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Benalla : flic et voyou

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Publié le

21 juillet 2018

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L’affaire Benalla est, sans aucun doute possible, le premier gros scandale du quinquennat Macron. Ce qui pourrait, de prime abord, sembler anecdotique ne l’est pas, tant ce cas est révélateur d’un Elysée inexpérimenté et incapable de tenir ses troupes.

 

Au fil des révélations sur Alexandre Benalla, chef adjoint de la sécurité du président Emmanuel Macron auprès du cabinet de François-Xavier Lauch, coupable d’avoir participé illégalement à une opération de maintien de l’ordre, durant un « jour de congé », l’exécutif apparaît totalement démuni, incapable de faire face à la polémique médiatique et aux conséquences des actes d’un simple « chargé de mission ». Que reproche-t-on à Alexandre Benalla, âgé d’à peine 26 ans ? Des violences commises contre des manifestants en marge de la manifestation du premier mai, visibles sur une vidéo diffusée par le journal Le Monde. Il a d’ailleurs été placé en garde à vue pour « violences en réunion, usurpation de fonction, port illégal d’insignes réservées à l’autorité publique et complicité de détournement d’images issues d’un système de vidéo-protection », et des commissions d’enquête parlementaire ont été constituées dans l’urgence à l’Assemblée nationale et au Sénat pour déterminer les responsabilités de chacun. Par ailleurs, Vincent Crase, collègue d’Alexandre Benalla, a aussi été placé en garde à vue, et trois policiers gradés ont été suspendus par l’IGPN.

Près du pouvoir, on trouve toujours des gens prêts à prendre en charge des tâches inavouables, mais ils ne sont habituellement pas domiciliés à l’Elysée

Si les faits sont plutôt classiques – rien de surprenant à ce qu’un président en exercice se soit attaché les services de « barbouzes » -, la médiatisation brutale de l’affaire, les faits reprochés à l’Elysée et au ministère de l’Intérieur, ainsi que le parcours d’Alexandre Benalla interrogent grandement. Soulignons d’abord qu’il est extrêmement rare qu’un membre de la garde rapprochée du président de la République soit visé dans une telle enquête, ce qui tendrait à prouver que l’exécutif Macron est encore tendre, sinon vierge de toute expérience dans la gestion des affaires de l’Etat. Du reste, les relations qu’Emmanuel Macron entretenait avec Alexandre Benalla excédaient visiblement le seul cadre professionnel, comme l’a notamment rapporté L’Express.

 

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L’histoire entre les deux hommes a commencé en décembre 2016. Trois semaines après qu’Emmanuel Macron se soit déclaré candidat à la Présidence de la République, Alexandre Benalla rejoignait l’équipe chargée de sa protection, dirigeant les opérations lors des meetings et des déplacements de campagne. Avant cela, il avait été membre du service d’ordre du Parti socialiste du Nord, s’occupant de la sécurité de Martine Aubry, puis chauffeur d’Arnaud Montebourg lorsqu’il était ministre de l’Economie, avant d’être très rapidement licencié pour conduite inappropriée – déjà -. Pas un curriculum vitae de nature à lui autoriser de rêver à un poste aussi prestigieux que celui que lui a pourtant confié Emmanuel Macron, et des à-côtés que peu de cadres du privé peuvent s’offrir. Jugez plutôt : un salaire de 10.000 euros par mois, un logement de fonction dans le VIIème arrondissement de Paris au Quai Branly (celui dans lequel Mazarine Pingeot et sa mère vivaient), un chauffeur, un statut de lieutenant-colonel de la réserve opérationnelle dans la gendarmerie (selon les informations rapportées par L’Essor), ou bien encore une voiture de fonction. Treat her like a princess, dit-on outre-Atlantique !

