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Nantes : justice politique pour les ex-gudards ?

Du 21 au 25 mars se déroulait le procès de quatre jeunes hommes se réclamant du groupe union défense (GUD). Le 7 mai 2017 ils avaient passé à tabac deux jeunes garçons à l’arrêt de tramway du Chaffault à Nantes. Les gudards expliquaient cette violente par un règlement de compte politique. Les victimes sont Erwan D, qui souffrirait d’une infirmité permanente, et Steven D.

Sur le bancs des accusés, François M, Antoine D, Joyce B et Matthieu G se tiennent droit, ni fiers ni penauds, ni énervés ni apaisés, ni accablés ni confiants. Ils ont refoulé toute émotion sur le conseil de leurs avocats. Il faut intérioriser. Ne rien laisser paraître de peur de donner une mauvaise réaction. Sur ce banc, il manque le cinquième accusé, Tanguy M, décédé accidentellement pendant l’été 2020. L’alarme sonne, l’assemblée se lève, la procédure commence. Ils vont être jugés pour avoir, le soir du 7 mai 2017, lynché deux militants qu’ils savaient être des antifascistes. Tir au sort des jurés, déclination d’identité des accusés. Vient le récit des faits, de la bagarre à l’arrestation en préventive, puis la qualification du crime commis. Il s’agit de violences ayant entraîné une infirmité permanente avec trois causes aggravantes à savoir la réunion, le guet-apens ou la préméditation, et l’usage d’une arme.

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Caronbolage antispéciste

Et Aymeric Caron devint président ! Nul ne l’aurait prédit, ni les sempiternels débablateurs TV ni même les sondages, ces mirages, mais Caron trônait, se présentant comme le sauveur de toutes les espèces, le  président de « tous les vivants ». Par un concours de circonstances, une primaire avait eu lieu dans le camp socialiste qui vit s’affronter une flopée de candidats tous plus déterminés les uns que les autres à s’imposer à la tête du parti unique de Gauche dont les lignes de force se composaient de l’alliance écolo-sociétale ainsi que de quelques mesures strictement sociales, que les militants les plus zélés toléraient comme les vieilles lubies d’une ancienne Gauche boomeuse, d’arrière-garde, trop patriarcale pour se réclamer d’elle.

Le débat du premier tour avait mis en lumière l’insuffisance de la majorité des aspirants présidents : Taubira, Rousseau, Montebourg, Hidalgo et consorts firent pâle figure, si bien que seuls Mélenchon et Caron sortaient du lot. Aussi, ce ne fut pas un hasard de les voir s’affronter dans un virulent second tour. Caron, fort de son expérience de sniper chez Ruquier, de la foi aveugle et catégorique dans ses combats, de sa longue chevelure et de sa vague allure de mousquetaire, était comme enrobé d’une aura de leader charismatique à la Che Guevara. On le surnommait Che Guevegan. Certains le prenaient même pour une sorte de nouveau saint François d’Assise, depuis qu’il avait fait part de ses états d’âme chez Pascal Praud, confessant que l’hypothétique et malencontreux écrasement d’une fourmi pourrait, selon ses dires, le précipiter dans une crise de remords dont il ne se remettrait peut-être pas.

Lire aussi : Sélectron : les pépites de Sandrine Rousseau

Mélenchon, comme on sait, était fort de son charisme habituel, de son expérience et de sa vaste culture, ce qui lui donnait une image paternaliste bienveillante, contrastant avec celle de son rival. Mais le débat tourna court. Au bout d’un quart d’heure, Mélenchon s’étouffa et mourut sur scène. L’autopsie révéla qu’il s’agissait d’un bout de gigot qui lui était resté coincé dans le gosier. Aymeric fut déclaré vainqueur par forfait. Devenant le leader incontesté de la gauche, il sut se servir habilement du « Drame Mélenchon » pour diaboliser et insister sur les dangers, l’immoralisme et le karma qui attendaient les mangeurs de viande, si bien qu’il imposa l’interdiction catégorique d’en déguster, idem des œufs et autres mets issus de la souffrance animale. Enfin, il déclara que les animaux devenaient juridiquement nos égaux. [...]

