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Dominique Lelys : le dandysme et la discrétion

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Publié le

16 juin 2018

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dandysme © Benjamin de Diesbach pour L’Incorrect

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Amateur de cigares, d’escrime et de jaguars anciennes, dessinateur pour les plus grandes marques de luxe, Dominique Lelys a été le directeur artistique de la maison Arnys.

 

VIIe arrondissement de Paris. Un jeune homme de 25 ans, l’air songeur et un carton à dessins sous le bras, longe la rue de Sevres. Diplômé de la prestigieuse école Camondo, il a été « remercié » quelques mois plus tard par la maison Hermès, au bout d’un trimestre, alors qu’il se voyait déja y faire carriere. « Ils ont calmé mes ardeurs », résume aujourd’hui, en riant, celui qui est devenu un sexagénaire accompli. Mais a l’époque, c’est une autre histoire. Le jeune diplômé est sous le choc. Il se rattrape cependant bien vite en rejoignant un cabinet d’architecture du VIIe. « Les écoles nous apprennent tout : aussi bien le textile que l’ameublement ou l’architecture d’intérieur ». Sur son chemin, il y a une maison chez qui il reve de s’habiller et ou il ne songe pourtant pas un instant a candidater : Arnys, ou s’habille l’inégalable Philippe Noiret, qu’il admire. « Je n’aurais pas même osé imaginer y travailler », avoue Dominique Lelys, trente ans plus tard.

La célebre maison de la rue de Sevres a été fondée en 1933 par la famille Grimbert. Elle a habillé aussi bien Hemingway que Le Corbusier, Mitterrand que VGE. Journalistes, hommes politiques « de gauche comme de droite », écrivains, grands ou petits bourgeois, tous y ont gouté une ligne de vetements et de maroquineries qui se distingue par sa qualité et son raffinement. Rachetée en 2012 par LVMH, la boutique porte désormais l’enseigne Berluti. « Un jour j’ai poussé la porte, par pur hasard. Je voulais acheter une veste : il m’a fallu six mois pour la payer, à tempérament! Puis l’un des frères Grimbert, ayant su que je dessinais, m’a un jour proposé de lui faire une collection de cravates. Ce fut mon premier pas dans la maison, avant d’être embauché, d’en diriger le bureau de création et d’y rester 25 ans ! », nous confie-t-il un verre a la main, dans son appartement de l’avenue de Breteuil qu’il partage avec son épouse Diane, créatrice de robes de mariées (dont celle d’Adélaide de Habsbourg-Lorraine).

« Le dandysme ? C’est savoir porter avec goût des choses de mauvais goût. » Dominique Lelys

Entretemps, le jeune indépendant fait de la décoration pour Ralph Lauren, dessine une collection de foulards pour l’Opéra de Paris, et collabore avec les équipes de Daniel Crémieux et Jacques Fath. Aujourd’hui, Dominique Lelys continue a travailler pour de grandes maisons et signe une collection de lunettes pour Meyrowitz. Il a aussi lancé sa propre griffe, entre tradition et modernité : « Le Lys, le luxe discret de l’élégance bien comprise », « sans tapage ni ostentation ». « J’ai créé mon logo – un escrimeur en chemise et bretelles – à partir d’une photo de Nadar ». Cravates, chemises, écharpes, blousons, et des costumes pour répondre a une demande… du Japon ! Ce touche-à-tout lance aussi, à l’automne prochain, apràs un an de recherche avec un laboratoire, L’eau d’honnête homme, une eau de Cologne aux fragrances lavande et poivre. « Il n’y a rien de plus délicat, pour un homme, que de se parfumer avec tact ».

 

Lire aussi : du dandysme et des gilets

 

Quelle est, d’ailleurs, sa définition du dandysme ? « Savoir porter avec goût des choses de mauvais goût », lance-t-il du tac-autac. Dans un texte publié sur Facebook (Dominique Lelys y rencontre un vif succès en racontant souvenirs et anecdotes), le dessinateur rappelle aussi ce mot de Brummell : « Je ne suis pas élégant puisque vous l’avez remarqué ». « Mais l’élégance va au-delà des apparences. C’est avant tout un état d’esprit : respecter les femmes, respecter sa parole et être fidèle à ses idées – ou bien admettre que l’on en a changé ». Difficile d’imaginer que ce discret dandy, royaliste de tradition familiale, a été un jour un lycéen aux cheveux longs, membre du groupe rock des Blood Maker Machine ! « J’ai longtemps hésité entre le dessin et la musique, deux voies professionnelles que mon père, ingénieur pour l’aéronautique, ne jugeait pas sérieuses. J’ai dû batailler ferme pour m’inscrire, après un an passé à la Faco, à l’année préparatoire de l’Académie Charpentier. » Aujourd’hui, le dessinateur nous confie s’essayer au roman. Une affaire à suivre !

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