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L’Occidental 2.0, cocu mais content

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Publié le

16 février 2018

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LaHaine

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L’époque est à la mortification, à la contrition. Un homme blanc se doit de se haïr !

 

Il le doit surtout aux minorités que des générations d’entre les siens ont opprimées et humiliées. Les femmes, of course, mais aussi les descendants des peuples colonisés, victimes ontologiques du tortionnaire occidental, de l’exploiteur des damnés de la terre. S’ajoutent à cette liste le troisième sexe qu’on a caché pendant des siècles, celui des transgenres, et, cela va sans dire, les personnes homosexuelles. J’en oublie certainement, mais que nos amis de petite taille, en surpoids ou daltoniens nous pardonnent cette offense, eux aussi finiront par être invités au grand rituel sacrificiel, ce jour où Dwight, ouvrier agricole dans le Kentucky, et Gérard, chauffeur poids lourd calaisien, seront brûlés dans un grand feu de joie purificateur. Il ne restera rien de ce passé qui refuse de passer, de cette engeance qui a prospéré sur le malheur des autres. Ce temps est révolu.

Pouchkine, Dumas et le Chevalier d’Éon ne seront bientôt plus connus pour leurs œuvres et leurs exploits, mais bien parce qu’ils appartenaient à des minorités visibles. Peut-être obtiendront-ils prochainement la citoyenneté wakandaise à titre posthume, du nom de ce royaume africain fictif de la Marvel dirigé par le super-slip Black Panther, dont les premières séances de l’adaptation au cinéma furent réservées pour un public strictement noir qui entendait profiter du spectacle sans souffrir « les commentaires racistes » des « non-racisés », c’est-à-dire du cruel homme blanc qui a inventé le personnage en question et l’univers dans lequel il évolue. Difficile de s’y retrouver dans pareil maelstrom postmoderne, où le monde d’après le racisme est aussi celui qui exalte la race, comprise et réduite à sa seule dimension biologique. Que celui qui entend y avoir du succès retienne bien la leçon, l’autoflagellation ethnomasochiste est un sésame qui ouvre les portes d’Hollywood, de la télévision, et, c’est nouveau, les bras de quelques femmes.

 

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Il n’est qu’à lire le résumé du Sommet de la pyramide : déconstruction d’un homme blanc de Sébastien Garcin pour le comprendre. La prose de ce haut-cadre de L’Oréal, acclamée par le groupe féministe d’inspiration anglo-saxonne appelé « Le Salon des Dames », montre ce que quelques décennies de déculturation et d’abêtissement crasse peuvent produire sur des cerveaux de semi-habiles formatés dans les écoles de commerce :

« Je suis un homme blanc, hétéro, occidental. Je représente une espèce, mon espèce. Je ne suis pas majoritaire. (…) Pour moi et mes 700 milions de congénères ça va » Première note de lecture : pour lui sûrement, pour les ouvriers d’Ascoval sur le carreau, probablement moins. Poursuivons : « Le critère qui me protège le plus des malheurs de ce monde, c’est d’abord ma classe. Ce qui me protège, c’est que je cumule les privilèges : je suis un homme blanc, hétéro et occidental » Seconde note de lecture : on va finir par comprendre. À force de le répéter, on en vient à se demander si Sébastien Garcin ne serait pas un peu vicelard sur les bords, narcissique pervers du genre à s’en réjouir secrètement. Mais encore : « Ma classe a colonisé une grosse partie de la surface de la terre. Elle a réduit en esclavage les autres espèces sur terre, au service de sa domination. (…) Pour cela, elle a inventé la chasse, l’élevage, le fer, les armes, la religion, la guerre, l’esclavage, la colonisation, la virginité, le viol, la race, l’excision, l’infibulation ».  Ouin ouin, trop méchant l’homme blanc qui a soumis « les autres espèces ». Temps de s’excuser pour avoir éradiqué le paludisme en asséchant les marais de l’hexagone ? Il est aussi amusant de constater que l’homme blanc, non content d’être à l’origine de faits scientifiques indépendants de sa volonté, tout simplement naturels, se voit aussi attribuer la paternité de l’excision, pratique africaine. On y perd son espéranto !

 

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Arrivé à ce stade de lecture de ce pensum abject, d’une stupidité intersidérale, on se demande si l’on ne l’est pas laissé piéger par un plaisantin doué, un scénariste de Rick et Morty farceur. Ce serait sous-estimer la psychose collective qui s’est emparée de l’Occident, civilisation métastasée par les beignets de poulet KFC, la prose de Geoffroy de Lagasnerie, ou les leçons de morale larmoyantes d’Oprah Winfrey. Tous ensemble confondus et confus. Une civilisation de candaules contents, fiers de se néantiser.

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