Serge* a connu trois prisons. Et pas des moindres : il est passé par les Baumettes, Luynes et Ajaccio, soit près de dix années de mitard si on additionne ses trois peines. Il a vu les prisons évoluer, au même titre que le sociotype des incarcérés. Les gangs historiques, qui fonctionnent selon un régime hiérarchique strictement vertical (mafia corse, mafia italienne, mafia albanaise) ont peu à peu cédé le terrain face aux narcotrafiquants d’origine maghrébine, qui se développent horizontalement, en déployant autant de micro-gangs auto-gérés. Une situation inédite dans laquelle l’islam radical joue souvent le rôle de liant social : c’est l’unique référent vaguement hiérarchique, c’est le rappel d’une autorité fantasmée – celle du prophète qu’on invoque à tout bout de champ. [...]
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