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Premières leçons du déconfinement

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Publié le

22 mai 2020

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À la sortie de ce confinement global des Français (et de près un tiers de l’humanité), de nombreux enseignements sont à tirer. Mais il convient de les replacer dans une perspective historique. Quels sont les précédents ? Quel est le rôle des politiques libérales dans ce confinement ? Quelles ont été les erreurs commises et quelles seront les conséquences, notamment sur le plan économique ?

 

Selon certains experts, les chiffres actuels prouveraient une inefficacité. Mais les précédents historiques avec lesquels relativiser les données sont peu nombreux. Une seule certitude : à cette échelle, c’est indéniablement inédit en France. Au XXe siècle passé, il y a eu trois pandémies : la grippe espagnole (25 à 50 millions, voire 100 millions de morts), la grippe asiatique de 1957 (2 millions de morts) et la grippe de Hong-Kong de 1968 (4 millions de morts), mais sans jamais qu’aucun confinement ne soit décidé. Le seul précédent en France est celui de la quarantaine marseillaise de 1722, et la quarantaine mise en place de décembre 1954 à mars 1955 dans le Morbihan, contre la dernière épidémie de variole dans l’hexagone.

Se développant sous une forme bénigne dans 85% des cas, le virus actuel a touché 4 700 000 patients dans le monde pour l’instant, pour 315 000 décès. Les pandémies ont été régulières depuis le néolithique. Ce sont les consignes sanitaires individuelles et surtout les progrès scientifiques qui en sont venus à bout. Les conséquences politiques furent souvent sérieuses (comme peut-être pour le PC chinois, l’UE et les gouvernements en place aujourd’hui). En 430 av. J-C., la « peste » d’Athènes marqua le début du déclin de la cité, selon les historiens. La « peste » antonine (entre 165 et 190) contribua au déclin de l’Empire romain d’Occident. La grippe espagnole de 1918-19 a fait 2,3 millions de morts en Europe dont près de 400 000 en France, mais c’est dans les pays du Tiers Monde qu’elle a le plus tué : 18 millions de morts en Inde, préparant très certainement les esprits à l’indépendance.

 

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Il en va de même pour d’autres désastres : Gorbatchev estimant dans ses mémoires que la gestion de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986 par les autorités soviétiques était l’une des causes de la dislocation de l’URSS, survenue cinq ans plus tard en 1991. Les conséquences économiques sont toujours sérieuses (comme maintenant, surtout par les effets du confinement). Les politiques ont dédramatisé la situation au début, s’affichant en public, comme Macron le 9 mars (avant de décider le confinement jusqu’au 11 mai). Les Français, la « vile multitude » comme disait Thiers, ont été constamment stigmatisés pour leur supposée indiscipline et leur manque de civisme, notamment par les élites médiatiques, alors que le confinement a été respecté par 95% des Français, des mouvements de contestation ayant eu lieu à Berlin et en Chine, ce qui n’a pas été vu en France, à titre de comparaison.

C’est une épreuve psychique imposée, pas si anodine pour l’économie. Nous avons été privés de notre liberté individuelle par le gouvernement, lequel a pris cette mesure de dernier recours pour couvrir son imprévoyance. La mauvaise gestion de la crise constituera un précédent et un mètre-étalon, car le confinement moderne devrait être moléculaire : c’est comme cela que l’a pratiqué la Corée du Sud. Mais encore faut-il pour cela en disposer des moyens matériels et intellectuels requis. Notre société et notre économie ouverte, libérale et sans-frontriériste conçue par l’UE a laissé se délocaliser les usines de productions (des masques par exemple), et les solutions palliatives sont chronophages dans leur application. L’Alsace aurait dû être placée en quarantaine, dès février, en tant que foyer principal. Macron n’a pas voulu fermer les frontières, au début de la pandémie, pour protéger le marché européen. Ensuite, il a cherché à respecter les protocoles de l’UE, très lourds, lents, avant de passer les appels d’offres.

 

Les victimes de la pandémie (26 000 en France) sont avant tout des morts de l’économie et de la société ouverte. L’idée européenne confédérale s’avère mortelle et fatale pour les Français depuis 1992.

 

Les victimes de la pandémie, 26 000 en France, sont avant tout des morts de l’économie et de la société ouvertes. L’idée européenne confédérale s’avère mortelle pour les Français depuis 1992. On peut parler de faillite intellectuelle et stratégique de notre élite occidentale, qui a érigé un système particulièrement vulnérable, dans la mesure où 20 % de la production industrielle mondiale dépendent désormais de la Chine. La pandémie est un révélateur du déclin français. Paradoxalement, dans la panique, le citoyen assiste à un grand bal des hypocrites dans les médias : les eurobéats nous promettent hausse des salaires, relocalisations… Personne n’est dupe et personne n’y croit, bien qu’il s’avère probable que l’État soit provisoirement obligé de monter au capital de certaines grandes entreprises.

