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Hijab dans le foot : du droit de critiquer le Conseil d’État

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Publié le

29 juin 2023

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Le Conseil d’État s’est ému des critiques adressées au rapporteur public à propos de la légalité du hijab dans le football, dénonçant dans un communiqué une attaque à la démocratie. Un argumentaire fallacieux : les citoyens sont parfaitement en droit de s’alarmer des avis et décisions institutionnels, surtout quand ils menacent objectivement notre mode de vie.
Conseil d'Etat

Piqué par des critiques adressées aux conclusions d’un rapporteur public, favorable à l’annulation de l’article 1 des statuts de la Fédération Française de Football qui proscrit notamment le port du voile dans les compétitions sportives, réclamée par des « hijabeuses », le Conseil d’État a publié le 28 juin 2023 un communiqué dans lequel il « dénonce » des « attaques » contre lui et affirme son indépendance.

La noble institution ne nous dit cependant pas en vertu de quoi les conclusions d’un rapporteur seraient à l’abri de toute critique.

Ce qui est sot, pourtant, est sot. Quand un rapporteur public est capable, pour soutenir la demande d’un groupe de militants islamistes, d’affirmer que le port du hijab peut être légitime parce qu’il y a déjà des joueurs qui se signent sur les terrains de football ou que les joueurs du club de l’AJ Auxerre portent une croix de Malte sur leur maillot, chaque personne qui a conservé un tant soit peu de sens commun est en droit de dire que c’est une ânerie ou un sophisme et de les dénoncer comme tels. Cela rappelle les propos imbéciles d’un ministre qui, pour justifier le port du voile islamique dans l’espace public, le comparaît au port de la mantille, jadis, dans les églises catholiques.

Suggérer que l’on « attaque » la démocratie parce que l’on critique le fonctionnement du Conseil d’État, c’est entrer dans une logique totalitaire, comparable à celle qui fait soutenir que de critiquer un parti revient à menacer la société qu’il contrôle

Les joueurs d’Auxerre (parmi lesquels il y a des musulmans), et ceux qui se signent dans les stades ne revendiquent rien de politico-religieux, pas plus que ceux qui portent des tatouages en forme de croix sur leur corps ; les militantes des « hijabeuses », si. Pour mémoire, Daniel Riolo, journaliste spécialisé en football, a écrit en 2014 un ouvrage intitulé Racaille Football Club : fantasmes et réalités du football français (Ed. J’ai Lu), dans lequel, en particulier, il faisait état de l’islamisation qui s’opérait à tous les étages de ce sport en France, dès les centres de formation. Il s’agit donc d’un phénomène réel, connu, même si pour tenter d’étouffer son ouvrage à sa parution, les journalistes bien-pensants s’étaient évidemment empressés de suggérer que M. Riolo serait d’extrême-droite – ce dont il a été contraint de se défendre.

L’action judiciaire des « hijabeuses » s’inscrit dans cette stratégie de conquête islamiste, comme il n’y a pas si longtemps celle qui visait à imposer le burkini dans les piscines. C’est une islamisation sociale qui est activement recherchée. Qu’on le veuille ou non, un rapporteur public est encore moins excusable de l’ignorer que de dires des sottises, et cela ne met pas en cause l’indépendance que revendique le Conseil d’État, qui garde toute liberté de décider ce qu’il entend juger, ni le rôle assigné aux rapporteurs dans le fonctionnement de l’institution. Les propos du rapporteur, en l’occurrence, sont d’autant plus aberrants que l’article L. 211-8 du code du sport ou l’article R113-2 du même code imposent le respect des règles de la laïcité dans le sport.

Mais il y a pire dans le communiqué du Conseil d’État, c’est de dire que « mettre en cause le fonctionnement de ce service public de la Justice, c’est attenter à une institution essentielle pour la démocratie ». C’est pire, car nous sommes là en pleine confusion. Ce n’est pas le Conseil d’État qui est la mesure de la démocratie, mais l’inverse. Suggérer que l’on « attaque » la démocratie parce que l’on critique le fonctionnement du Conseil d’État, c’est entrer dans une logique totalitaire, comparable à celle qui fait soutenir que de critiquer un parti revient à menacer la société qu’il contrôle.

Lire aussi : Gouvernement des juges : les légistes contre le peuple

En réalité, c’est le raisonnement exactement inverse qui doit être tenu. Dans une démocratie, c’est aux institutions de se montrer exemplaires afin de ne pas porter atteinte à la confiance mise en elles par les citoyens. Quand ceux-ci, par exemple, critiquent un président de la République qui se comporte scandaleusement, cela ne fait pas d’eux des insurgés ; cela met seulement en lumière que le personnage mis en cause n’est plus digne de leur confiance. Et s’il y a faute, ou comportement anti-démocratique, ce n’est pas aux citoyens qu’il faut le reprocher. Il en est de même des institutions judiciaires ou administratives. Cela est si vrai que si, dans une affaire quelconque, un juge suscite le moindre soupçon de partialité, chaque partie est en droit – et il s’agit d’un droit fondamental – de demander qu’il soit écarté de l’affaire à juger, parce que l’apparence même de la justice doit être préservée. Est-il besoin, d’ailleurs, de rappeler que les juges, administratifs ou judiciaires, jugent « au nom du peuple français » ?

Si donc un rapporteur soutient des thèses qui sont non seulement absurdes mais contraires à l’intérêt et à la sécurité de ce pays, les citoyens de ce dernier sont en droit de s’en alarmer, sans que le Conseil d’État ne vienne les menacer, en clôture de son communiqué, en disant qu’il « se réserve le droit d’engager des poursuites en cas d’injure, de diffamation, d’incitation à la haine, ou de menace ».

Ce qui est en cause, ici, ce n’est pas de savoir comment des citoyens peuvent avoir l’outrecuidance de critiquer les propos d’un rapporteur, mais de savoir comment un rapporteur, au service de l’intérêt général, peut soutenir une proposition de « hijabeuses » activistes, qui s’oppose de manière si flagrante aux principes de la laïcité et qui, surtout, s’inscrit si manifestement dans une stratégie d’islamisation parfaitement documentée.

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