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“La princesse rouge”, Marie-Thérèse de Bourbon-Parme succombe au Coronavirus

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Publié le

27 mars 2020

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Le jeudi 26 mars, le prince Sixte-Henri de Bourbon- Parme a annoncé sur les réseaux sociaux le décès de sa sœur Marie-Thérèse, âgée de 87 ans.  Surnommée la « princesse rouge », cette pasionaria du carlisme espagnol a marqué l’histoire du mouvement monarchiste de part et d’autre des Pyrénées.

 

C’est la première princesse de sang royal à succomber au covid-19. Femme de caractère, elle était la seconde fille d’une fratrie de cinq enfants et descendait de Louis XIV. Son père, le prince Xavier de Bourbon-Parme (1889-1977), prétendant carliste au trône d’Espagne, avait épousé Madeleine de Bourbon-Busset (1898-1984), dont la branche aurait pu être l’aînée de la maison de Bourbon si elle n’avait pas été naturelle.  Très tôt, Marie-Thérèse de Bourbon-Parme est confrontée aux soubresauts politiques qui frappent sa famille après le renversement du trône de Alphonse XIII en 1931.

Xavier de Bourbon-Parme lance ses partisans (les Requetés) aux côtés du général Franco. Cordiales au tout début du soulèvement en  1936, les relations entre les deux hommes se tendent rapidement après que Xavier de Bourbon-Parme a refusé toute fusion des “carlistes” avec la Phalange. Exilée en France, la petite Marie-Thérèse voit un matin de 1943, la police allemande  embarquer son père pour faits de résistance vers le camp de concentration de Dachau.

 

Lire aussi : Maintenant et à l’heure de notre mort

 

Tous ces évènements marquent la jeune princesse  qui  étudie au collège du Sacré-Cœur à Tours. Sur les bords de la Loire, la jeune Marie-Thérèse se forge un caractère rebelle. Elle souhaite reconstruire cette Espagne que son père ne cesse d’évoquer. Avec la proclamation du retour de la monarchie en 1947, qui sera effective à la mort du général Franco, tous les espoirs d’une montée sur le trône du prince Xavier sont permis. La jeune princesse est l’égérie du carlisme, cette idéologie traditionnaliste qui rejette tout  libéralisme de la monarchie espagnole. Les magazines lui cherchent un prince mais Marie-Thérèse refuse de sacrifier son indépendance.

Son vibrant discours en 1963 devant les fidèles de son père à Montejurra fait d’elle un apôtre du carlisme social. «Pour nous, l’idée socialiste, ce n’était pas la lutte des classes mais la recherche permanente du consensus» déclare en 2014, la princesse au journaliste de Libération venu l’interroger sur la sortie de son livre, Les Bourbon-Parme, une famille engagée dans l’Histoire. Marie-Thérèse adopte les thèses de son frère Charles-Hugues, devenu le chef de famille, qui avait donné un tournant plus à gauche aua carlisme. La fratrie se divise alors en deux camps. Leurs partisans s’affrontent violemment dans les rues ou même à Montejurra en 1976, lieu commémoratif du carlisme. Cette année là, deux militants sont laissés pour morts.  

 

Elle poussera même le luxe à entrer dans la clandestinité, par opposition au régime franquiste, défendant avec flamme les théories autogestionnaires et utopiques d’une monarchie socialiste prônée par son frère.

 

Diplômée d’un doctorat en sciences hispaniques à la Sorbonne et d’un doctorat en sociologie, obtenu à Madrid, Marie-Thérèse est influencée par le régime de Tito, le  dictateur yougoslave. Amie du président François Mitterrand, de Malraux ou de Yasser Arafat, le leader palestinien, son discours franc et direct agace plus d’un membre du Gotha. Elle poussera même le luxe à entrer dans la clandestinité, par opposition au régime franquiste, défendant avec flamme les théories autogestionnaires et utopiques d’une monarchie socialiste prônée par son frère. «Je suis avant tout une démocrate de gauche, mais une monarchie, en donnant à la société une référence constante, me semble pouvoir être utile » aimait-elle à expliquer, reconnaissant un intérêt pour le chavisme vénézuélien (elle rencontre Hugo Chávez en 2000) et une aversion pour le capitalisme. Son dernier combat politique. 

Naturalisée espagnole en 1981, la princesse Marie-Thérèse de Bourbon-Parme vivait à Madrid. Avec elle, une page de l’histoire du carlisme qui se ferme à jamais.

 

Par Frédéric de Natal

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