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Boîtes de nuit : la fête est finie ?

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Publié le

22 mai 2020

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« Depuis cinq ans, nous subissons de plein fouet les conséquences des attentats, des manifestations des “gilets jaunes” et maintenant du Covid-19. Notre métier n’est pas aidé à Paris. Le Vip Room ne rouvrira pas ses portes. C’est terminé. J’ai mis le fonds de commerce en vente », a déclaré l’ancien roi des nuits parisiennes Jean Roch.

 

Pour le discjockey venu du Var, Paris ne serait « plus une fête ». Un constat juste qui ne le dédouanera pourtant pas d’une part de responsabilité dans ce désastre. Les professionnels de la nuit seront, au même titre que les restaurateurs, et probablement plus encore, les premières victimes de la pandémie de covid-19. Une fois la maladie passée, qui ira s’enfermer dans une cave avec de parfaits inconnus pour faire la fête ? Au début des années 80, dans un tout autre monde, probablement beaucoup plus festif et sauvage, le maire démocrate de New York Edward I. Koch finissait par décider la fermeture des saunas de rencontres homosexuelles et des salons de massage où officiaient les prostituées qui arpentaient autrefois les rues du quartier Hell’s Kitchen, entre deux fusillades opposant les Irlandais des Westies à des gangs portoricains.

 

Lire aussi : Premières leçons du déconfinement

 

La mafia traditionnelle eut d’ailleurs bien du mal à se remettre de ces pertes sèches de revenus, comme le montre la brillante série The Deuce. Avant l’apparition de cette MST mortelle, New York était une ville dangereuse mais d’une extrême vitalité. Toutes les scènes musicales et culturelles s’y épanouissaient, du punk no wave de Television et Blondie au disco funk du Studio 54. Il ne s’agissait alors pas encore du « bling bling » propre aux années 80. Manhattan était alors grouillante et bouillonnante, propice à toutes les expérimentations. Des peintres, des réalisateurs de cinéma et des musiciens côtoyaient des hommes d’affaires et des loubards dans les rues et les bars.

Tout cela a disparu. Paris connaît actuellement le même phénomène. À en croire Jean Roch, tout aurait commencé en 2015 avec les attentats contre Charlie Hebdo et le Bataclan. Il est évident que ces évènements tragiques ont contribué à ce que les Parisiens et les touristes se replient un peu plus sur eux-mêmes, évitant les espaces confinés et bondés. Mais Paris était-elle encore une ville de fête en 2015 ? Non. La fête parisienne est morte depuis longtemps. Notamment parce que plus personne n’apprécie ces boîtes de nuit devenues aussi m’as-tu-vu que ringardes, proposant des programmations musicales bidons sur lesquelles il est presque impossible de danser.

 

Jean Roch représente la fête à la Cyril Hanouna, un peu vulgaire et un peu trop chère avec des « vodka pommes » servies dans des verres en forme de tubes à essai pour le prix d’une bonne bouteille de Sancerre au troquet du coin.

 

Le VIP Room était d’ailleurs un modèle du genre. Son nom, rien que son nom, rappelant tout ce que la nuit a de pire. « VIP Room » : qui aimerait s’y rendre à part des footballeurs qui ne savent pas comment dépenser leur argent, les femmes qui aimeraient en profiter et les gamins qui voudraient attraper quelques miettes ? Jean Roch représente la fête à la Cyril Hanouna, un peu vulgaire et un peu trop chère avec des « vodka pommes » servies dans des verres en forme de tubes à essai pour le prix d’une bonne bouteille de Sancerre au troquet du coin.

Dans ces boîtes où les « personnalités très importantes » sont regroupées derrière des barrières de velours rouge, on ne drague plus guère que des escort-girls et on boit du champagne trop chaud pour deux smics. Si vous étiez milliardaire, vous n’y perdriez pas plus votre temps que votre argent, préférant organiser une petite sauterie dans votre suite du Ritz ou du Crillon… Aux Bains-Douches ou au Palace, s’opéraient une mixité sociale et culturelle qui permettait aux lieux d’avoir une aura à part et d’être désirables, les célébrités pouvant y rencontrer le vulgum pecus pour s’encanailler. Cette magie a disparu depuis longtemps…

 

Par Gabriel Robin

 
 
 
 
 

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