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En finir avec la fin du clivage gauche-droite

La victoire d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle avait définitivement enterré le clivage gauche-droite, nous disait-on en avançant mille autres alternatives. Mondialisme/souverainisme pour les uns souhaitant mettre l’accent sur la capacité française à maîtriser son destin ; élitisme/populisme pour les autres plus soucieux de jeter un regard qualitatif sur nos modes de vie ; et mille autres propositions encore, souvent utilisées de manière interchangeable alors qu’elles ne le sont pas : être souverain ne dit rien de la politique intérieure, comme un contenant ne signifie rien du contenu.

Toutes ces propositions ne sont d’ailleurs qu’une déclinaison des clivages socio-culturels mis en évidence par le sociologue norvégien Stein Rokkan : Église/État, centre/périphérie, bourgeoisie/ouvriers et élites rurales/élites urbaines. Des clivages certes significatifs, mais qui ne suffisent pas à englober tout le politique : ils sont au mieux l’opposition principale sur une question qui s’est temporairement érigée au sommet de l’agenda. Sous leurs allures de renouveau, ces nouveaux clivages ne représentent donc rien de bien sérieux et pérenne sur le plan philosophique. Ironie du sort, au moment même où le clivage était supposé disparaître, tous répétaient (à tort) que la droite avait gagné la bataille des idées. Étonnante que cette victoire posthume !

Lire aussi : Le mythe de l’homme providentiel

Pourquoi donc parler de ces nouveaux clivages ? Car ceux qui les portent espèrent tirer les marrons du feu électoral. Marine Le Pen parle de mondialisme/souverainisme parce qu’elle espère bouleverser les logiques partisanes actuelles pour récupérer une partie de la gauche. Inutile de préciser qu’elle se met le doigt dans l’œil, car pareille recomposition peut fonctionner sur une question précise – le référendum de 2005 par exemple, et encore, il faut préciser que chaque camp a voté négativement pour des motifs différents – mais certainement pas sur le temps long, et ça ne s’est d’ailleurs jamais vu. La droite en a d’ailleurs fait l’expérience il y a un peu plus d’un siècle : organisés contre l’ordre bourgeois, les Cercles Proudhon mettant en dialogue syndicalistes révolutionnaires et royalistes ont vite volé en éclats. L’alliance des « extrêmes » est une chimère : en plus d’être en désaccord, la gauche refuse de travailler avec la droite. [...]

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Le souverainement moche

Que faire dans ce nouveau monde qui ressemble à la RDA ? Les intensités qui étaient faibles se réduisent encore plus. C’est l’été pourtant. L’infini ressemble au kitsch. L’Apérol de plus en plus démodé est une sorte d’essai sur la géo- graphie des plantes.

On végète entre incivisme et déchèterie à ciel ouvert. La nuit est à tout le monde et il ne s’y passe plus rien. On préfère aller voir les photos de vieilles fêtes berlinoises au Jeu de Paume (les photographies de Michael Schmidt sont les prémisses de celles de Tillmans, du punk populaire, ce que la France peine à faire).

Notre niveau de solidarité est au plus bas. Mais la compassion ne s’exige pas. L’angoisse du réel est étouffée dans la volupté sous le tapis. La peur naît d’une conception fausse de l’existence. C’est Foucault qui disait qu’il fallait passer par le sexe pour avoir accès à son identité. Le sexe est devenu le passe sanitaire.

L’être serait toujours au-delà comme une théologie négative. Proche d’un chef-d’œuvre oscillant entre la norme et le caprice. Jouer le jeu absolument pour ne pas être hors-jeu. Penser, ça devait ressembler au classement et à la mise en ordre. À une juste sélection du regard.[…]

Aujourd'hui plus qu'hier, il faut qu'il y ait des mots pour qu'il y ait des choses

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Le wokisme est à nos portes : réveillons-nous !

