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Axelle Girard : « Il n’y a pas de scolarisation unique pour toutes les situations de handicap »

D’après votre expérience avec les familles, quelle est la réalité des enfants handicapés à l’« école de la République » ? 

Il faut d’abord récuser l’expression d’« école de la République », souvent reprise dans une acception qui exclut les écoles privées et les rejette hors de la République. Les écoles privées sous contrat, dites écoles libres, comme les écoles privées hors contrat, ou écoles indépendantes, font tout autant partie de la République que les écoles publiques. N’acceptons pas ce vocabulaire qui mène tout droit aux discriminations.

S’agissant des enfants handicapés, l’actuel président de la République a promis beaucoup, et ce n’est pas le premier à faire du handicap l’une de ses priorités. Dans les faits, des dizaines de milliers d’enfants restent sur le bord de la route sans être scolarisés véritablement. Soit ces enfants restent à la maison, soit ils se retrouvent dans des structures médico-sociales dont le souci premier n’est évidemment pas de développer leurs compétences intellectuelles. Il n’y a pas de solution unique de scolarisation pour toutes les situations de handicap. En conséquence, il n’est pas raisonnable de prétendre intégrer tous les enfants quoi qu’il en coûte dans des classes ordinaires, même avec un accompagnant. Symétriquement, on ne peut pas décréter que tous les enfants handicapés devraient être pris en charge dans des structures spécialisées. C’est pourquoi un projet personnalisé de scolarisation (PPS) est rédigé pour chaque enfant, afin d’évaluer et de personnaliser la prise en charge adéquate.

Les enseignants sont très majoritairement favorables à l’objectif d’inclusion, mais se disent eux-mêmes assez peu formés, en tout cas à l’école publique

En pratique, les familles cherchent l’établissement le plus à même d’accueillir leur enfant, de lui transmettre un maximum de connaissances, de l’accompagner pour les gestes quotidiens, bref quantité de choses dont on n’a pas forcément idée quand on n’élève pas soi-même un enfant handicapé. En fait, de nombreuses familles trouvent une solution dans les écoles indépendantes quand elles n’en trouvent pas dans l’école publique ou dans des structures médico-sociales publiques. Les écoles indépendantes sont souvent des établissements à taille humaine, mieux adaptés à la prise en charge d’enfants différents. Certains, à rebours des clichés, accueillent uniquement des enfants handicapés ou ayant des troubles de l’apprentissage caractérisés. Et si elles le font, c’est souvent, mais pas toujours, parce que leur inspiration chrétienne leur commande de mieux accueillir la diversité que ne le font les établissements publics. Je me rappellerai toujours cette maman qui, lors du débat que j’avais organisé en 2019 entre Anne Coffinier et Philippe Meirieu, avait dit que les écoles hors contrat étaient précisément les seules qui étaient à même d’offrir une école à sa fille, par opposition à l’école publique… Et Meirieu d’acquiescer !

Les enseignants sont-ils formés à l’accueil et à la compréhension du handicap ? 

Les enseignants sont très majoritairement favorables à l’objectif d’inclusion, mais se disent eux-mêmes assez peu formés, en tout cas à l’école publique. En 2005 déjà, l’UNESCO prônait davantage de formation des enseignants pour garantir l’inclusion scolaire des enfants handicapés. Pas sûre qu’on en ait tiré toutes les leçons, d’autant que les enseignants peuvent être tentés de se reposer sur les aidants à l’inclusion (AVS/AESH). Pour tenter de pallier ces lacunes, nous proposons à l’association Créer son école, et en partenariat avec l’école WALT (spécialisée dans l’accueil d’enfants atypiques), des formations pour les enseignants. [...]

