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Sélectron : les sorties polémiques de Yassine Belattar

5 – « Si j’étais Jean-Michel Blanquer, j’éviterais de mettre les pieds dans le 93. » (RFI, 22 octobre 2019)

Lors de la polémique sur le port du voile pour les accompagnatrices scolaires, Jean-Michel Blanquer a condamné l’invective de Julien Odoul au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, tout en précisant ne pas vouloir « encourager le phénomène ». Cet euphémisme très « en même temps » n’était pas du goût de Bellatar, qui s’est empressé de prodiguer au ministre ses précieux conseils en l’invitant à ne pas se rendre dans une partie du territoire qu’il gouverne sous peine de représailles. En français, on appelle ça une zone de non-France. [...]

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Pierre Valentin : le wokisme est une haine du monde

Dans quelle mesure le wokisme est-il assimilable à une démarche complotiste ?

Chez Michel Foucault, la notion de « savoir-pouvoir » est déterminante pour répondre à cette question. Dans Surveiller et punir, il écrit : « Il faut plutôt admettre que le pouvoir produit du savoir (et pas simplement en le favorisant parce qu’il le sert ou en l’appliquant parce qu’il est utile) ; que pouvoir et savoir s’impliquent directement l’un l’autre ; qu’il n’y a pas de relation de pouvoir sans constitution corrélative d’un champ de savoir, ni de savoir qui ne suppose et ne constitue en même temps des relations de pouvoir ». Face à la production d’une connaissance, d’un savoir, les questions qui se posent deviennent donc : d’où vient ce savoir et à qui profite-t-il ? À qui profite le crime ? Selon ce point de vue, le savoir déployé au nom des améliorations de la connaissance ne serait en fait qu’une expression du pouvoir. Le savoir objectif n’existe pas – ou du moins nous n’avons pas la possibilité d’y accéder, ce qui en pratique revient au même – et en conséquence on tombe fatalement dans le « ce qu’ILS ne veulent pas que vous sachiez ».

Aidé par son interprétation de l’école de Francfort, de Bourdieu, ou de Foucault, le wokisme ne cesse de parler de « structures de pouvoir », de « hiérarchies de domination », ou encore de problèmes « systémiques ». Pierre-André Taguieff souligne la déresponsabilisation que permet cette manière de penser car l’individu est poussé à externaliser ses échecs afin de les mettre sur le dos « du système » : « La responsabilité individuelle est évacuée : c’est “le système” qui dirige tout, les pensées, les sentiments et les actions des individus, simples marionnettes ». Notons également que ce complotisme, qui « systémise » tout, n’a donc pas forcément besoin de dégotter des conspirateurs. On peut en effet, avec le « racisme systémique », avoir un racisme sans racistes. Et comme tout complotisme, tout ce qui peut « affaiblir le système », l’abominable « statu quo », devient de fait à la fois légitime et urgent. [...]

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Thierry Lentz : « Le désamour de Napoléon en France est une idée reçue »

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire cette biographie légère et accessible de l’Empereur en collaboration avec la dessinatrice Fanny Farieux ?

C’est d’abord la rencontre avec Fanny Farieux qui est à l’origine de ce projet. Fanny est une dessinatrice et une caricaturiste à qui la Fondation Napoléon avait commandé des dessins pour ses sites Internet et ses cartes de vœux. Le public a bien répondu et Arthur Chevallier, éditeur chez Passés/Composés nous a proposé d’en fait ce livre, pour lequel Fanny a réalisé un peu plus de cent dessins autour de mes textes parfois, et moi écrivant autour de ses dessins d’autres fois. Après mes livres « sérieux » du bicentenaire et un premier semestre très actif, nous avons ainsi voulu terminer cette année 2021 sur un sourire.

Votre ouvrage respecte scrupuleusement la chronologie ? Un choix délibéré ?

C’est l’idée de notre éditeur, qui voulait que l’ouvrage soit à la fois distrayant et, si possible, instructif. Le principe en a été, pour chaque étape de la vie de Napoléon, de réaliser une illustration de type « dessin de presse », alors que cet exercice n’existait pas à l’époque de Napoléon. Je ne sais pas si le mariage a réussi, mais Fanny et moi nous sommes bien amusés, en nous disant que cet état d’esprit toucherait peut-être aussi nos lecteurs.