Si l’on doit juger un arbre à ses fruits, ceux du wokisme sont inquiétants. Ce courant idéologique n’est pas très ancien, mais il a déjà montré des conséquences délétères partout où il s’est implanté : le funeste exemple de l’université d’Evergreen dans l’État de Washington illustre ce qu’il adviendra en France d’ici quelques années. En 2017, dans la dynamique du mouvement Black Lives Matter, une minorité d’étudiants y a fait sa loi au nom de « l’anti-racisme » et de la « discrimination positive », allant jusqu’à encercler, humilier, insulter des enseignants, qu’ils adhèrent ou non à l’idéologie woke. Après plusieurs mois de déferlement de haine, de violence, et d’affrontements gratuits, l’affaire s’est terminée avec l’intervention de la police. Cette histoire a eu le bénéfice de prévenir nos sociétés des dangers que nous fait courir l’imprégnation de ce courant en Occident.

Lire aussi : La petite cuisine des « woke »

L’idéologie woke, « éveillé » en français, prétend percevoir le mal « systémique » et dénoncer les injustices que subissent les minorités à cause des populations bénéficiant de privilèges du fait de leur « blanchité » (entendre leur couleur de peau) ou de leur orientation sexuelle dominante (entendre hétérosexualité).…

Bazar de la charité

D’un point de vue théologique, les apostats de l’islam sont exaspérants. Qu’ils soient nouvellement convertis au christianisme et qu’ils se plaignent des violences physiques et psychologiques de leur (ex) famille musulmane est surprenant : n’ont-ils pas lu dans les évangiles qu’« ayant appelé les apôtres, ils [les membres du Sanhédrin] les firent battre de verges, ils leur défendirent de parler au nom de Jésus » ? Et alors, il y a deux mille ans, ces apôtres persécutés par le Sanhédrin, nos « pieux ancêtres » à nous, nos salafs, qu’ont-ils fait ? Se sont-ils plaints de ce que les pouvoirs du monde ne respectaient pas leur liberté de pensée ? Non, le texte sacré affirme qu’ils étaient « joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus » (Ac. 5,41-2).

Lire aussi : Quitter l’islam, risquer la mort

Le cœur de la foi chrétienne est dans cette joie paradoxale qui a renversé les autorités païennes, et qui a résisté à toutes les persécutions, dont elle est ressortie raffermie, alors qu’elles souhaitaient l’étouffer. Plus encore, ces nouveaux convertis n’ont-ils pas entendu que Jésus disait : « Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple » (Lc, 14, 26) ? Certes, le martyre n’est pas une perspective alléchante pour qui que ce soit. Accabler les nouveaux convertis pour leur apparent manque de zèle, ce serait dédouaner leurs persécuteurs réels et surtout les autres chrétiens pusillanimes, qui semblent se soucier plus du « dialogue interreligieux » que d’accueillir fraternellement leurs nouveaux amis en Christ [voir l’enquête de l’ECLJ]. Regretter la chaleur de son ancienne famille n’est peut-être pas très courageux devant Dieu, mais se désespérer d’en trouver une tiède est parfaitement légitime, surtout quand cette nouvelle communauté ne jure que par l’amour du prochain. [...]

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La justice européenne préfère l’Algérie à la France

Les observateurs de l’évolution des relations internationales dans le bassin méditerranéen sont attentifs à la stratégie de tension entretenue par l’Algérie à l’égard du Maroc. Rappelons qu’après avoir rompu unilatéralement ses relations diplomatiques avec le Maroc, le gouvernement algérien, dans les mains du FLN et de ses héritiers depuis 1962, a récemment interdit le survol de son territoire aux avions marocains, au mépris des lois habituelles de l’aviation civile.

Grassement subventionné par l’Algérie qui l’abrite sur son territoire et soutenu par les mouvements d’extrême-gauche européens,  le gouvernement fantoche du Polisario conteste les droits historiques du Maroc sur le Sahara occidental. Il avait introduit un recours devant les juridictions européennes (CJCE) contre les accords agricoles et piscicoles signés entre Bruxelles (le Conseil européen) et Rabat, conformément au droit international.

Lire aussi : Législatives marocaines : le pari réussi de Mohammed VI

La Commission européenne, la France et l’Espagne sont intervenus pour soutenir ces accords devant le Tribunal de première instance de l’Union européenne qui siège à Luxembourg.…

Le soutif est-il de droite ?