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Les jeunes zemmouriens : Génération Zombie ?
« J’ai appris à penser grâce à lui, à lire grâce à lui, c’est lui qui a fait ma culture sur l’histoire de France » nous dit une « influenceuse » à la mode sur les réseaux : d’accord, mais tu as lu quoi par exemple ? « Oh ben, pas grand-chose, mais je connais les citations par cœur, j’ai vu toutes ses vidéos sur YouTube. » Modèle décuplé à l’infini, si vous côtoyez des jeunes férus du « Z », vous rencontrez des clones interchangeables, jusqu’à la nausée. Voilà le constat affligeant lorsque nous prenons le temps de creuser le profil de ces jeunes qui, par milliers, par dizaines de milliers à travers toute la France, s’apprêtent à voter Zemmour comme on poste une « story » sur Instagram. GZ, c’est le parisianisme dans ce qu’il a de plus insupportable lorsqu’il s’exporte en province, c’est croire faire partie d’un groupe supérieur, d’une bande de jeunes qui parlent beaucoup trop mais qui écoutent trop peu. Untel a écrit des livres ? Il a 40 ans de militantisme derrière lui ? « C’est un looser, nous on va renverser la table, regarde comment Stanislas Rigault a remballé Corbière, il l’a démonté alors qu’il n’a que 22 ans. L’avenir c’est nous ! » Camille, 23 ans, laisse peu parler son petit copain, mais y croit très fort. [...]
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Saint Wencelas Ier, duc de Bohème

Le petit Wenceslas naît en 907 à Stochov. Pas comme n’importe quel enfant cependant : son père, Vratislav (oui, il va falloir s’accrocher pour les prénoms) est duc de Bohème. Sa mère se prénomme Dragomira, et voue une haine sans cordialité à tout ce qui est chrétien. Insupportée par son premier fils Wenceslas, qui ne s’agenouille que devant la croix chrétienne, elle l’envoie promener chez mamie Ludmilla et se consacre à l’éducation du petit frère, Boleslav, beaucoup plus enclin aux volontés de sa mère. Wenceslas est ravi : gâtouillé chez mémé Ludmilla, très chrétienne, il peut prier, pratiquer les vertus, étudier la politique et les textes saints. Papa Vratislav meurt glorieusement sur le champ de bataille, alors Wenceslas, héritier, n’a que 15 ans.

Maman Dragomira prend le relai du pouvoir et rappelle Wenceslas : après tout, elle est seulement régente et doit faire comme si elle n’usurpait pas du tout le trône. S’ensuivent des persécutions de chrétiens à la chaîne. On crame des croix, on assassine des prêtres, on se croirait dans la France de 2022. Wenceslas lui-même assiste à la messe en scred.

Lire aussi : Partout, les saints : Sainte Madeleine de Nagasaki

Dragomira embauche du Viking sous houblon pour aller trucider mamie Ludmilla, réglant définitivement la question des gestes barrières au prochain repas de famille. Par chance, Wenceslas survit. Il reprend le pouvoir à sa tarée de mère en 924. Au lieu de la faire égorger, il la remise quelques années au cachot, pour bien la faire réfléchir sur les conséquences de ses actes. [...]

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Monnaie impressionniste : entretien avec Pierre de Lauzun

Pourquoi a-t-on fait tourner massivement la planche à billets depuis la crise financière de 2008 et la crise des dettes souveraines de 2010 ?

Réagir à une crise comme en 2008 et en 2010 est une chose, poursuivre cette politique indéfiniment comme on l’a fait depuis en est une autre. Dans le premier cas on calme la panique sur les marchés, et on s’arrête aussitôt le calme rétabli. Dans le deuxième, c’est une politique structurelle. Elle est sans précédent historique. On la justifie en disant qu’il s’agit d’éviter la déflation, considérée comme un mal sans remède. Il y a du vrai là-dedans ; en effet avec la déflation (baisse durable des prix), la monnaie s’apprécie avec le temps : c’est une incitation à tous pour thésauriser et ne pas dépenser, puisque l’argent liquide s’apprécie tout seul.

