Vous venez de déposer une proposition de résolution pour créer une commission d’enquête sur la politique de protection des mineurs contre la pornographie. En quoi est-ce important pour vous, et pourquoi le faire au travers d’une commission d’enquête ?
Je fais partie d’une commission parlementaire relative aux droits des enfants, la toute nouvelle commission créée sous la mandature actuelle. Nous ne sommes que 36 parlementaires à y siéger et c’est dans ce cadre de spécialisation que je porte cette proposition de résolution.
Il n’a jamais été aussi facile pour des mineurs d’accéder à des contenus pornographiques de manière délibérée ou accidentelle de nos jours. Je pense qu’il faut s’alarmer de cet accès tellement facile, démultiplié et massif à des contenus de plus en plus violents. D’ailleurs, cela avait été dénoncé par le chef de l’État en 2019. Il admettait qu’en moyenne, dans notre pays, les enfants accèdent à la pornographie dès l’âge de 13 ans. En octobre dernier, un rapport d’information sénatorial alertait sur le fait que 2/3 des enfants de moins de 15 ans et 1/3 des moins de 12 ans ont déjà été exposés à des images pornographiques, volontairement ou involontairement. Aussi, chaque mois, près d’1/3 des garçons de moins de 15 ans se rend sur un site pornographique.
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Au travers d’une commission d’enquête, je propose donc qu’on évalue la politique nationale de protection des mineurs face à la pornographie, pour établir un état des lieux exhaustif et honnête. Il y a eu d’autres demandes faites par des parlementaires aux sensibilités politiques différentes mais je ne crois pas que nous ayons véritablement progressé sur la protection de l’enfance. Une fois cette évaluation faite, nous pourrons soumettre des propositions pour améliorer cette politique. [...]
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