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Eric et Hapsatou : la civilisation des prénoms

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Publié le

22 septembre 2018

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zemmour

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Connaissez-vous le film « Un jour sans fin » avec Bill Murray ? Un homme assez veule revit perpétuellement la même journée dans une petite ville américaine. Voilà qui doit vous parler si vous vivez en France. Nous revivons perpétuellement la même semaine médiatique, harcelés par ces personnalités et ces pipoles qui font que le monde ne tourne pas rond puisque chacun d’entre eux veut en être le centre.

La polémique « Hapsatou Sy / Eric Zemmour » avait ainsi un arrière goût de déjà-vu, sorte de réminiscence du dernier clash « chez Hanouna » entre Rokhaya Diallo et Bernard de la Villardière, mélange de mauvaise foi, d’hystérie et de pleurniche à deux balles.

Hapsatou Sy est une entrepreneuse et chroniqueuse qui n’a pas grand chose à dire, mais beaucoup à montrer, empochant environ 60.000 euros par an pour cette dure mission sur C8. Les ambitieux, quand bien même seraient-ils médiocres, partagent un trait commun : ils ne se contentent jamais de ce qu’ils ont. Qui de mieux que l’écrivain polémiste Eric Zemmour en promotion, sans surmoi, sans filtre, pour jouer à la victime du raciste phallocrate, à l’emblème de l’oppression éternelle, et faire pleurer dans les chaumières (des éditorialistes) ? Hapsatou Sy avait donc un plan éprouvé, rôdé et efficace, soit créer un buzz facile autour d’un « dérapage » d’Eric Zemmour de manière à s’installer un peu plus dans le paysage médiatique, toujours avide de ces séquences faciles à découper en rondelles et en pastilles largement diffusables sur les réseaux sociaux.

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« Faire parler de soi en bien … en mal. Les meilleurs techniques pour réussir sa com », titrait le magazine spécialisé Management, quand Hapsatou Sy en faisait la couverture en mars dernier. Bien en cour républicaine, cette franco-sénégalaise de 37 ans née à Sèvres a parcouru un sacré petit chemin depuis la création d’Ethnicia, un espace beauté ouvert à toutes les ethnies, comme son nom l’indique. Elle fut même, un temps, consultée par le président Sarkozy sur « l’entreprenariat au féminin », avant d’être choisie pour représenter les jeunes créateurs d’entreprise français au G20 Yes. Las, les plus belles choses ont toutes une fin, Hapsatou Sy croulant désormais sous les dettes à en croire la rumeur publique. Madame Sy est donc une femme qui a réussi, en dépit de quelques incidents de parcours. Une belle femme qu’on eut pu imaginer savoir raison garder, savoir se contenir.

 

Autrefois, les aristocrates comme les prolétaires s’appelaient Jean, François, Louis ou Henri.

 

Et pourtant, elle a été à l’origine d’un véritable scandale pour un banal échange d’idées sur un plateau de télévision. Quand une émission invite un écrivain polémiste de droite, aux opinions notoirement connues depuis plus d’une décennie, ce n’est pas pour qu’il modère son langage, ou cache l’essentiel de sa pensée, mais bien pour qu’il s’exprime. Thierry Ardisson le savait bien, Eric Zemmour ayant déjà été attaqué en justice pour des propos tenus lors de l’enregistrement d’un numéro de Salut Les Terriens, de même que ses « chroniqueurs », parmi lesquels Hapsatou Sy.  Du reste, « l’insulte » lancée par Eric Zemmour à Hapsatou Sy n’en était pas une. Il s’agissait tout simplement d’une idée régulièrement évoquée par Eric Zemmour, pour qui l’intégration commence par le choix du prénom. Nul sur le plateau ne pouvait l’ignorer.

Oui, Hapsatou n’est pas un prénom berrichon, ni même français. C’est une vérité.

 

L’auteur d’un « Destin français » ne s’est pas contenté de dire que madame Sy aurait dû être prénommée par ses parents Corinne s’ils avaient sincèrement voulu s’assimiler à la communauté nationale française qui les a accueillis lorsqu’ils sont arrivés de leur Sénégal natal, ajoutant, sur le ton taquin qui est le sien, que Natacha n’était pas non plus un prénom très français, et que madame Polony aurait dû s’appeler Nathalie. Pas de quoi fouetter un chat du désert. Oui, Hapsatou n’est pas un prénom berrichon, ni même français. C’est une vérité. Que Feïza Ben Mohammed affirme que Mouloud et Rachid sont des prénoms français est son droit. On a le droit de dire n’importe quoi, et il ne me viendrait surtout pas à l’idée l’envie de leur interdire d’affirmer des contre-vérités et des absurdités. Je ne crois moi-même pas nécessaire d’imposer à nouveau les prénoms français, bibliques ou antiques aux nouveau-nés, le mal étant déjà bien trop profond. Les communautés des prénoms sont une réalité de notre époque. Autrefois, les aristocrates comme les prolétaires s’appelaient Jean, François, Louis ou Henri. De nos jours, il y a des Jason, des Foulques, des Mouloud et des Tchang, qui ont tatoué leur ethnie et leur classe sur leurs papiers d’identité dès l’entrée en maternelle.  

Leur rêve est un autodafé géant où brûleraient tous les souvenirs de l’ancien monde.

 

C’est un fait : la France n’assimile pas plus les personnes d’origine immigrée qu’elle ne pratique la mixité sociale. Aujourd’hui, on « s’intègre » et on intègre, pendant que la France se désintègre. On est Français par alternance, fonction des circonstances et des moments. Un peu comme Hapsatou Sy qui déclarait il y a quelques mois que le Sénégal était son pays, sans préciser qu’elle était née en France, et donc qu’elle avait deux pays. Mais alors, pourquoi emmerder les autres Français, ceux pleinement d’ici ? Pourquoi s’insurger quand ils se posent des questions sur les transformations culturelles et démographiques qui ont cours actuellement ? Pourquoi mépriser « Gaulois » et « babtous » en insistant lourdement sur le fait qu’ils ne sont plus l’avenir de ce pays ?

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Les Français sont prêts à tout entendre ; même les mensonges aux heures de grande écoute, même la négation de l’histoire de France, même le fait que leurs ancêtres paysans et mineurs étaient des assassins et des esclavagistes. Toutefois, il y a une contrepartie : une liberté d’expression maximale. Cela n’a pas l’heur de plaire à madame Hapsatou Sy. Elle et ses soutiens, totalitaires dans l’âme, hargneux jusqu’à l’os et revanchards, multiplient les pétitions pour interdire Eric Zemmour de télévision, sans oser dire que leur véritable rêve est un autodafé géant où brûleraient tous les souvenirs de l’ancien monde.

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