Dans tous les exemples historiques de création monétaire massive par la banque centrale, il y a eu inflation et souvent hyperinflation

De plus les banques centrales sont alors impuissantes, car elles agissent en jouant sur les taux d’intérêts : or en déflation ils tombent à zéro et y restent, et elles ne peuvent rien y faire sauf à ponctionner les comptes des gens, ce qui est politiquement impraticable. En outre, à côté de la lutte contre la déflation cette politique permet de lisser les récessions et par là aide les gouvernements en place. Curieusement, ces banques centrales supposées indépendantes se révèlent bien commodes pour les États. Ce qui est à rapprocher du fait que depuis 1973 les monnaies sont purement conventionnelles, sans lien avec l’or ou quoi que ce soit. Pendant tout un temps, les banques centrales ont été rigidement attachées à la lutte contre l’inflation. Mais du fait des crises, elles ont maintenant pris goût à des politiques beaucoup plus populaires… alors même que nous ne sommes pas en déflation. [...]

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Boissons d’enfant, boissons d’adulte

Que ce soit pour les fêtes de Noël, pour les anniversaires de famille, pour les grands moments de la vie, le repas n’est jamais neutre ; il dit ce que nous sommes. L’invasion des sodas, comme boisson désaltérante ou comme boisson de repas, témoigne de l’infantilisation marquée de nos sociétés. Le soda, c’est le sucre, les exhausteurs de goût, les arômes artificiels, les couleurs franches et simples ; de quoi flatter le palais, les sens, les papilles enfantines. Le sucré est le premier goût que les enfants développent. Puis, en grandissant, leurs papilles gustatives développent d’autres saveurs, notamment l’acide et l’amer. Cet acide qui contracte les lèvres et fait faire la grimace, cet amer qui rebute et repousse. Les terribles endives au jambon, à peine sauvées par la crème béchamel ; la gentiane dont la robe d’or dissimule des saveurs traîtresses ; le thé et ses paysages multiples.

L’enfant y préfère les frites, le sucre et le sel, les boissons à base de cola et le chocolat chaud, bien sucré et fondant. Il y a donc des saveurs de l’enfance et des saveurs de l’âge adulte, marquées par le passage du sucré salé à l’acide amer. Le goût, comme pour tous les savoirs, s’éduque et s’apprend. D’abord les premières gorgées, qui provoquent les grimaces, puis les mets appréciés et recherchés. Fini le chocolat chaud, les steaks hachés et les gâteaux ; vivent les rognons, la joue de bœuf et les vins rouges des terroirs de France. L’évolution du goût marque le passage de l’enfance à l’âge adulte. [...]

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Parlez-vous le Zillenial ?

AIGHT : au lieu du traditionnel Ok, le jeune de la génération Z préférera – sans doute par snobisme – utiliser ce mot étrange, contraction de l’anglais « all right ».

ATM (« At the moment ») : sert à désigner l’instant présent.

BAE (ou « Before anyone else ») : meilleur pote, dulcinée ou membre de la famille pour lequel on a une attirance particulière.

BLAST : blaster quelqu’un, c’est répondre de manière sèche et directe à un interlocuteur

BRB (ou « Be right back ») : se dit lorsque l’on s’absente temporairement d’une conversation sur internet

FIRE : en utilisant la métaphore du feu, le « zillenial » désigne ainsi tout ce qu’il juge « cool » ou tout simplement digne d’intérêt. [...]

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Génération Z et politique

C’est peu dire que cette génération entretient un rapport tout à fait nouveau au politique. Ce qui saute aux yeux par rapport à ses aînés, c’est d’abord sa faible participation électorale. Au second tour de la présidentielle de 2017, les 18-24 ans sont près de 34 % à ne pas s’être rendus aux urnes, une abstention qui a atteint 74 % aux législatives et même 87 % au premier tour des élections régionales de 2021. Et la tendance n’est pas à la décrue, bien au contraire. Pourquoi donc ce recours généralisé à l’abstention ? Simple phénomène de mal-inscription dû à la mobilité estudiantine ? Désintérêt pour la chose publique par nombrilisme ? Question d’inégalités économiques et sociales ? Abstention pensée comme réponse politique à part entière ? Ou juste sentiment que la politique ne peut plus rien ?