Un peu comme si les cuisines du Crillon recrutaient un pizzaïolo de la chaîne Domino’s pour occuper le poste de chef

Tout cela aurait pu passer inaperçu sans l’attitude étrange de l’Elysée, qui a tout fait pour protéger le sanguin Alexandre Benalla. Informé du mauvais comportement d’Alexandre Benalla dès le lendemain du premier mai, le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, a directement informé le président et décidé d’une mise à pied de quinze jours. Idem pour Gérard Collomb qui était parfaitement au courant des agissements. Au lieu de renvoyer immédiatement le mis en cause, l’exécutif a pris le risque inconsidéré de le garder, jugeant que l’affaire pouvait être étouffée, alors que tout le monde devait savoir que les évènements avaient été filmés par un manifestant présent sur les lieux. Pis, Alexandre Benalla, qu’on a souvent vu au côté d’Emmanuel Macron, en train de pédaler en vélo à Paris ou skiant dans les Pyrénées, était même présent dans le bus de l’équipe de France de football championne du monde.

 

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Que penser de tout ça ? D’abord, que le président Emmanuel Macron a engagé un homme qui n’était pas à sa place. Un peu comme si les cuisines du Crillon recrutaient un pizzaïolo de la chaîne Domino’s pour occuper le poste de chef. Alexandre Benalla est un videur de boite de nuit, un portier de bar, ou un vigile de supermarché, et certainement pas un professionnel de la sécurité de haut-niveau. Frédéric Gallois (ancien commandant du GIGN) a notamment dit sur Twitter : « J’ai du mal à comprendre : pourquoi forme-t-on des supers gendarmes et policiers du GSPR, alors qu’un ancien vigile militant du PS peut assurer la protection du Président de la République ? » Un « ancien vigile du PS » qu’Emmanuel Macron a un temps envisagé de faire nommer sous-préfet ! Sacrément disruptive la République exemplaire d’Emmanuel Macron.

 

Est-ce à dire qu’Emmanuel Macron fantasme sur les petits voyous, qu’il aime l’adrénaline et le frisson que lui procure la fréquentation assidue des demi-sels et des cogneurs ? Dans la « bande d’Alex », ainsi qu’ils étaient nommés par les policiers, qu’Alexandre Benalla méprisait dans ses conversations privées, déclarant notamment qu’ils pouvaient « aller se faire enculer », on trouvait des gens comme « Kamel le judoka » ou le certainement charmant « Momo Testo ». Et pourquoi pas les rappeurs du 113 ? Près du pouvoir, on trouve toujours des gens prêts à prendre en charge des tâches inavouables, mais ils ne sont habituellement pas domiciliés à l’Elysée, on les tient bien à distance pour se couvrir. Car, ce faisant, on met l’Etat en danger, sa crédibilité et son autorité.

 

Autre point : la diffusion de la vidéo est-elle le produit d’une vengeance ? Si oui, de qui ? De policiers plus compétents, logiquement courroucés par le pouvoir qu’avait Alexandre Benalla, ainsi que ses mauvaises manières rapportées par de nombreux témoins ? Du PS du Nord de Martine Aubry, qu’on sait ne pas du tout apprécier le nouveau pouvoir macronien ? L’homme qui a tourné la vidéo n’est d’ailleurs pas simplement membre de La France Insoumise, il est aussi militant contre « les violences policières » et arbore fièrement, dès qu’il en a l’occasion, un tee shirt sur lequel est inscrit « Justice pour Adama ». Il est, en outre, un ami de Leïla « la mytho » de Tolbiac qui avait prétendu qu’un étudiant était dans le coma, et s’est fait photographier en compagnie de Juliette « le racisme anti blanc n’existe pas » et de Maryam « je suis voilé pour l’Unef » Pougetoux. Pas forcément un ami.

 

Voilà donc où nous en sommes : la racaille d’Etat règle ses « embrouilles » au sommet et les vrais serviteurs de la France sont éliminés, moqués et discrédités. Nous vivons dans une République sous tension totale. Bientôt une République bananière ?

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