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Éditorial culture de janvier : Résolutions

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Publié le

4 janvier 2022

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Le numéro 49 est disponible depuis ce matin en kiosque, par abonnement, et à la demande sur notre site. Voici l’éditorial culture, par Romaric Sangars.
roma

– Ne plus traiter mon voisin de « puceau inculte » parce qu’il récrimine contre le volume sonore auquel je hausse les morceaux de Poni Hoax à minuit pour faire face à la baisse de tension hivernale. 

– Cesser de prendre de haut les artistes auto-proclamés d’avant-garde au prétexte que toutes leurs boutades ont déjà été accomplies pour de rire il y a un siècle et qu’ils n’ont même pas l’audace de se tuer. 

– Apprendre à m’extasier avec Augustin Trapenard devant toute banalité à la mode, surtout si cette mode est aussi récente qu’éphémère et cette banalité bien conne, ce qui constituerait une assurance de passer l’essentiel de mon temps dans un état de béatitude induit par une somme effarante de micro-orgasmes tels que doivent en vivre à répétition les êtres en accord avec la vulgarité de leur époque. 

Ne plus me moquer d’Édouard Louis, ne plus le traiter de « Tintin prognathe »

– M’intéresser à la littérature de la francophonie. 

– Ne plus me moquer d’Édouard Louis, ne plus le traiter de « Tintin prognathe » (comme si l’attaque au physique n’était pas une chose nauséabonde et dépassée en 2022) ou prétendre qu’il ne devrait sa renommée qu’à un savant mélange de fausse victimisation et de véritable opportunisme, ainsi que de la désalphabétisation de la population ces trente dernières années consécutive à la vogue du pédagogisme. 

– Ne plus boire durant les bouclages, comme si l’encre devait être systématiquement garantie par l’alcool. 

– Cesser de considérer que la France, ancien soleil de la Chrétienté, devrait forcément le redevenir ou mourir, et qu’au déclassement serait encore préférable le naufrage de tout l’Occident. 

– Admettre que l’écriture inclusive n’est pas toujours illisible et qu’elle peut même donner une nouvelle saveur à certains vieux romans. Par exemple : « Quand les habitant.e.s de la planète seront un peu plus difficiles, je me ferai naturaliser humain.e. En attendant, je préfère rester fasciste, bien que ce soit baroque et fatigant ». (Roger Nimier) 

– Ne pas considérer de manière si obtuse que depuis que la tolérance est devenue une vertu suprême, qu’il n’y a plus de « maisons pour ça » comme disait Claudel, puisque celles-ci ont été closes, enfin, plutôt fermées, en 1946, l’ouverture d’esprit et la miséricorde se ravalent chaque jour davantage à une prostitution à la portée des caniches. 

Lire aussi : Éditorial culture de décembre : Bilan sanitaire

– M’inscrire à la « masterclass » d’écriture d’Éric-Emmanuel Schmitt, et pas uniquement pour en tirer un édito sarcastique. 

– Essayer d’avoir une approche bienveillante des « arts » dits « urbains » qui ne trahissent pas systématiquement la précarité intellectuelle, morale et esthétique du lumpen-prolétariat mondialisé dont se repaîtrait la petite bourgeoisie genderfluid des métropoles pour croire avoir de l’instinct après s’être imaginé avoir du goût et de la compassion autre que zoologique pour ses compatriotes les plus défavorisés. 

– Ne pas toujours considérer que le diptyque déploration – provocation constituerait une attitude conséquente face aux enjeux de demain. 

Je plaisante.

Ne faisons aucune concession à 2022. 

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