Multi causal, ce phénomène n’en indique pas moins chez eux la disparition du vote comme devoir civique tel que postulé par la mystique républicaine, au profit d’un vote à la carte en fonction de l’élection, de l’échelle et de l’enjeu. La fin des grandes idéologies et des machines partisanes – qui jadis enrôlaient, formaient et employaient – ont joué pour beaucoup dans cette déstructuration des comportements politiques classiques, et accouché chez eux d’un refus absolu des étiquettes. Égotisme oblige, il ne faut jamais se laisser enfermer et rester insaisissable pour être maître, ou du moins le croire. [...]

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Allongement des délais d’IVG : mesure contre-productive et barbare

Dimanche 16 janvier, environ 10 000 personnes ont marché dans Paris lors de l’annuelle « Marche pour la Vie ». Cette année comme la précédente, tous ont marché contre la loi Gaillot dont la mesure phare consiste à étendre les délais légaux d’IVG de 12 à 14 semaines de grossesse. Adoptée en seconde lecture à l’Assemblée nationale en novembre, cette proposition sera de nouveau examinée le 19 janvier au Sénat. Cette deuxième lecture en chambre haute laisse peu de place au suspense, puisque comme l’an dernier la majorité sénatoriale a annoncé un rejet pure et simple de la proposition. Mais comme toujours, les députés auront le dernier mot. Il est donc plus que jamais nécessaire d’énoncer les raisons pour lesquelles cette proposition de loi est non seulement stupide si l’on se place du côté des partisans de l’avortement, mais qu’elle relève surtout d’une barbarie inouïe si l’on se place du côté du simple bon sens.

Mesure contre-productive

Ce n’est pas sans raison que le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) et le Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof) s’opposent à la loi d’Albane Gaillot. D’abord parce que dans le projet de loi initial figurait l’abolition de la clause de conscience spécifique (à l’avortement), garante de la liberté de conscience des soignants. Cette clause de conscience spécifique, reconnue comme « constitutionnelle » à l’époque de la loi Veil, garantit qu’aucun médecin ne soit jamais contraint de pratiquer un avortement. Contrairement aux arguments avancés par les promoteurs de la loi Gaillot, cette clause de conscience spécifique n’a rien à voir avec la « clause de conscience générale » qui exempte un personnel de santé de pratiquer un acte médical sous certaines conditions. Cette clause de conscience générale n’a qu’une valeur réglementaire et pourrait être abolie par simple décret. Rien à voir donc avec une clause à valeur constitutionnelle. Fort heureusement, cette mesure ne fait plus partie de la proposition de loi.

Les médecins ne sont plus que 27% à accepter de pratiquer des avortements

Mais pourquoi cet acharnement contre la clause de conscience spécifique ? Parce qu’avec les progrès de l’imagerie médicale, et l’avancée des connaissances sur le développement in utero, les médecins ne sont plus que 27 % à accepter de pratiquer des avortements. C’est aussi la raison pour laquelle la loi Gaillot autoriserait les sages-femmes à pratiquer des avortements chirurgicaux jusqu’à la 10e semaine de grossesse. L’avortement chirurgical n’est pas une pratique sans risque pour la femme, l’aspiration pouvant endommager durablement l’utérus, voire déclencher une hémorragie. Utiliser l’argument de la « revalorisation » (financière) pour reléguer à des sages-femmes un acte aussi dangereux, par manque de médecins volontaires, au détriment de la sécurité des femmes, relève d’un cynisme assez ahurissant.

Quant à la mesure phare d’extension des délais d’IVG de 12 à 14 semaines, les gynécologues s’y opposent également. Cet allongement des délais est censé remédier à une inégalité d’accès à l’avortement sur le territoire. Cette inégalité existe certainement, mais serait davantage résolue par une politique intelligente contre les déserts médicaux. Enfin les études montrent que les femmes les plus pauvres ont davantage recours à l’avortement. Les quelques milliers de femmes qui, se retrouvant hors délai, partent avorter à l’étranger ne font probablement pas partie des classes sociales les plus défavorisées. Si les délais sont étendus, les femmes tarderont davantage à prendre leur décision et subiront des avortements infiniment plus douloureux physiquement et psychologiquement. Plus la grossesse est avancée, plus l’attachement mère-enfant est développé, et plus le traumatisme est lourd. [...]

L’Incorrect numéro 73

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