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Transsexualité : coût du cul et trou de la Sécu

Beaucoup de chiffres circulent à propos du coût du changement de sexe, avec des fourchettes allant de 7 000 à 50 000 euros. Il faut anticiper quatre grands postes de dépense. Le plus important concerne la chirurgie. Elle englobe les attributs sexuels proprement dits, mais également la poitrine et le visage. Les hommes devenus femmes ont aussi la possibilité d’amenuiser leur pomme d’Adam. Pour l’ensemble, les fourchettes varient de 7 000 à 18 000 euros, en fonction de la localisation : États-Unis, Europe ou Asie (essentiellement la Thaïlande). Le changement de sexe proprement dit demande deux à trois jours d’hospitalisation, plus trois à quatre semaines de repos médical, puis plusieurs mois de convalescence.

La France fut le premier pays au monde à dépsychiatriser le transsexualisme. Les trans applaudirent, avant de remarquer que, si leur dérangement n’était plus une maladie, comment se feraient-ils rembourser ?

Les opérations les plus onéreuses concernent la face. Les prix s’envolent jusqu’à 40 000 euros. Il n’y a pas de réelle limite. Après le bistouri, ne pas oublier la pilosité. Comptez 3 000 à 5 000 euros pour une épilation laser définitive qui ne conservera que les cheveux. Autant s’assurer que plus rien ne repousse. C’est le rôle des traitements hormonaux. Ils ne coûtent pas grand-chose. Sans remboursement, ils sont facturés au patient entre 20 et 40 euros par an, pendant cinq à dix ans, soit un total compris entre 1 200 et 4 800 euros. Ajoutez tout de même un rendez-vous chez un endocrinologue, soit 44 euros, remboursés 23 par la Sécu. Le suivi psychologique n’est pas remboursé du tout. L’un dans l’autre, il est difficile de dépenser moins de 20 000 euros pour la transition d’un adulte. Elles sont beaucoup plus chères pour les enfants car le nombre d’opérations, la complexité et la durée des traitements sont multipliés. Heureusement pour eux, les trans sont remboursés par les Assurances Maladies depuis les années 70. [...]

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Sport à l’école : la France reléguée

Tout commence, comme souvent, par un tweet. Début août, au terme des Jeux olympiques, la France, malgré des performances globalement médiocres, établit une domination impitoyable sur les sports collectifs : argent en basket masculin, or en handball et volley masculins, or aussi en handball féminin. Du jamais vu. Jean-Michel Blanquer saisit la balle au bond, et se félicite sur Twitter : « Vive le sport collectif ! Vive l’EPS ! Le succès de nos équipes de France de BHV (Basket, Handball, Volley, NDLR) illustre la qualité de l’enseignement de ces sports à l’école. Saluons le travail des enseignants d’EPS et la bonne collaboration avec les fédérations. » L’exercice d’auto-satisfaction vire au désastre : les sportifs français reprennent le ministre de volée, dans une série de posts truculents. Basketteurs, handballeurs, nageurs, rugbymen, la liste des goguenards s’allonge rapidement. Parmi eux, le plus audible a été Evan Fournier, ailier de l’équipe de France de basket vice-championne olympique et star de la NBA. Le joueur a donné au mois d’août plusieurs interviews dénonçant le ridicule des propos du ministre, et rappelant l’impossibilité pour les maigres heures de sport scolaire de former des champions. Alors, la culture du sport à l’école en France est-elle lacunaire, ou constitue-t-elle au contraire un vecteur d’excellence ? [...]

Pour les Lumières françaises, l'homme trouve sa dignité exclusivement dans l'exercice de sa raison, ce qui rejette le corps dans l'oubli. Un oubli qui se poursuit tout au long du XIXe siècle

