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Jupiter et Mars : allô la terre

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Publié le

5 août 2018

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« Mars, homme de 26 ans, Paris » ? À première vue, une description plutôt banale sur le site de rencontres Tinder. Mais attention, il y avait un piège. Mars étant la planète qui précède Jupiter dans le système solaire, et le nom du dieu romain de la guerre, ce pseudonyme savamment choisi ne pouvait désigner qu’un grand de la République, un fidèle parmi les fidèles d’Emmanuel Macron : Alexandre Benalla ! On imagine d’ailleurs le genre de conversations ringardes que ce dernier a pu tenir : « Salut Vénus. Moi c’est Mars. Xoxo ».

 

Qu’Alexandre Benalla ait eu un profil Tinder pour draguer le regarde. Du reste, faire les fonds de poubelles avec Closer me semble à tout le moins gênant, sinon dégradant. Il est même ignoble de penser qu’on soit allé jusqu’à déterrer les traces numériques de l’ancien adjoint au chef de cabinet de la présidence sur des sites de drague en ligne, comme s’il s’agissait de lui reprocher ses conduites intimes, qui, au fond, ne nous concernent pas. Les Français ne sont pas – du moins, n’étaient pas – des flics de la braguette. Le problème, ici, est autre : Alexandre Benalla, tout entier absorbé par sa fougue, se montrait très imprudent sur Tinder.

Sur ses « photos de profil », il n’hésitait pas à se mettre en scène avec Jupiter, dont il servait de bras armé au sens strict, ou près du président des Etats-Unis Donald Trump, utilisant sans vergogne sa proximité avec les puissants de ce monde pour attraper de la limande dans ses filets. Pourquoi pas, après tout, les fonctions martiales rares qu’il assurait lui procuraient un atout non négligeable dans cette grande compétition libre-échangiste qu’est devenue la séduction amoureuse. Mais quid de la sûreté de l’Etat ? Personne ne s’est posée la question, à commencer par ce grand professionnel de la sécurité qu’était Alexandre Benalla ?

 

Lire aussi : Affaire Benalla : l’ancien commandant du GIGN analyse les faits pour L’Incorrect

 

Alors que son chef se vante bruyamment d’avoir fait passer durant l’été des lois aussi majeures que « l’interdiction du téléphone portable au collège » (précisons qu’il s’agit d’un simple principe d’interdiction), ou le renforcement de « la lutte contre les rodéos motorisés », et qu’une partie de la presse s’émeut du retour des « hackers russes », suivant docilement les recommandations de la war room élyséenne chargée de limiter les dégâts de la révélation de l’affaire Benalla, parce que 11 % des tweets sur ladite affaire émanaient de comptes « ayant une correspondance avec l’écosystème russophile » (sic, resic et laughing out loud), Mars continue de pleurer sur son enfance malheureuse et le vilain racisme des gradés de la police … et garde le silence sur ses propres errances.

Ce compte Tinder est une nouvelle preuve de l’immaturité du personnel entourant le président de la République, qui interroge aussi sur le caractère de Jupiter. Si la jeunesse est un atout, l’inexpérience rime souvent avec inconscience, source de dangers et de troubles. Et si, de véritables hackers russes, et non ceux qu’on nous sert à chaque tracas cosmique, avaient eu vent de ce compte ? Et si des puissances étrangères ou des ennemis de la France étaient allées naviguer sur Tinder pour prendre contact avec Alexandre Benalla sur l’oreiller et lui soutirer quelques informations vitales ? Jupiter et Mars ont tout intérêt à redescendre sur terre.

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