Parmi les choses à pointer, le poids et le coût de la CSG, les employeurs français étant assommés de charges. L’ISF ne doit pas être rétabli, mais pourrait être remplacé par une tranche supérieure de l’impôt sur le revenu et une légère augmentation de la TVA, s’accompagnant d’une taxation des patrimoines et des revenus des Français établis à l’étranger, sur l’exemple américain, associée en parallèle à un plan de réduction des déficits, en touchant aux paniers percés de la République. Près de 100 milliards d’euros pourraient être économisés, tous les ans, sans parler de l’exil fiscal, si la France était plus attentive à ses dépenses, comme l’a démontré Jacques Marseille, de manière indolore et sans couper dans les aides sociales, mais en touchant à la gabegie de certaines dépenses publiques (doublon au niveau local, dépenses de communication des collectivités locales, conseil économique et social, placards dorés, regroupement de communes…).

 

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Il y a quelques mois, les chefs de services hospitaliers ont démissionné pour protester contre les réformes libérales du gouvernement Macron, contre le manque de moyens, au travers du plus important mouvement social de l’histoire de l’hôpital public. Les infirmières françaises sont moins bien payées que les Allemandes (3 533 € contre 4 491 € en Allemagne, c’est-à-dire inférieur de 21% en parité de pouvoir d’achat. À noter que ces dames allemandes travaillent quarante heures). Et elles sont amenées à faire plus d’heures supplémentaires, à l’heure actuelle, dans un contexte de travail déjà très dégradé avant le confinement. Bien qu’ayant vanté les vertus de l’État-providence dans son récent discours, on voit mal le chef de l’État changer de paradigme et mener une rupture idéologique avec les réformes menées jusqu’alors. Sa seule marge de manoeuvre est de changer d’équipe gouvernementale, soit toujours de la communication, utilisant Édouard Philippe comme un fusible (à l’image de tous les chefs de gouvernement de la Ve République), sur fond d’impopularité record (65 % d’opinions défavorables).

En dépit de la culpabilisation sous-jacente de certains entrepreneurs face aux aides de l’État français (prêts garantis, remboursement du chômage partiel, report de charges sociales et fiscales…), tel que l’analyse l’IFRAP, centre d’études très libéral, mais aux analyses parfois intéressantes : ce n’est qu’un juste retour d’un État pressurant les marges « par l’impôt et les charges depuis des années ». Toute relance doit s’accompagner « d’un plan massif de baisse des impôts de production et des charges des entreprises », en particulier des PME, TPE et indépendants. Le plan de reconstruction ne doit pas être un énième plan de dépenses. Il semble impératif d’aérer le code du travail et de repousser l’âge de la retraite à 65 ans, de manière proportionnée à l’augmentation de l’espérance de vie. En prenant en compte qu’à chaque instant, la cocotte-minute des colères françaises risque d’exploser, chauffée à blanc par un président clivant, agaçant, arrogant, voire pédant.

 

Parmi les choses à pointer, le poids et le coût de la CSG, les employeurs français étant assommés de charges. L’ISF ne doit pas être rétabli, mais pourrait être remplacé par une tranche supérieure de l’impôt sur le revenu et une légère augmentation de la TVA, s’accompagnant d’une taxation des patrimoines et des revenus des Français établis à l’étranger, sur l’exemple américain, associée en parallèle à un plan de réduction des déficits, en touchant aux paniers percés de la République.

 

Un jeune banquier d’affaires, lancé en politique depuis peu, a réussi un coup de poker électoral profitant du vide créé par le hollandisme, le sarkozysme et le chiraquisme dans la classe politique française harassée par quatorze ans de mitterrandisme. Certes, Macron hérite d’une situation compliquée, mais la politique qu’il mène, son européisme et son libéralisme l’empêcheront de changer de paradigme. Le hastag #OnApplaudit témoigne de la solidarité dans les villes envers les personnels soignants. Mais après cette crise, comme l’a déclaré Thomas Porcher, « il faudra que les dirigeants rendent des comptes aux Français et expliquent les raisons » de la casse de notre système hospitalier. Les mesures de déconfinement sont complexes à mettre en place pour les PME et TPE, dont les cafés-restaurants, dont près de 50 % craignent une faillite dans les trois mois. Ce qui présage de gigantesques conséquences pour le pouvoir macronien : le mouvement des Gilets jaunes risque de reprendre dans une rentrée qui s’annonce explosive…

 

Julien David

 
  
 
 
 

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