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Les dangers du libéralisme démocratique

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Publié le

2 mars 2021

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Le philosophe Patrice Guillamaud revient sur la nécessaire distinction entre libéralisme, républicanisme et démocratie. Pourfendeur de la « tyrannie des minorités », l’auteur d’Autrui, la chose et la technique (2021) défend dans cet article la conception d’un républicanisme défait de ses dérives libérales.
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Il ne faut pas confondre le libéralisme, le républicanisme et la démocratie.

Le libéralisme revendique la toute-puissance du marché et du droit, à savoir la liberté concurrentielle des intérêts égoïstes encadrés par la loi, loi à laquelle la puissance centrale de l’Etat doit, tout autant que les individus, se soumettre. C’est là ce que l’on appelle l’Etat de droit. Le républicanisme revendique au contraire la domination de l’Etat à la fois sur le marché et le droit, à savoir la double souveraineté étatique dans la promulgation des lois et le contrôle des intérêts égoïstes, ces derniers devant être non pas niés mais limités par l’altruiste étatique de la redistribution. Si le libéralisme privilégie la liberté sur l’égalité, quitte à supporter un degré élevé d’inégalité, le républicanisme privilégie au contraire l’égalité sur la liberté, quitte à supporter une limitation quelque peu excessive de cette dernière. 

Lire aussi : Le libéralisme rejette toute notion de vérité et de bien

La démocratie n’est pas, quant à elle, la définition d’un rapport fondamental entre l’Etat et la société civile, à savoir entre la liberté politique et la liberté individuelle, c’est-à-dire encore entre la vie publique du citoyen et la vie privée de l’individu. Si le libéralisme revendique en effet un privilège de la deuxième branche de l’alternative et si le républicanisme revendique au contraire celui de la première, la démocratie revendique, en ce qui la concerne, le caractère populaire de la souveraineté étatique. En tant que telle, la démocratie n’est qu’un régime parmi d’autres, à côté notamment de la monarchie, elle est plus précisément la formulation de la source de la souveraineté comme étant le peuple. Cette source populaire du pouvoir légitime peut très bien, comme d’ailleurs la source dynastique, co-exister avec une définition de la source absolue de celui-ci dans la transcendance divine. C’est ainsi que la démocratie chrétienne et la monarchie de droit divin font ensemble, du peuple pour la première, et du roi pour la seconde, de simples instruments de la Providence. [...]

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