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Plus d’une décennie de MCU (Marvel cinematic universe) pour environ une vingtaine de films, tous interconnectés. Des milliards de dollars engrangés au box-office avant la fusion avec Disney et la création d’un monstre du divertissement. Les super-héros, autrefois confinés à la bande-dessinée et aux revendeurs geeks, sont devenus un phénomène mondial et grand-public. Alors, cet Avengers Endgame : final en beauté, nouveau départ ou succès en demi-teinte ?
Avengers Endgame est un film comme aucun autre : long, ambitieux, démesuré. Une œuvre mainstream excessive, une pyramide pop-culturelle qui a des atouts pour séduire les connaisseurs et les amateurs du mercredi après-midi. Composé de trois parties bien distinctes, le film reprend peu après les évènements de la première partie Infinity War qui voyait le méchant Thanos rayer de la carte la moitié de la vie pensante de l’univers connu. Disons-le d’emblée : le premier épisode restera la plus belle réussite de ce genre mal-aimé de la critique. Aux allures de péplum, le film s’écartait des schémas manichéens propres aux histoires de super-slips grâce à son vilain ambigu et touchant, sorte de Kubilaï Khan de l’espace ou de Staline aux allures de démon indien. Endgame est plus mélo, moins rythmé, moins riche en scènes d’actions iconiques, peut-être trop « fan service », piochant de-ci de-là dans divers films de genre iconiques. Un peu de « Chérie j’ai rétréci les gosses », un chouïa de « Retour vers le futur », quelques doigts de Star Trek. Au programme, une course poursuite spatio-temporelle se concluant par une grande bagarre entre nos héros encapés et l’armée de Thanos.
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L’ensemble est néanmoins tout à fait digne pour qui souhaitera passer trois heures au cinéma sans trop réfléchir. En revanche, les scories politiquement correctes du temps sont si visibles qu’elles finissent par gâter ce plaisir coupable, suivant le chemin déjà emprunté ces dernières années par les comics où les héros traditionnels – probablement trop wasps – ont été progressivement remplacés par de nouveaux personnages plus dans l’air du temps ; femmes, minorités ethniques ou homosexuels. Ainsi de Captain America dont le flambeau a été repris par le personnage historique du Faucon (Sam Wilson), l’un des premiers héros afro-américains dans les années 1970, dans les comics depuis quelques années et … bientôt dans la déclinaison cinéma de l’univers. Idem pour Thor, qui laissera sa place de nouveau monarque des Asgardiens à Walkyrie, incarnée par une jeune femme originaire des îles du Pacifique. Ou bien encore, de l’équipe de super-héroïnes A-Force qu’on entraperçoit dans Endgame.
Endgame est donc l’occasion d’enterrer les héros du passé pour mieux les voir renaître sous des traits plus multiculturels… Marvel surfe habilement sur la tendance depuis plusieurs années avec un certain succès, comme si la qualité d’un film se jugeait à son « impact » sur la société et notre vision du monde plus que sur son scénario ou sa réalisation. De l’avis des critiques français de cinéma, Black Panther n’était pas une franche réussite. Pourtant, le film est un des plus gros succès de la firme aux grandes oreilles, à telle enseigne que certains spectateurs croient le Wakanda (du nom du pays imaginaire africain Marvel à la technologie très avancée) réel… Paradoxalement, Black Panther est certainement le film Marvel qui véhicule les idées les plus conservatrices, en sus d’un ethno-nationalisme qui ne dit pas son nom.
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Il faudra donc encore compter sur les studios Marvel, partis pour durer quelques années supplémentaires avec le rachat du catalogue de la Fox qui possédait plusieurs franchises mythiques telles que les Quatre Fantastiques ou les X-Men. Gageons que les mutants seront le terrain de jeu idéal pour distiller quelques idées « progressistes » de plus, cette section de la Marvel présentant des marginaux rejetés de tous…
Gabriel Robin
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