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Le comte de Chambord, la Droite et les enfants

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Publié le

4 août 2018

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Avez-vous remarqué à quel point les enfants pouvaient s’entêter pour des détails qui, à nos yeux d’adultes, nous semblent insignifiants ? Par nature et par goût, l’enfant aime à tester ses limites, voir jusqu’où il peut aller sans se brûler. Il essaiera d’exercer au maximum son autorité, jouant les petits rois capricieux pour satisfaire ses désirs les plus immédiats, rageant à la moindre frustration.

 

Un enfant renoncera souvent à un beau jouet parce qu’il n’aura pas pu obtenir un noyau d’olive qui traînait à même le sol, prêt à trépigner de frustration au premier refus, puis à se rouler par terre au second. Ne dit-on d’ailleurs pas que les enfants sont de droite ? Ils croient en l’ordre, en l’autorité, à la lutte bien plus qu’au dialogue, et sont tous des modèles de conformisme. Tant de qualités qui s’évaporent lors de la phase du caprice. Car, pour son plus grand malheur, l’enfant dépend des adultes dans toutes les phases de l’existence. Du lever au coucher, le petit d’homme compte sur l’aide et l’assistance de ses aînés.

Il est trop petit pour voir le feu d’artifice, trop malhabile pour se faire entendre correctement lorsqu’il raconte une histoire, trop faible de constitution pour se défendre contre un agresseur, trop immature pour se nourrir seul, trop amateur de couleurs criardes pour se vêtir sans les conseils des plus grands que lui, et trop amateur de frivolités pour gérer un budget. Bel et bien roi, il attend néanmoins qu’on lui offre le pouvoir sur un plateau, il fantasme car il ne peut pas prendre de lui-même ce qu’il croit lui revenir de droit. En ça, il n’est qu’un roitelet. Touchant, amusant, mignon, tout ce vous voudrez, mais roi de pacotille, roi de fiction, roi dans ses rêves et ses jeux.

 

Lire aussi : Les Français, et pas n’importe lesquels

 

La droite française est, par bien des aspects, infantile. Elle attache plus d’importance aux symboles qu’aux manifestations concrètes du pouvoir. Eprise de défaites héroïques, fébrilement romantique, elle compte sur le « bon sens populaire » ou un chimérique soutien spontané de la population pour accéder aux responsabilités. Les faits et la réalité n’ont que peu d’importance. Après tout, il est si bon de mourir avec ses idées, de périr dans l’honneur. À l’image du comte de Chambord, elle préfère annoncer son plan longtemps à l’avance, de manière à ce qu’il puisse être facilement déjoué par ses adversaires. Ainsi, elle multiplie les annonces fracassantes, les lettres et les missives à l’adresse de ce peuple qui se refuse à elle : « Français, Henri V ne peut abandonner le drapeau blanc d’Henri IV ! ».

Comme l’enfant boudeur, elle attend qu’on « l’appelle » lorsque les conditions de son retour seront toutes parfaitement réunies, faute de quoi elle resterait dans son coin. Elle fera donc le plus grand cas des images, des idées qu’elle se fait de la grandeur, des représentations du monde, bien plus que de sa vérité concrète. Épouvantail visible à des kilomètres, elle se convainc qu’elle est une vigie, un phare d’Alexandrie dressé face aux flots pour donner l’alerte, quand elle ne fait qu’avertir de ses plans. Il serait pourtant temps que la droite soit plus inspirée par Florence que par Chambord.

Les enfants sont, quant à eux, dispensés de lire Machiavel.

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