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L’édito de Jacques de Guillebon : L’effacement des traces

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Publié le

2 novembre 2017

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BANDEAU

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L’adage veut que ce soit un grand tort d’avoir raison trop tôt.

Quand nous avons titré « Présumé coupable » le mois dernier, les hostilités n’en étaient qu’à leurs prémices. L’homme occidental a pris cher depuis, si l’on nous permet. Cet homme qui n’est plus qu’un porc qu’on balance. Quand, dans le même temps, les féministes qui le jettent à la rue semblent se satisfaire des pourceaux qui bâchent, battent et lapident leurs femmes sous des cieux moins cléments, et même parfois à nos portes, dans nos quartiers.

Ce n’est pas seulement l’homme occidental, mais encore la France, et même sa vertu chrétienne, qui souffrent mille accusations. Lorsque Christophe Billan énonce dans nos colonnes qu’il existe certaine adéquation entre un Français et un chrétien, et que l’on lui en fait procès, un obscur chroniqueur du Monde y fait benoîtement écho en déclarant que la France chrétienne et blanche, c’est fini. Ce qui laisse supposer au moindre raisonneur qu’il fallut bien qu’elle existât, que donc Billan n’avait pas tort, à moins que l’on fasse finir aujourd’hui des choses qui jamais ne furent.

Ce qui n’est pas impossible, d’ailleurs : nos déconstructeurs sont d’abord des négateurs et ils iront demain, coiffés d’un plat à barbe comme le chevalier à la Triste figure, dire que ce contre quoi ils se battaient hier n’était que moulins à vent. Plus que la victoire, c’est l’oubli qu’ils veulent. Jean Baudrillard tenait que ce qui signe un crime, c’est l’effacement de ses traces. Nous y voilà.

Nous y voilà dans cette PMA de l’histoire, cette recréation continue de ce que l’on s’entête à nommer France, Europe et occident. Pris dans la mâchoire d’un piège à con, entre la surréaction du beauf d’outre-Atlantique pour qui une politique de puissance justifie tout – même le mensonge et même l’inculture – et l’indolence d’un Emmanuel Macron qui laisse-faire, laisse-passer, persuadé qu’il n’y a pas de culture française, que l’Europe-marché est l’avenir de tout, la voie vers la civilisation se fait plus étroite que jamais. Comment s’y retrouver d’ailleurs, entre vulgarité publicitaire et télévisuelle, et cet art conceptuel que nous décryptons ce mois-ci, qui n’est que mépris de classe ? Décidément, il n’y a plus de place pour l’homme du milieu.

La survie est encore possible, mais ne nous leurrons pas : pour nous, il n’y aura pas de Mayflower, il n’y aura pas de frontière, pas de terre promise.

« Aucune nostalgie du passé n’est décente », énonce sans rire la sociologue Irène Théry. Elle parle des relations hommes /femmes, et ce ton terroriste fait frémir. Désormais la suspicion tient lieu de politesse, et si la femme est l’avenir de l’homme, c’est comme naguère le goulag était celui du dissident. Coupable de tout pour tous, l’homme censément majoritaire et dominant n’a plus qu’un choix : la soumission ou l’exil. Le mutisme et l’impuissance d’un côté, avec cette dette perpétuelle d’un passé que l’on dit pourtant n’avoir pas existé, et qu’il lui faut payer malgré tout ; ces marges de l’existence de l’autre côté, là où les commissaires politiques ne sont pas encore arrivés, là où la vie commune et décente peut se poursuivre, en espérant ne pas être rattrapé trop tôt par la patrouille. La survie est encore possible, mais ne nous leurrons pas : pour nous, il n’y aura pas de Mayflower, il n’y aura pas de frontière, pas de terre promise. Sinon celle que nous avons déjà sous les pieds.

Parler de la terre n’est pas un pétainisme, contrairement à ce que susurrent les imbéciles. Cette terre qui est celle que rêvent de toucher les migrants, cette terre que foulent les millions de touristes, cette terre est surtout l’air qu’on y respire, celui des hommes libres, cette terre est ce qui conserve les traces que nos petits maîtres veulent effacer.

Nous sommes ces traces, ces ultimes moisissures. Mais la France est précisément née de la moisissure, celle qui fait ses pains et ses fromages. Nous sommes les moisis, et l’on ne se débarrassera pas de nous. Car la moisissure a un avenir.

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