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Jérôme Rivière : “Il s’agit d’une tentative d’élimination du Rassemblement National”

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Publié le

14 juillet 2018

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Congrès FN

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Jérôme Rivière est ancien député UMP, désormais membre du RN. Il répond à nos questions au sujet de la retenue des 2 millions du RN avec sa franchise coutumière. Vigoureux.

 

Juridiquement, de quoi s’agit-il ? Sur quels motifs s’appuient les juges pour retenir cet argent ?

Il s’agit d’une tentative d’élimination du Rassemblement National. La dotation que nous recevons, calculée comme pour tous les partis politiques exclusivement sur les résultats électoraux des dernières élections législatives, n’est pas une subvention. C’est la principale méthode de financement, retenue par le législateur, pour financer la vie politique, contrôler efficacement les recettes des partis, limiter les dépenses de campagne et ainsi éviter la corruption avec de marchés publics truqués dont les affaires ont émaillé les années 80 / 90. La méthode retenue est terriblement choquante.

Deux magistrats, dans une affaire politique entre le Parlement Européen et des élus, politique puisqu’aucune condamnation n’a jamais été prononcée, choisissent d’utiliser une loi relative à la confiscation d’avoirs criminels. Ce texte du 27 mars 2012 rend possible la confiscation d’avoirs, avant une éventuelle condamnation, dès lors que le caractère frauduleux de l’acquisition de ces avoirs entretient un lien direct avec l’activité criminelle. Mais cette loi qui concerne précisément la lutte contre le grand banditisme, la lutte contre les trafics qui permettent l’acquisition de biens de luxe (appartement, yacht, véhicules) prévoit qu’une ordonnance de saisie, particulièrement motivée notamment sur le lien étroit existant entre l’activité criminelle et l’acquisition du bien doit être présentée. Ce n’est pas le cas en l’espèce.

 

Lire aussi : “Lutte contre les fake news”, une arme de répression intellectuelle massive

 

Quel lien est-il possible d’établir entre l’éventuel travail partiel de quelques assistants parlementaires à Bruxelles et les résultats, circonscription par circonscription (577) des dernières élections législatives, qui ouvrent droit à la dotation publique ? Aucun évidemment. Plus flagrant encore, le détournement de fonds publics européen ne fait pas partie des infractions justiciables de la confiscation. Le seul objectif est de nuire, de tenter d’éliminer un parti, principale force d’opposition au pouvoir et au système tout entier.

 

Le RN a t-il flirté avec l’illégalité, justifiant cette rétention ?

Le RN mouvement dont la présidente était au deuxième tour de l’élection présidentielle, fait son travail de Parti Politique et à ce titre, il devrait bénéficier la protection de la Constitution au titre de son article 4 dont je rappelle les termes «Les partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. Ils contribuent à la mise en œuvre du principe énoncé au second alinéa de l’article 1er dans les conditions déterminées par la loi. La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation. » Avec cette action des magistrats il est évident que les expressions pluralistes des opinions ne sont plus garanties. C’est particulièrement grave.

 

Je suis en revanche tout autant atterré par la réaction minable de Laurent Wauquiez qui, avec la vison commerciale d’un petit boutiquier, se frotte les mains face au déboires d’un concurrent sans réaliser qu’il sera lui aussi demain affecté. Jérôme Rivière

 

Croyez-vous que cette affaire est un règlement de compte judiciaire, dû aux convictions politiques des magistrats ?

Oui sans le moindre doute. L’affaire dite du « mur des cons » a révélé les haines personnelles que les juges du syndicat de la magistrature entretiennent à l’égard d’un certain nombre de personnalités politiques. Madame Claire Thépaut, membre active de ce syndicat, qui co-signe l’ordonnance contre le RN, ne fait pas mystère de ses engagements politiques totalement incompatibles avec l’impartialité dont un magistrat devrait faire montre.

 

Cette affaire est-elle isolée ou est-elle révélatrice d’un pouvoir des juges trop important ?

Cette affaire n’est pas isolée. La loi sur les « fake news » adoptée en première lecture et qui permet toutes les censures, ou la décision d’opportunité, des neuf membres du Conseil constitutionnel, d’annuler le« délit de solidarité », qui de-facto limite les pouvoirs du Parlement, nous inquiètent et devraient alarmer tous les démocrates.

 

Lire aussi: Erik Tegnér : “il faut que les Républicains choisissent leur camp !”

 

Comment analysez-vous les ripostes du RN, sur le plan médiatique et juridique ?

Nous avons réagi avec la vigueur qui s’impose face à une menace totalitaire. Comment nommer autrement un système qui ne recule devant rien pour bâillonner son opposition. Je suis en revanche tout autant atterré par la réaction minable de Laurent Wauquiez qui, avec la vison commerciale d’un petit boutiquier, se frotte les mains face au déboires d’un concurrent sans réaliser qu’il sera lui aussi demain affecté, que par les lourds silences du Président et du Premier Ministre.

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