Je m’étais enfin décidé à donner à cette chronique le poids et la gravité nécessaire que tant d’esprits sérieux réclament. J’allais traiter L’État de droit est-il de droite ? quand un ami m’a appelé : « Le sous-tif est-il de droite ? » m’a-t-il immédiatement demandé, d’une voix où la curiosité l’emportait à peine sur l’angoisse. Il sortait d’une conversation avec une jeune fille qui avait décidé d’abandonner le soutien-gorge. Elle affirmait être de droite. Au diable les gens sérieux. Selon ce que cette chronique dictera, des milliers de femmes (dans un premier temps) décideront ou non d’abandonner leurs sous-tifs, et l’industrie de la corsetterie tremblera. Je n’ai jamais éprouvé aussi fortement le poids de ma responsabilité incorrecte.

Lire aussi : Blanc sein

La question est en effet délicate. Au nom de la tradition (le soutien-gorge remonte à la plus haute antiquité), on serait tenté de dire que le soutif est de droite. Mais cette antiquité n’est-elle pas suspecte ? On ne sait pas si c’est la pudeur ou l’impudeur qui a dicté l’usage, la prudence ou l’imprudence, la coquetterie ou la négligence ; l’apodesme ou le strophium n’avaient pas toujours de fonction pratique (selon le professeur Jean- Denis Rouillon, professeur au CHU de Besançon, qui a mesuré pendant quinze ans les poitrines de plus de trois cents femmes de 18 à 35 ans, ne pas porter de soutien-gorge permettrait à la poitrine de se raffermir grâce au renforcement naturel des tissus de suspension ; l’étude date de 2013, les résultats doivent être confirmés). [...]

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Le gouvernement des juges au service l’euthanasie ?

Chaque année, des centaines de personnes font l’aller-simple en Suisse pour se suicider médicalement. L’association Dignitas est l’un des groupes helvètes qui recourent à de telles pratiques : elle a assisté la mort de 35 résidents français en 2020.

Et l’association entend désormais faire économiser à ses clients les frais de transports, en légalisant l’euthanasie en France. Concrètement, l’association a déposé une requête visant à abroger un décret listant les substances vénéneuses interdites, dont le pentobarbital. Aussi, une QPC a été déposée pour censurer plusieurs articles du code santé publique qui interdisent de choisir sa fin de vie et qui punissent de prison les personnes qui y participeraient. En clair, il s’agirait d’abroger le droit existant en tant qu’il ne serait pas conforme aux principes constitutionnels. L’association espère donc court-circuiter le politique en utilisant la voie juridique pour légaliser l’euthanasie en France.

Lire aussi : Enquête : Le business de l’euthanasie en Europe

Une telle méthode a déjà été éprouvée par la même association en Allemagne, où la Cour constitutionnelle de Karlsruhe a déclaré que « le droit général au libre épanouissement et à la dignité de l'être humain comprend le droit à une mort auto-déterminée » dans un arrêt du 26 février 2020. De fait, elle a enjoint le gouvernement à donner les moyens de se suicider à chaque personne, qu’elle souffre ou non d’une maladie incurable. Le 16 décembre, la Cour constitutionnelle autrichienne prenait la même décision. « C’est le moment de le faire en France, même si la procédure pour arriver à la Cour constitutionnelle y est plus complexe se targue Claudia Magri, chargée de la communication de Dignitas. [...]

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Maxime Blasco, mort pour la France

Engagé dans l’opération Barkhane avec le 7e bataillon de chasseurs alpins de Varces, le militaire de 34 ans est tombé vendredi 24 septembre au cours d’une « mission de reconnaissance et de harcèlement » dans la région de Gossi, aux alentours de la frontière entre le Mali et le Burkina Faso. Il accompagnait un groupe commando au sol dans la traque d’une escouade terroriste, et a été touché par un tireur embusqué au cours de cette mission.

Bien qu’il y ait toujours pensé, Maxime Blasco ne se destinait pas à une carrière militaire. Alors qu’il exerçait la profession de pâtissier, il s’engage en 2012 après avoir visité un forum des armées avec sa compagne. Il commence sa carrière en tant que chasseur alpin. Démontrant de grandes qualités de combattant, il intègre la formation de tireur d’élite qu’il valide et qui lui permet d’intégrer le groupement de commandos de montagne (GCM).…

L’Incorrect numéro 73

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