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Quand la viande rend tout le monde un peu chèvre

La campagne se peuple. On parle depuis les années 1990 de nouveaux ruraux : citadins lassés du métro, du boulot et du dodo, qui retournent au vert. Avec leur arrivée, la surface agricole recule au profit des zones périurbaines – déplaçant ainsi les zones de contact entre néo-ruraux et cultivateurs. En suivant le rythme de l’extension du bâti, certains conflits pourraient aller croissant. D’autant que la campagne est de moins en moins associée à la fonction agricole. Autrefois terre nourricière, on y voit désormais un réservoir foncier où « faire construire » à moindres frais. Avec des pensées moins prosaïques, plus idéologiques aussi, certains retournent à la campagne animés par les peurs du temps: collapsologie, éco-anxiété, certitudes affirmées sur l’effondrement de notre civilisation urbaine et industrielle… Problème : la campagne n’est pas aussi bucolique qu’un vers de Virgile, ni aussi apaisante qu’un tableau de Pissarro. On y rencontre des gens pour qui vivre à la campagne, c’est d’abord vivre de la campagne. La moisson nocturne, la peur des fongicides et pesticides, l’éventuelle installation d’un bâtiment d’élevage à proximité d’habitations…

Bruits et odeurs

Les animaux ne sont plus bienvenus chez eux. Dans le Calvados, une pétition lancée en 2016 par la FDSEA défendait l’implantation de « fermes à la campagne ». Étrange revendication: où trouver une exploitation agricole ailleurs qu’en campagne ? Elle fait écho à de nombreuses plaintes qu’auraient reçues les agriculteurs concernant leur activité et les nuisances engendrées. Plus récemment, l’affaire dite d’Adainville a opposé plusieurs habitants à l’installation d’un cultivateur, de ses 13 vaches bretonnes pie noir et 28 chevaux. Levée de boucliers: les animaux provoquent « des nuisances permanentes, notamment sanitaires, sonores et olfactives encore accentuées par la vitesse des vents, la pluviométrie et l’humidité de l’air ». Si le tribunal a fini par donner raison au cultivateur, la cour d’appel de Riom en a condamné un autre qui avait construit une étable adjointe à une fumière à moins de cinquante mètres d’une habitation en 2017. [...]

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Joseph Thouvenel : « Sur les retraites, le débat politique est un débat d’idéologues »

Pourquoi les syndicats et les retraités ont-ils manifesté ce jeudi ?

Des manifestations étaient organisées à Paris et dans les principales villes de province, mais elles n’ont pas été un grand succès au vu du nombre de manifestants par rapport au nombre de retraités dans le pays. Il y a deux raisons principales à la mobilisation. D’abord le sujet des pensions, qui diminuent en valeur nette. Ainsi, au 1er janvier, il y a eu une revalorisation des pensions de 1,1% mais l’inflation officielle des douze derniers mois est de 2,8%, ce qui fait une perte de 1,7%. Il y a donc une baisse de pouvoir d’achat pour tous les retraités. Certes en France, les retraités ne sont pas statistiquement les plus pauvres, mais petit à petit ils s’appauvrissent. Ces chiffres sont par ailleurs en décalage : tout le monde remarque une hausse considérable des prix de l’alimentaire et de l’énergie. Les retraités prennent donc ces augmentations de plein fouet.

Lire aussi : Joseph Thouvenel : revaloriser les corps intermédiaires

Ensuite, il y a une inquiétude à plus long terme. Le Conseil d’orientation des retraites, c’est-à-dire l’organisme officiel spécialiste des projections, prévoit une baisse en valeur absolue des pensions. C’est une première depuis plus de vingt ans ! Le niveau de vie moyen des retraités va baisser. L’inquiétude est donc tout à fait légitime. La situation est encore plus terrible pour les personnes ayant de petites pensions, qui souvent ont travaillé durement toute leur vie, et qui n’arrivent plus à boucler les fins de mois. [...]

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Le désespoir de Leopardi

Certains activistes véganes nous assurent que les animaux pensent, et qu’ils ont même recueilli leurs sages paroles. Ainsi la récente campagne d’affichage de PETA, une association luttant pour les « droits des animaux », donne la parole à un trio de moutons dont le silence stupide est posé comme affirmant: « Nous sommes des individus, pas des tricots ni des gigots. Go Vegan ».

