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Marie Noël : Poète et sainte

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Publié le

1 janvier 2018

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À l’occasion du cinquantième anniversaire de sa mort, les éditions du Cerf publient la correspondance entre Marie Noël et l’abbé Mugnier.

 

Pour celui qui ne connaît pas encore Marie Noël, voici à travers cette correspondance la chance de mieux explorer celle qui fut désignée par Henry de Montherlant comme « le plus grand poète français vivant », et à qui l’abbé Mugnier vouait une admiration sans borne. «  Vous êtes notre seul, notre vrai poète chrétien », lui écrivait-il, enflammé, en janvier 1929. Avant d’ajouter : « Si nous vivions au Moyen Âge, votre popularité coulerait à pleins bords. » Alors que nous célébrons cette année les cinquante ans de sa disparition, il est urgent de se plonger dans ses Chants de la Merci, Les Chansons et les Heures, ses Contes et ses ferventes Notes intimes.

Marie Noël n’en a jamais terminé avec le doute, avec l’angoisse de vivre et avec cette pudeur de ne jamais trop aimer. La recluse d’Auxerre, prisonnière de ses tourments mais toujours prompte à se nourrir des êtres chez qui elle cherche quelque vérité ou quelque conseil, faisait cet aveu : « J’aurai eu mes moments de sainteté comme tout le monde, mes minutes de Dieu. » Corrigeant aussitôt : « Et, comme tout le monde, mais bien plus que les autres, mes instants mauvais d’infirmité et de méchanceté amère où j’injurie en mon cœur mon plus aimé prochain. »

 

Saisir le pouls de l’humanité

 

De son vrai nom Rouget, Marie Noël, née le 16 février 1883 à Auxerre, est l’aînée de trois frères. Son père, Louis, agrégé de philosophie, lui transmet sa passion de la justice et lui donne une instruction littéraire et musicale. Et l’on imagine Marie Noël, excellente pianiste, se consoler parfois en jouant du Liszt ou du Schumann, les soirs de mélancolie. Dès l’enfance, elle est attirée par l’écriture et la religion catholique. Pour elle, l’une ne va pas sans l’autre. L’écriture comme affirmation d’un tempérament, d’une vision de la vie et de la mort qui se confondent, au regard de la douceur de Dieu. Et lorsqu’elle choisira le pseudonyme de Noël, ce sera à cause de son jeune frère, emporté par la maladie au lendemain de Noël.

 

Lire aussi : Calomnié et conspué, Virgil Gheorghiu

 

Marie Noël veut comprendre le monde qui l’entoure, saisir le pouls de l’humanité et rêve aussi d’un puissant amour qui ne viendra jamais. Quand elle commence à écrire à l’abbé Mugnier le jour de ses 35 ans, le 16 février 1918, elle pose aussitôt les limites imposées par son père : «  Il y a chez nous un vieux sang janséniste mal éliminé », expliquant que celui-ci « nous a surtout appliqué les directions de Kant, la défiance de ce qui nous plaît, le rejet du sentiment et des convenances personnelles, la recherche de l’obligation morale ». Mugnier mord à l’hameçon et ne lâche plus cette délicate personne trop humble qui fait état de sa foi et de ses doutes, de son asséchement littéraire et poétique comme de ses admirations.

 

Une infirmière des âmes

 

Magnifique Marie Noël qui demande si elle ne se « déchristianise » pas en philosophant avec « de vieux amis libres penseurs » ou en lisant des auteurs mis à l’index, elle qui sera bouleversée par la mort d’Anna de Noailles. Et lancinante, cette rengaine : « Tout est blessé en moi, le cœur, l’intelligence, l’imagination, tout se trouble.  » (26 décembre 1922) Mugnier lui redonne confiance, la pousse à se retrancher des autres pour gagner en force mais, même fortifiée par les conseils du sage, la voilà qui reparle de sa « foi si instable, si inquiète, tantôt perdue, tantôt retrouvée, jamais sûre » (1926). Mugnier reste ébloui par sa pugnacité et sa grande charité : « Vous êtes née infirmière des âmes et vous trouvez les mots qui anesthésient les plus grandes douleurs. » Les mots « génie » et « bonté » utilisés par le chanoine semblent faire écho aujourd’hui à cette demande faite par le père Arnaud Montoux, de « béatification de la Servante de Dieu Marie Mélanie Rouget, décédée en odeur de sainteté le 23 décembre 1967 à Auxerre ».

Dans sa dernière lettre, de décembre 1943, Mugnier aura ces mots  : « Il n’y a qu’une seule Marie Noël au monde et je me glorifie d’avoir été un des premiers à la connaître et à l’admirer. »

 

 

 

J’AI BIEN SOUVENT DE LA PEINE AVEC DIEU CORRESPONDANCE 1918-1943

de Marie Noël et de l’abbé Mugnier, préfacée par Xavier Galmiche

Suivi d’un inédit de Marie Noël, TÉNÈBRES.

Éd. du Cerf

406 p. – 25 €

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