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Mali : la surinfection de plaies ethno-raciales millénaires

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Publié le

1 février 2022

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Le Mali, dirigé depuis le coup d’état du printemps dernier par une junte militaire, a annoncé hier l’expulsion de l’ambassadeur français sous soixante-douze heures. Depuis plusieurs semaines, les tensions s’accumulaient entre la junte et les gouvernements européens possédant des contingents sur place, au premier rang desquels se trouve notre pays. L’africaniste Bernard Lugan nous livre son analyse de la situation.
Bernard_Lugan©Benjamin_de_Diesbach-1

La junte militaire a sommé l’ambassadeur français de quitter le territoire dans les 72 heures. Pourquoi ?

Après le coup d’État du colonel Assimi Goïta au Mali, Emmanuel Macron a littéralement étranglé économiquement le Mali en prenant contre ce pays des sanctions totalement inopportunes et improductives qui ont achevé de dresser l’opinion malienne contre la France. La réaction de la junte a consisté à flatter l’opinion publique.

Voilà donc la France devenue bouc-émissaire permettant aux élites locales qui ont systématiquement pillé leurs pays respectifs de cacher six décennies de corruption, de détournements, d’incapacité politique

Nous sommes en présence d’une entreprise de défausse rendue d’autant plus facile que l’accusation de néo-colonialisme est toujours prompte à échauffer des esprits gangrenés par la rente mémorielle et encouragés par l’ethno-masochisme des élites françaises qui font bien rire Russes, Chinois et Turcs qui prennent la place de la France. Voilà donc la France devenue bouc-émissaire permettant aux élites locales qui ont systématiquement pillé leurs pays respectifs de cacher six décennies de corruption, de détournements, d’incapacité politique, en un mot d’incompétence. Résultat, après la Centrafrique, la France va se trouver « éjectée » du Mali alors que ses soldats y tombent pour assurer la sécurité de populations abandonnées par leur propre armée...

Quelles furent les erreurs commises par la France ?

Au moment où de plus en plus d’Africains rejettent la démocratie, la France s’arc-boute tout au contraire sur cette idéologie vue en Afrique comme une forme de néocolonialisme. Aveuglé par son présupposé démocratique, le gouvernement d’Emmanuel Macron n’a pas vu que le coup de force du colonel Goïta était une chance pour la paix. Ce Minianka, branche minoritaire du grand ensemble sénoufo, n’ayant pas de contentieux historique avec les Touaregs et avec les Peuls, les deux peuples à l’origine du conflit, pouvait donc ouvrir une discussion de paix en corrigeant les grandes erreurs commises par les décideurs parisiens depuis le début du quinquennat Macron. Or, ces derniers n’ont pas su profiter de l’opportunité politico-militaire ouverte au Mali avec le coup d’État. Tout au contraire, Paris a considéré comme une provocation l’ouverture de négociations entre Bamako et certains groupes armés nordistes, alors que l’opération lui était entièrement profitable car cela lui aurait permis de fermer le front du nord afin de concentrer ses moyens sur d’autres régions.

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