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Reportage : mes nuits avec Nemesis
« Je ne sais pas s’il reste du monde ». La voix se rapproche dans le couloir. Si, Alice, il reste du monde dans les locaux de L’Incorrect, à vingt heures un vendredi 19 novembre 21. Il y a un journaliste au rythme de vie suspect, qui a des articles à finir. Très vite, il y a d’autres gens pour lui tenir compagnie. Derrière Alice Cordier, la cheftaine du Collectif Némésis, les féministes identitaires et casse-cous que l’on ne présente plus, entrent une poignée de gaillards. D’autres suivent au compte-goutte. Ils sont bientôt une petite vingtaine. À leur entrée, celui qui semble les diriger leur fait éteindre leur téléphone et le déposer dans un sac. La réunion est sérieuse. Autour de l’open space, les visages oscillent entre nervosité et timidité. La plupart de ces hommes ne se connaissent pas, ou de loin. Ils sont venus par groupes de trois ou quatre de toute la France pour protéger l’action que leurs amies de Némésis entreprendront demain lors de la manifestation féministe Nous Toutes. À l’arrivée du cortège, parti de République, à Nation, une cinquantaine d’entre elles, aussi issues de toute la France, sortiront de deux cafés et brandiront des pancartes dénonçant le rôle des étrangers, et plus précisément des immigrés afghans, dans les violences faites aux femmes, sujet sur lequel elles trouvent les féministes mainstream, comme elles disent, un poil frileuses. Lors des deux éditions précédentes, Nemesis a mené des actions similaires. À chaque fois, des filles ont été frappées par des antifas. Cette fois, on prend des précautions. Surtout qu’elles seront sûrement attendues. Surtout que cette fois elles seront très nombreuses, ce qui risque de faire enrager la foule. Alors, ces hommes dans les locaux de L’Incorrect. [...]
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La déraison comme conséquence du rationalisme

« On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure ». Le mot de George Bernanos dans La France contre les robots est célèbre au point d’être devenu banal, ce qui n’ôte rien pourtant de sa profonde vérité : par tous les –ismes sortis de 1789, la personne humaine a été brutalement transformée en un individu délie de Dieu, de la tradition et de ses pairs, pour être réduit à sa pure réalité matérielle, et sur elle a été greffé un univers mental tout à fait inédit – le marché – ou ses mouvements n’avaient plus pour ressort que la raison individuelle, exercée a l’aune de deux impératifs catégoriques tout aussi inédits : la faim et les gains.

Et, à force de le lui avoir martelé, l’homme a un temps cru à cette bien funeste fable, dont la société d’affluence des Trente Glorieuses – et plus encore celle des années 1990 peut-être, car elle était pacifique – a été l’époque qui s’est le plus approchée de cet idéal d’absence d’idéaux. En tant qu’elle proposait de neutraliser le politique, la modernité libérale a chassé toute mystique.

Lire aussi : Woke : nom de code pour anti blancs, anti hétéros

L’homme pourtant ne pouvait bien longtemps travailler à ce point contre sa nature, sociale et religieuse, sans qu’elle réapparaisse. Chesterton l’avait annoncé : « Quand les gens cessent de croire en Dieu, ils ne croient en rien. Et quand ils ne croient en rien, ils croient en n’importe quoi ». En déconstruisant la Vérité, le nihilisme n’a pas mis fin à la foi, il l’a simplement travestie et lui a permis d’investir mille autres terrains : beaucoup « croient » aujourd’hui à la platitude de la Terre, à l’existence des Martiens ou à la 5G comme l’on croyait jadis en Dieu. [...]

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Covid et complot : se tenir par le pinceau

Les complotistes se targuent d’avoir toujours raison, et pour cela ils prennent les faits à témoin et sur le ton goguenard qui les caractérise font mine de remarquer que le complotisme d’hier est « comme par hasard » la vérité d’aujourd’hui. D’apparence, comme tout ce qui est faux, on pourrait leur donner raison, on pourrait croire qu’ils ont vu avant ce que nous voyons seulement à présent, mais ce serait tout à la fois leur accorder un souci pour la vérité dont ils se foutent complètement et méconnaître tout aussi radicalement la façon dont on la recherche, avec prudence et circonspection, en étant aussi bien attentif aux détails qu’à l’ensemble du tableau pris dans les ténèbres que chaque motif dessine maladroitement.

Lire aussi : Éditorial essais de l’été : La France contre les hyènes

Sans parler de leur façon de faire le tri entre ce qui sert leur vision et ce qui ne la sert pas, ni lister toutes leurs arguties et la totalité de leurs raisonnements fallacieux, on peut s’intéresser à un argument qu’ils reprennent en boucle ces temps-ci, et censé démontrer leur prescience : le taux d’hospitalisation de 2020 du Covid s’élevant « à peine » à 2/100 de l’ensemble de l’activité hospitalière, soit près de 230 000 hospitalisations.…

L’Incorrect numéro 73

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