Là-contre, diverses voix se sont élevées pour défendre les traditions culinaires françaises, pourtant ce n’est pas l’enjeu principal. Dans cette parodie de « l’agneau mystique » de Van Eyck, le plus offensant, c’est l’élévation d’un quadrupède quelconque au rang « d’individu », et le rabaissement symétrique de l’homme au rang de simple ruminant. Le véganisme se révèle ainsi comme le projet positif de destruction de la hiérarchie des êtres vivants, mis tous sur le même pied d’égalité en tant qu’êtres doués de sensations. Certes, mon chien adore mes caresses. Pourtant, il n’a pas de « moi », ni de conscience du bien ni mal. J’aurais beau lui faire des exhortations morales, si jamais il vole mon gigot, je ferais mieux de le punir pour bien le dresser. Parce que moi, je suis censé ne pas ignorer que mon chien n’est justement pas un… individu ! [...]

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Éloge du petit

« Vous prendrez un petit café ? » « Voulez-vous un petit tour de moulin à poivre ? » « Suprême de poulet et ses petites frites en garniture ». Au restaurant, le petit est partout. Si l’on met les petits plats dans les grands pour les invités de marque, le petit accompagne le repas pour qu’il soit réussi. Petit devient synonyme de mignon, délicat, fin, qualitatif. C’est la petite touche qui donne le plus au repas. Les petits pains au lait des enfants et les petits pains au chocolat de Joe Dassin. Le petit vin blanc, frais et gouleyant, bu sous les tonnelles. La petite bière du vendredi soir, comme apéro de détente entre collègues.

L’apéritif lui aussi se doit d’être petit, avec ou sans Zoom, avec si possible un petit Kir, même si dans les faits il peut prendre des proportions plus pantagruéliques. Le meilleur moment de la journée n’est-il pas le petit-déjeuner et celui de la semaine le petit brunch du dimanche matin ? Le petit devient une gourmandise faite pour rassasier les petites faims. Évidemment, chacun apprécie les petits commerces, de proximité bien sûr, qui sont par nature dans le camp du bien, quand les grandes surfaces, peut-être parce qu’elles sont grandes, sont dénigrées et vues avec suspicion, même si ce sont elles qui attirent la majorité de la clientèle et même si elles peuvent proposer des produits de grande qualité – ici pas de petit. [...]

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Tournoi des Six Nations : le sacre des rois

Enfin ! Ça y est, le XV de France a remporté le très convoité Tournoi des VI Nations au terme d’un match contre l’Angleterre durant lequel tous les fans de rugby de France et de Navarre ont retenu leur souffle. Mais durant ce match, comme durant les autres, l’équipe d’Antoine Dupont n’a pas tremblé. Douze ans après leur dernière victoire, les Bleus vainquent en force dans un Stade de France tout à fait rempli en concluant superbement un Grand Chelem.

Le premier match de l’année avait opposé la France à l’Italie, l’éternel perdant. Une mise en jambe assez facile où on avait pu apercevoir un état d’esprit conquérant de la part des hommes de Fabien Galthié. Le vrai défi arriverait une semaine plus tard, face à l’Irlande. Les deux équipes étant d’un niveau similaire, on a longtemps eu peur. Pourtant, au terme d’un match serré (30 à 24), les Français gagnent encore. Mais trois matchs restent, rien n’est gagné. [...]

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Michelin, le guide faisandé

Face à la crise que traverse le Guide Michelin depuis plusieurs années – baisse des ventes et concurrence croissante des guides en ligne –, la direction a nommé en 2018 Gwendall Poullenec à la tête du célèbre guide rouge afin de redorer son blason, qui faisait jadis la pluie et le beau temps sur la gastronomie française.

L’objectif affiché du Michelin par son jeune directeur est de renouer le dialogue avec les chefs tout en étant ferme. Comme le dit le Gwendall Poullenec, « un chef cuisinier ne peut pas rendre ses étoiles, elles ne lui appartiennent pas ». Une déclaration qui donne le ton ; le temps est à l’offensive pour réformer le guide. Outre la fermeté qui lui a valu de sanctionner trois chefs triplement étoilés en 2019 (dont le célébrissime Paul Bocuse), le guide prend un virage écologique très net. Il a notamment récompensé des chefs qui prônent une cuisine « en phase avec la transition climatique », le plus souvent matérialisée par de simples potagers en permaculture. Une tendance très forte, mais qui de l’aveu même des chefs n’est qu’un pur argument marketing, tout comme les nouvelles « étoiles vertes » du Michelin, qui préfère troquer l’art de vivre à la française pour la calinotade bobo. [...]

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L’Incorrect numéro 73

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