En 2021, ce sont 271 675 titres de séjour qui ont été délivrés par l’État. Autant de procédures administratives qui encombrent les préfectures, tribunaux et collectivités. Découragés par l’inefficacité de leurs efforts quotidiens, les agents de terrain désespèrent de la capacité des plus hautes instances de l’Etat à gérer la crise.
Une administration kafkaïenne
De la préfecture du Maine-et-Loire jusqu’à Frontex, l’enquête de la commission sénatoriale a interrogé de nombreuses instances publiques et européennes pour mener son enquête. Les demandes d’admission de séjour repartent à la hausse après la baisse de la crise sanitaire. Pourtant, aucune solution n’est trouvée et ce sont 4 000 fonctionnaires qui travaillent à temps plein sur ce sujet. L’informatisation de la procédure, censée l’alléger, a simplement virtualisé les files d’attente, laissant l’administration à la peine.
Paradoxe amusant –s’il ne s’agissait pas d’un sujet si grave – une grande partie des rendez-vous à la préfecture sont indus. En effet, dans les Bouches-du-Rhône, près de la moitié de ceux-ci souffrent d’absentéisme. Les étrangers prenant plusieurs rendez-vous pour être sûrs d’en avoir un, nombreux sont les plages horaires réservées, mais vides. Un marché noir absurde de revente de rendez-vous préfectoraux se met en place : «Des individus peu scrupuleux captent les rendez-vous disponibles […] afin de les revendre ensuite de façon parfaitement illégale aux étrangers, à des tarifs allant de 20 à 600 euros par rendez-vous», dit le rapport. La cybersécurité ayant un train de retard sur les pirates, l’État n’arrive pas à endiguer le problème.
Servir la soupe à l’indigénisme [...]
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