avons adoptée après avoir eu six enfants biologiques. Elle est pupille de l’État et porteuse d’une trisomie 21. J’ai ensuite écrit un livre, et très vite, une communauté s’est mise en place qui touche aujourd’hui près de 80 000 personnes. L’association a maintenant sept ans et depuis trois ans, nous avons décidé de porter des projets comme en 2019 un « grand shooting ». Nous avons vocation à protéger et faire grandir les enfants porteurs de handicap. Pas du tout spécialement le trisomiques. Nous voulons aider ces jeunes à avoir accès aux soins et aider les familles voulant en adopter. [...]

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Le rapatriement de la production des semi-conducteurs, prémices de la réindustrialisation de l’Occident ?

L’actualité internationale a eu le mérite de rappeler à quiconque l’avait oublié qu’être une puissance militaire et disposer de moyens de défense dissuasif n’est pas qu’un luxe. Mais les leçons ne s’arrêtent pas là. Ne pas dépendre de puissances hostiles et avoir une certaine autonomie en termes de production est une perspective qui semble aujourd’hui enviable.

Certains décideurs publics et privés occidentaux se sont récemment emparés de cette question, c’est le cas en ce qui concerne les semi-conducteurs, composants fabriqués majoritairement à partir de silicium. Ces puces similaires à des cerveaux électroniques, dont de multiples appareils modernes sont dépendants (scanners IRM, smartphones, voitures, 5G, consoles de jeu et ordinateurs en tout genre…), sont aujourd’hui le nerf d’une guerre économique et stratégique.

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François Sureau : le discours d’un moi

Élu, à la fin de l’année 2020, au fauteuil de Max Gallo, François Sureau a effectué récemment son entrée sous la Coupole. Disons-le d’emblée : il est des sièges bien plus douteusement occupés que celui sur lequel il s’est assis ce 3 mars. Brillant écrivain, homme de culture, juriste admirable à la carrière riche et respectable… Nous savons tous ce que François Sureau a fait ; mais qui saurait dire qui il est ?

L’heure de discours fut suivie d’applaudissements nourris, puis d’une réaction médiatiquement élogieuse ; nombreux constatant avec délectation qu’il avait « osé taper fort », sans retenue dans sa critique, sans fard dans son propos… Or, ce n’est pas vraiment ce que nous avons entendu et ce que nous en avons retenu.

Soyons franc : pas de « discours choc » qui puisse faire le résistant ; ce n’est pas aujourd’hui que nous nous émouvrons de l’avènement d’un nouveau « dissident politique » d’envergure qui « oserait » un propos inaudible dans notre époque. Tout dans le discours de François Sureau est acceptable des gouvernants, quels qu’ils soient : il est en plein centre de la fenêtre d’Overton. En bref : la « dissidence de salon » n’en est pas une, elle est même utile à consolider l’ordre contre lequel elle se conçoit.

Lire aussi : McKinsey à l’Élysée

Le discours de réception est un exercice de style, on le sait. Dire quelque chose de soi en parlant d’un autre, sans le trahir et sans se trahir est une gageure ! Le texte est beau, il sonne clair, même si le ton se fait plus hésitant et plus tendu qu’à l’accoutumé : derrière l’impétrant reparaît le candidat, derrière l’avocat accompli ressurgit, peut-être, l’étudiant. Le quai Conti n’est pas la rue Montpensier, l’éloge n’est pas la plaidoirie. Nous n’en attendions pas moins mais nous en attendions plus. [...]

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Le fabuleux déclin des boucheries en ville

Il y a des boucheries en Europe depuis qu’il y a en Europe des bourgs. Parmi nos vieux métiers, c’est celui de la viande qui a exercé le premier sa fonction artisanale dans les centres-villes – les faisant passer de simples lieux de consommation pendant l’antiquité à des lieux de production à partir du Moyen-Âge. Comme tous les vieux métiers, il s’est affadi: plus de volaillers, de tripiers, presque plus de chevalines, des charcuteries remplacées par des traiteurs. Et ce sont les boucheries qui sont en voie de disparition.

Dans les campagnes, ce sont souvent des baies vitrées donnant sur la voie qui rappellent d’anciennes ouvertures d’échoppes ou de petits commerces depuis longtemps disparus. Plusieurs études le confirment: cette désaffection atteint les bourgs moyens et l’activité se déplace. [...]

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L’Incorrect numéro 73

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