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Football Leaks : l’hypocrisie antiraciste à son paroxysme

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Publié le

15 novembre 2018

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gueguan © Wikimedia Commons

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Brrr, le football : dernier refuge de l’hétéro beauf homophobe et raciste. Un sale petit univers rempli de porcs de la France d’avant. Des viandards, des queutards, des machos ! Qu’ils soient xénophobes et ethnocentristes ne nous surprendra guère. D’ailleurs, les joueurs d’origine africaine sont discriminés en équipe de France. Ils ne représentent que 75 % de l’équipe.

 

Les révélations viennent des équipes de Mediapart et d’Envoyé Spéciale. Horreur, outrage, terreur : la cellule de recrutement du centre de formation du Paris Saint-Germain utilisait des formulaires avec des contenus illégaux entre 2013 et 2018, les fiches d’évaluation des « scoots » du club francilien faisant apparaître les origines ethniques des joueurs. Unanimement reconnu comme un formateur de grande qualité par les consultants et les journalistes de la très populaire émission l’After Foot de la radio RMC, Marc Westerloppe est nommément visé par les auteurs des Football Leaks. Toujours à la recherche d’affreux jojos à exécuter en place publique, certains journalistes ont donc décidé de faire de l’ancien footballeur professionnel du RC Lens le bouc-émissaire d’un supposé « racisme » dans le football, comme l’avait été Laurent Blanc en 2011 pour avoir simplement constaté la surreprésentation de joueurs noirs dans les équipes de jeunes. C’était aussi le constat fait par Marc Westerloppe en Île-de-France lors des tests de détection. Les passionnés n’apprennent rien, connaissant les effectifs des clubs professionnels et des équipes de jeunes.

 

Lire aussi : Football et politique, les liaisons dangereuses

 

Pourquoi cette surreprésentation ? Les footballeurs d’origine africaine seraient-ils intrinsèquement supérieurs à leurs homologues européens, ainsi que le croyait Kylian M Bappé enfant ? Non, évidemment. L’histoire du football ne manque pas de joueurs européens, ou de type européen. Lionel Messi, Michel Platini, les frères Laudrup, Cruyff, les champions du monde espagnols, Wayne Rooney, Paolo Maldini et tant d’autres sont là pour le prouver. En revanche, les recruteurs français sont confrontés à deux phénomènes très particuliers. Ils ne peuvent rien contre le premier. Oui, la banlieue parisienne compte désormais de très nombreux français extra-européens, qu’ils soient d’origine sub-saharienne ou maghrébine. En outre, les jeunes français d’origine européenne sont parfois empêchés de jouer intensivement au football par leurs propres parents, effrayés par les bagarres de fins de matchs et les « racailles » en marge de ce sport. Le deuxième problème est de la responsabilité des formateurs, comme l’a souvent répété le journaliste sportif Daniel Riolo. Les recruteurs sont soumis à leurs propres préjugés, pensant les joueurs noirs plus « costauds et rapides », à défaut d’être toujours techniques. Une croyance qui a pu aussi paradoxalement contribuer à répandre la légende des joueurs africains forts physiquement mais peu adroits avec le ballon et dotés d’une vision du jeu limitée.

 

Lire aussi : Jean-Baptiste Guégan : « Le football est une industrie financiarisée du spectacle »

 

Cette idée reçue a favorisé le recrutement en masse de joueurs de type sub-saharien, au détriment de gabarits plus légers. Antoine Griezmann a dû s’expatrier en Espagne pour poursuivre son rêve de jouer au plus haut niveau, avec le succès qu’on connaît. Les Européens et les Maghrébins ne sont donc pas sur un pied d’égalité avec leurs rivaux venus du sud du Sahara à l’adolescence, dont la croissance est plus rapide. Les joueurs africains atteignent leur potentiel physique adulte beaucoup plus tôt, surclassant leurs partenaires issus d’autres ethnies dans les catégories inférieures avant d’être rattrapés aux alentours du début de la vingtaine. Pour apporter un peu de diversité dans des équipes devenues totalement monocolores, certains formateurs ont pu de manière limitée pratiquer une forme de « discrimination positive ». Il est amusant de constater que les promoteurs les plus acharnés de ces pratiques s’offusquent aujourd’hui de les voir appliquées dans le football. On aimerait plutôt qu’ils condamnent ces contrats offrant des primes indécentes aux joueurs pour le seul fait d’aller applaudir leurs supporters en déplacement…

 

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