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L’Affaire Lambert

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Publié le

21 mai 2019

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@DR

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L’affaire Vincent Lambert a connu le lundi 20 mai 2019 au soir un ultime rebondissement inattendu, avec la décision de la cour d’appel de Paris d’exiger de la France qu’elle n’interrompe pas la nutrition de Vincent Lambert par voie artificielle après une première décision du Conseil d’Etat allant en ce sens. L’ONU doit désormais se prononcer sur la fond du dossier d’ici six mois. Le philosophe Thibaud Collin réagit à ce retournement de situation.

 

Péguy dans Notre jeunesse, son grand texte consacré à l’Affaire Dreyfus a ses mots fameux : « Il faut toujours dire ce que l’on voit. Surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit. »

Qu’y a-t-il à voir dans cette autre affaire, l’Affaire Lambert, du nom de cet innocent non pas condamné au bagne pour trahison envers son pays mais à la mort de faim et de soif pour qualité de vie jugée insuffisante selon les standards de notre société nihiliste ?

 

Lire aussi : Tribune : Sauvons Vincent Lambert !

 

Il y a à voir des médecins qui refusent de soigner une personne, non pas en fin de vie mais handicapée et à ce titre très dépendante. Il y a à voir des juges qui s’appuyant sur la loi Leonetti, texte sophistique puisque requalifiant l’hydratation et la nutrition comme des traitements, refusent de reconnaître le droit à la vie d’un innocent et osent nommer « obstination déraisonnable » le fait d’assurer de tels soins vitaux.

Mais quel est le critère à l’aune duquel la raison est ici invoquée ? Lorsque les actes, affirme la loi Leonetti, sont jugés « inutiles et/ou disproportionnés » et n’ont pour effet que « le seul maintien artificiel de la vie ». Inutiles à quoi ? Comment penser que l’hydratation et la nutrition sont des actes inutiles puisqu’ils permettent à Vincent Lambert de vivre comme chacun d’entre nous ? Rappelons qu’il n’est l’objet d’aucun traitement curatif ni d’un appareillage technique permettant de repérer un cas d’acharnement thérapeutique.

L’Affaire Lambert est l’application à un adulte du destin de la plupart des enfants à naître trisomiques quasi systématiquement exterminés depuis plus de quarante ans au pays des « droits de l’homme »

Ce que nous donne à voir cette Affaire Lambert, c’est qu’aujourd’hui dans notre société la vie humaine peut bel et bien être jugée comme n’étant pas digne d’être vécue. Mais est-ce vraiment nouveau ? Cette Affaire est, à ce titre, doublement révélatrice:

– elle nous rappelle que depuis 1975, la loi Veil autorise l’avortement d’un fœtus jusqu’au terme de la grossesse s’il a le malheur d’être handicapé ; logique euthanasique et eugéniste s’il en est. L’Affaire Lambert est l’application à un adulte du destin de la plupart des enfants à naître trisomiques quasi systématiquement exterminés depuis plus de quarante ans au pays des « droits de l’homme » ;

 

Lire aussi : Euthanasie : Les raisons de s’y opposer 

 

– elle préfigure ce que sera l’application d’une future loi autorisant l’euthanasie : supprimer par « compassion » toutes les personnes que la société jugera inutiles et étant dans un état évalué comme indigne de l’humanité « autonome » et « intégrée ». On constate ici que le principe du consentement qu’on met en avant pour légitimer une telle loi ne sera pas respecté puisqu’il ne l’est déjà pas ici alors même que la loi n’existe pas encore.

Après cette grande victoire, restons plus que jamais mobilisés car l’esprit de notre époque nihiliste, et il est légion, ne va en rester là.

Comme dans l’Affaire Dreyfus, c’est l’honneur de la France qui est engagé ; et l’honneur des médecins, des magistrats, des responsables politiques, de chacun d’entre nous. Alors que toutes les autorités médicales, judiciaires et politiques s’étaient lâchement comportées dans les dernières semaines, saluons la courageuse décision que la première chambre de la Cour d’appel de Paris a prise lundi soir en ordonnant immédiatement la reprise des soins et exigeant de l’État français qu’il respecte l’injonction du Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU, institution régie par une convention signée par la France. Après cette grande victoire, restons plus que jamais mobilisés car l’esprit de notre époque nihiliste, et il est légion, ne va en rester là.

 

 

Thibaud Collin

 

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