Le 5 décembre 1976 ont lieu à porte de Versailles les assises nationales de l’UDR, le parti gaulliste, en présence de 50 000 militants. L’événement est orchestré par Jacques Chirac, l’homme fort du mouvement. L’homme, Premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing lorsque ce dernier est élu en 1974, vient de démissionner de son poste à l’été 76. Le chef du gouvernement ne supportait pas l’absence de liberté imposée par le chef de l’État.
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Le 5 décembre, il s’agit de transformer un parti de notables, l’UDR – et de notables parfois hostiles à Chirac depuis sa trahison du candidat gaulliste Chaban-Delmas en 1974, justement pour rejoindre la candidature de Giscard – en grand mouvement populaire totalement acquis à la cause de son chef. Le but est clair : créer une machine de guerre électorale qui amènera le Corrézien sur le perron de l’Élysée en 1981. Sur la forme, il s’agit d’une rupture avec l’esprit du gaullisme. En effet, depuis l’après-guerre, le général avait toujours pris ses distances avec le mouvement qui le soutenait, se voulant l’homme de la France et non d’un parti. Pompidou avait, avec des nuances, adopté la même attitude. Chirac, rattrapé par les réalités de la vie politique moderne, s’assume comme l’homme du RPR, un mouvement totalement dévoué. [...]
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